Des jardiniers recommandent de la cultiver à raison d’une plante par m² et de pailler le sol pour la maîtrise de l’enherbement. Nous pouvons aussi distancer les plantes de 50 cm entre elles pour avoir rapidement une bonne couverture du sol et une bonne concurrence aux adventices ; le paillage n’est alors plus nécessaire.
Notons que la plante peut concurrencer les cultures voisines si les distances de plantation sont insuffisantes. En année pluvieuse, les plantes voisines peuvent bien se développer. En année sèche en ensoleillée, la tétragone se développera fortement et concurrencera ses voisines.
Une autre solution est de planter la tétragone cornue au milieu d’une culture qui sera récoltée avant la mi-juillet. C’est surtout à cette époque de l’année qu’elle s’étend. Elle occupera ensuite un espace d’au moins 1 m² sur lequel les adventices ne se développeront guère.
La croissance et le développement des tiges en largeur et puis en hauteur se font quand la température de jour comme de nuit dépasse 15ºC. Dans nos conditions climatiques, ce sera à partir de mi-juin que la croissance sera très forte.
La plante se développe mieux en site bien ensoleillé qu’à l’ombre. Il est préférable de ne pas lui choisir un endroit ombré plusieurs heures par jour : la plante résistera mais sera nettement moins productive.
La tétragone peut être cultivée en bacs spacieux ; il faudra alors suivre en arrosages en tenant compte des réserves et de la profondeur des bacs.
Une bonne valorisation du compost ou du fumier
La plante est très productive. Elle valorise très bien les forts apports de compost ou de fumier réalisés en automne précédent ou au printemps. Des apports de 4 kg de fumier par m² sont nécessaires.
En absence de fertilisation suffisante, la plante prend une teinte moins foncée, les feuilles sont plus petites et les tiges s’allongent moins.
Préférable de le semer en avril/ mai sous abri
Les graines sont relativement grosses. Elles ont une forme qui a probablement inspiré le nom de l’espèce. Elles sont protégées par un fort tégument lignifié. Pour faciliter la germination, nous pouvons les tremper dans l’eau une journée avant de les semer.
Nous pouvons semer la tétragone en place à partir de juin. Mais pratiquement, ce n’est pas très intéressant chez nous. Il est préférable de la semer en avril ou en mai sous abri, en godet. Nous semons deux ou trois graines par godet de 8 cm de diamètre pour augmenter les chances d’avoir au moins une plante que nous garderons. Pour que la levée se passe bien, nous plaçons le godet dans un emplacement où la température est supérieure à 15ºC. Quand elle aura atteint le stade 3 feuilles et surtout qu’il n’y a plus de risque de gelées tardives, nous la plantons à sa place définitive. Nous serons souvent fin-mai ou en juin.
Si nous voulons semer en place, attendons que les risques de gelée soient passés. Nous procédons de la même manière, soit tremper les semences une journée dans l’eau pour faciliter l’humectation des téguments. Nous semons par poquets d’environ 3 graines pour augmenter les chances d’avoir au moins une plante qui émerge. La germination se passe bien mieux entre 20 et 30ºC qu’à température plus basse, surtout elle est plus rapide. Si la température du sol est inférieure à 15ºC, la germination n’évolue presque pas et les graines restent en attente. La pose d’un châssis permet d’augmenter localement la température du sol.
Bonne résistance aux épisodes de sécheresse
La plante parvient à développer des racines profondes dans le sol. Elle supporte bien les périodes de sécheresse comme nous l’avions connue en en 2018, 2019, 2020 et 2022. Nous n’avons à prévoir un arrosage que pour la plantation. Nous noyons le trou de plantation avant de planter et de recouvrir les bords de terre. Il n’est pas indispensable de prévoir des arrosages.
Le développement des racines sera plus performant si le sol a été décompacté avant la plantation. C’est vrai pour tous les végétaux comme pour la tétragone cornue.
Si la plantation se fait sur une parcelle qui a déjà produit un autre légume au printemps, il est possible que les réserves d’eau du profil du sol soient déjà fortement épuisées. Dans ce cas particulier, il est possible que des arrosages puissent augmenter les chances d’une bonne production.
Une récolte de juillet à octobre
Les jeunes pousses peuvent aussi être récoltées pour améliorer les salades. Les tiges plus âgées deviennent plus dures et nous n’en récoltons plus que les feuilles.
Les feuilles sont charnues et sont récoltées une à une pour être cuisinées à la manière des épinards. La saveur des feuilles est plus douce que celle des épinards.
Nous récoltons en priorité les tiges qui se développent verticalement. Elles vont fleurir et produire des graines, ce qui ralentit leur croissance feuillée.
Nous récoltons tout au long de l’été et du début d’automne, au fur et à mesure des besoins. Nous pouvons aussi récolter et congeler la production comme nous pourrions le faire pour l’épinard.
Quand les risques de gel sont annoncés, nous récoltons toutes les feuilles encore présentes et nous pouvons les congeler en vue d’une utilisation ultérieure.
La récolte s’étend de juillet à octobre. Quand les températures baissent, la production diminue. Le feuillage est détruit dès les premières gelées.
Nous pouvons aussi décider de laisser quelques tiges d’août produire des semences pour nos besoins futurs. Les graines sont récoltées à maturité complète, vers mi-septembre. Nous les laissons bien sécher avant de les entreposer. Il est assez fréquent que des graines tombées au sol donnent des plantes venant l’année suivante ou après deux ans. Nous pourrons récupérer ces plantes issues de semis spontanés pour les planter à l’endroit souhaité.
Pas de maladies dans nos conditions écologiques
Les limaces et les escargots peuvent se nourrir de la tétragone cornue. Mais ce n’est pas un grand problème dans la pratique tant la production est abondante. Seuls les premiers jours après l’implantation demandent quelques précautions comme par exemple le dépôt de cendres de feu de bois autour de la jeune plante pour décourager ces visiteurs.
La plante n’est pas atteinte de maladies dans nos conditions écologiques.
Lors d’été pluvieux, nous risquons d’être déçus de la production. D’une part la plante a besoin de chaleur et de soleil pour bien se développer. D’autre part, les herbes sauvages peuvent la concurrencer fortement notamment au début de son développement.
F.