Cette race locale, autrefois répandue dans la région, est réputée pour sa bonne valorisation des fourrages, son caractère maternel et son aptitude au vêlage sans césarienne. Les animaux à la base du troupeau étaient de type « mh/mh » avec un caractère viandeux bien marqué. Le troupeau était conduit uniquement en allaitant (pas de traite). Durant ces dix années, de manière générale, l’objectif a été d’étudier différents modes de production de viande permettant d’optimiser l’autonomie du système (alimentation, fertilisation…) en conditions herbagères.
Le biologique, en phase avec la réalité du terrain
La réflexion se poursuivant, le troupeau et les surfaces associées ont été convertis à l’agriculture biologique dès 2013. Cette conversion permettait d’être en phase avec l’évolution du bio en Wallonie caractérisée par une forte association entre prairie et élevage bovin.
La problématique à l’époque ? La production d’animaux gras en bio restait marginale. En effet, sur la période 2014-2017, seuls 28 % des éleveurs bio ont vendu leurs animaux dans la filière, le reste étant vendu maigre en conventionnel. Alors que l’engraissement apparaît nécessaire pour assurer la rentabilité de l’élevage, celui-ci reste limité par des lacunes concernant les rations d’engraissement, la qualité des carcasses et le coût élevé des concentrés bio.
À la station de Haute Belgique, l’objectif a alors été d’explorer le potentiel de la Bleue Mixte pour produire des animaux valorisables directement par la filière bio (à destination de l’abattoir).
Des essais, dans plusieurs voies
Durant ces dix années de conduite en bio, plusieurs voies de valorisation des animaux ont été investiguées.
Dans un premier temps, un essai système a visé une comparaison entre la production de taurillons et de bœufs (mâles castrés). Bien que les bœufs permettaient d’atteindre un niveau d’autonomie supérieur aux taurillons par une valorisation plus importante de fourrages, leurs performances environnementales n’évoluaient pas dans la même direction.
En effet, les émissions de gaz à effets de serre par kilo de viande produite sont liées aux performances zootechniques de l’animal (gain quotidien moyen). Ainsi, les bœufs présentaient des performances zootechniques plus faibles que les taurillons et celles-ci se sont répercutées sur leurs performances environnementales. De plus, il n’existe pas de filière permettant de mieux valoriser économiquement ce type de carcasse.
Plus tard, l’intérêt de la production de veaux rosés a été analysé. Le « veau rosé » est une jeune bête de maximum 8 mois, mâle ou femelle, nourrie au lait maternel et progressivement complémentée avec des fourrages et concentrés. Les performances zootechniques de ces animaux ont été particulièrement élevées durant les trois années de suivis réalisées. Cette technique permet la production d’une viande à haute valeur ajoutée, car peu coûteuse pour sa production, engendrant une faible compétition avec l’alimentation humaine et une autonomie alimentaire élevée.
Finalement, depuis deux ans, les performances de génisses et taurillons sont analysées en système de pâturage tournant dynamique. Cette technique, principalement pratiquée en élevage laitier, vise à optimiser l’utilisation des prairies en offrant un fourrage jeune et de qualité constante. Dans la pratique, la parcelle est découpée en sous-parcelles et les animaux passent d’une sous-parcelle à l’autre tous les deux à trois jours. Les conclusions de ces derniers essais seront bientôt disponibles.
Préciser les performances des systèmes d’élevage
Les recherches futures… avec les agriculteurs !
Les nouvelles thématiques de recherche de l’unité Systèmes agricoles du Cra-w à Libramont se déclineront suivant deux axes : l’étude des flux (énergie, nutriments…) entre les différentes composantes des systèmes (animal, plante mais également eau, air…) et la recherche action avec les acteurs du monde rural permettant d’explorer les pistes de transition vers des systèmes plus durables.
Ainsi, la station de Haute Belgique se réinvente également au niveau des essais en place et s’oriente vers l’étude de systèmes de polyculture-élevage innovants. Ces systèmes, en phase avec la demande croissante en céréales et autres cultures bio/locales destinées à notre alimentation, visent à
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