selon son espace et son usage
de jardinage. Nous évoquons ici les matières à composter ou
leur usage final, ainsi que la manière de mener son compost.
Le compostage des déchets de jardinage et de cuisine fait partie des traditions paysannes. Même si l’habitude fut un peu perdue avec le réflexe du tout à l’égout et du tout à la poubelle, le bon sens, la responsabilisation de chacun et aussi les aspects financiers incitent tous les jardiniers à revoir leurs habitudes.
La nature et les quantités disponibles à l’entrée de la compostière varient d’un jardin à un autre. Le compost final variera dans les mêmes proportions.
Lorsque la compostière est aménagée en plein air au jardin, nous n’avons pas les mêmes contraintes que pour les dispositifs adaptés aux appartements. Pour ce dernier cas, il est souvent évoqué le cas du lombricompost et du bokashi. C’est à juste titre. Mais rien ne nous empêche de faire de même en plein air aussi, du moins avec le lombricompost.
Que pouvons-nous composter ?
Les déchets de cuisine ont bien leur place dans le compost. Mais leur odeur peut attirer les rats. Pour limiter l’odeur attractive, nous pouvons efficacement recouvrir les déchets de cuisine par d’autres matières comme celles qui donnent de la structure.
Pour les grands jardins, le tas de compost peut devenir important. Mais surtout, nous avons assez bien de matières brunes en automne et en hiver (feuilles mortes, broyats, etc.) et beaucoup de matières vertes en été (tontes, déchets de légumes…).
Une question revient fréquemment pour les jardins munis d’une grande pelouse. Comment résoudre l’évacuation des tontes ? Plusieurs méthodes sont possibles. Nous pouvons tondre un peu plus souvent et laisser les tontes en mulch. Quand la météo le permet, laisser l’herbe sécher avant de la ramasser ; plus sèche, elle
Les herbes sauvages issues des opérations de désherbage peuvent être compostées sans problème. La température de compostage va maîtriser les capacités germinatives des graines.
Et que ne pas y mettre ?
Nous trouvons de nombreux sites web sur le compostage. Chacun nous donne des conseils et des illustrations intéressantes. Mais nous voyons aussi apparaître des interdits. Sont-ils fondés chez nous ?
Les déchets de viande, de poissons, d’œufs et de fromages attirent les rats et seront donc évités.
Les huiles et les graisses ont plutôt leur place au parc à conteneurs pour être recyclées.
Les cartons colorés, les cendres, les litières de chats, les os et les poussières d’aspirateurs ne se compostent pas efficacement vu leur pauvreté en matières organiques.
Le compostage classique
Le compostage classique se fait à l’extérieur, dans un espace clos ou en andains. L’opération du compostage permet une élévation de la température à l’intérieur du tas, pour autant que le tas soit de taille importante. Le retournement du tas en phase de pleine activité permet de placer toutes les matières au cœur des températures les plus élevées. C’est cette élévation de la température qui permet l’assainissement des pathogènes des végétaux. L’aération, le mélange régulier des ingrédients et l’humidité des matières sont les clés de la réussite.
Le compostage classique convient bien pour les jardins de taille moyenne et grande. Il est difficile de composter les seules matières issues de la cuisine d’un ménage avec cette méthode. La masse totale ne serait pas suffisante pour atteindre une élévation correcte de la température.
Le compostage est le résultat de l’activité des bactéries, champignons, micro-organismes, cloportes, vers de compost.
Pour que la vie s’y développe à souhait, le compost doit être humide mais sans excès. Pour s’en assurer, nous prenons une poignée de compost et la serrons dans le poing.
Si la poignée tient la forme du poing et produit quelques gouttes de liquide sous la pression, l’humidité est correcte.
Si la poignée se délite en poussière, le compost est trop sec et il faut l’arroser.
S’il est trop humide, la poignée libérera de grandes quantités de liquides sous la pression et dégagera des odeurs désagréables ; il faut y ajouter des matières brunes et sèches.
L’aération du tas de compost
Le lombricompost
Le lombricompost est une technique favorisant l’activité de vers. Ces vers sont amenés lors de la première mise en route, avec la litière de démarrage. Par la suite, les restants après un compostage redémarrent avec les nouveaux apports.
La compostière peut être placée à l’intérieur de l’appartement ou à l’extérieur. La compostière ne dégage pas d’odeur désagréable.
La technique s’adapte bien aux petits et aux jardins de taille moyenne. Le compost est fait après 4 à 8 mois, selon la température et le type de matières. L’assainissement des matières se fait par l’action des vers.
Le bokashi
Le bokashi est inspiré par des techniques développées au Japon et ses pays voisins. La première phase de fonctionnement se déroule sans air, en anaérobie. Des sucres composant les matières introduites dans la masse se transforment en acide lactique. Cela nous fait penser à la fermentation de la choucroute, à celle du yaourt ou à celle des ensilages. Cette première phase dure deux semaines à la température d’un appartement. Comme le composteur est fermé, il n’y a pas d’odeur.
En ouvrant le composteur en fin de première phase, nous disposons d’une matière évoluée à pH proche de 3,5. Elle a gardé presque tout l’azote et le carbone issus des matières entrantes. Avant de l’employer pour la fertilisation de notre jardin, nous laissons cette masse enterrée sous quelques centimètres de terre durant deux semaines pour que son pH se neutralise. Encore faut-il disposer d’un espace de jardin pour cette deuxième étape.
Aux matières végétales destinées au compost traditionnel, nous pouvons encore ajouter les débris carnés et les litières d’animaux. La technique requiert des conteneurs adaptés pouvant être fermés. Elle s’adapte bien aux tout petits jardins d’intérieur ou d’extérieur. Idéalement, nous disposerons de deux ou trois réacteurs. Les matières sont amenées environ une fois par jour et sont tassées vers le fond. Nous refermons le réacteur le plus vite possible après l’ouverture. En principe, nous apportons de l’activateur de compostage adapté à chaque nouvelle réaction, après chaque vidange.
L’assainissement du compost se fait lors de la phase anaérobie. Le conteneur (réacteur) peut être placé dans l’appartement ou sur le balcon.
