Citrus (16 espèces à fruits comestibles + de nombreux hybrides interspécifiques) :
– C. aurantifolia : les limes ou limettes : petits arbres (3-5 m de haut) à fruits globuleux jaune-verdâtre ; écorce très mince ; chair très acide et juteuse (7,7 % d’acide citrique) utilisée en cuisine ou mélangée à d’autres jus. Très sensible au froid : minimum = -2ºC.
– C. aurantium : les oranges amères ou bigarades : arbres de 10 m de haut à couronne sphérique ; fruits sphériques de 6 à 8 cm, à épiderme épais de teinte orange, utilisés pour la préparation de la marmelade chère aux Anglo-Saxons. Les fruits crus n’ont pas un goût agréable. L’arbre a été utilisé comme sujet porte-greffe ou comme arbre d’alignement en milieu urbain puisque les fruits n’y sont pas récoltés par les autochtones, mais uniquement par des touristes non avertis ! Les fleurs sont récoltées pour extraction des huiles essentielles (le néroli) par distillation.
– C. limon : les citrons : arbres pouvant atteindre 7 m de haut à couronne ovale irrégulière ; fruits jaunes, de forme ovale avec un « téton » apical ; chair très acide. Selon le climat local, la floraison est soit continue, soit groupée, et il en va de même pour la récolte. Les citronniers sont très fréquents dans les jardins, et les fruits sont cueillis au fur et à mesure de leur utilisation par le ménage. La production de citrons destinée à la fabrication d’acide citrique a disparu lorsque celui-ci a été produit par synthèse.
– C. grandis = maxima : les pamplemousses : grands arbres (15 m de haut) ; très gros fruits (25 cm !). À ne pas confondre avec le suivant.
– Citrus X paradisi : les pomelos ou grapefruits : arbre plus petit à fruits plus petits (10-15 cm).
– C. chinensis = sinensis : les oranges douces : arbres de 8-13 m de haut ; fruits sphériques ou légèrement allongés à épiderme orange (type « blondes ») ou panaché de rouge (types « sanguines »). Pas de pépins chez les types « navels », mais un ombilic. La diversité des types et des lieux de production assurent un approvisionnement des marchés toute l’année.
– C. medica : les cédrats : arbres de 10 à 15 m de haut ; gros fruits ellipsoïdaux (10-15 cm de large et jusqu’à 30 cm de long, poids : 2,5 kg !) à épiderme jaune bosselé. Zeste très épais. Ce fruit a été introduit en Mésopotamie 4.000 ans avant notre ère ; il a une valeur symbolique dans la religion hébraïque ; au Japon, il est avec la pêche et la grenade l’un des trois fruits du bonheur.
– C. reticulata : les mandarines et les satsumas : arbres de 4 à 6 m de haut ; fruits aplatis de 8 cm ; pépins (très) nombreux.
Parmi les très nombreux hybrides, citons les clémentines (C.reticulata X C.aurantium ?) chez qui les pépins sont absents, sauf si les arbres sont cultivés à proximité de mandariniers.
Les Tangelos (ou Mineolas) sont des hybrides entre C. X paradisi et C.reticulata. L’arbre atteint 10 m de haut. Les fruits sont sphériques, avec un téton ; l’épiderme est jaune-orange. La chair est très juteuse, avec un goût très sucré, intermédiaire entre ceux du pomélo et de l’orange douce.
Des fruits très variables
Le système radiculaire des agrumes est assez superficiel et oblique. En bon sol 80 % des racines sont à moins d’un mètre de la surface. Ils préfèrent un sol lourd bien drainé à un sol trop léger et craignent une nappe phréatique haute (risque d’asphyxie des racines).
La couronne est globuleuse ou ovale, à feuillage persistant (sauf Poncirus : feuillage caduc à 3 folioles). Les feuilles sont simples et luisantes avec parfois un aileron sur le pétiole. Les fleurs comptent cinq pétales blancs et sont très odorantes.
Les fruits sont de dimensions, forme, teinte, épaisseur du zeste… très variables. Tous comportent en quantité variable des glandes oléifères riches en huiles essentielles, très utilisées en parfumerie et divers usages culinaires. Leur chair est divisée en quartiers : 9 à 11 chez les oranges, 8 à 11 chez les citrons, 11 à 15 chez les pomelos…
Les graines sont en nombre variable selon l’espèce et la présence d’arbres pollinisateurs ; souvent la graine contient plusieurs embryons : un embryon gamétique issu de la fécondation, et qui porte les caractères des deux parents, ainsi que plusieurs embryons nucellaires issus de cellules du sac embryonnaire, et qui ne portent que les caractères de la plante-mère. Le semis de ces graines donne une plantule hybride et plusieurs plantules identiques à la plante-mère.
Enfin, le cycle de vie se décrit comme tel : phase juvénile : 5 à 7 ans ; phase de production : jusqu’à 60 ans ; phase sénile : après 30 ou 40 ans.
Des exigences limitantes côté températures
La température est le responsable principal de la distribution des cultures d’agrumes : il faut éviter tout risque de gel et des températures estivales trop souvent supérieures à 32ºC ! À 40ºC, les fleurs et les jeunes fruits sont détruits. La moyenne hivernale idéale se situe entre 10 et 12ºC tandis que la moyenne idéale estivale oscille entre 22 et 24ºC. Le minimum est de 12ºC pendant la floraison et -3ºC pendant la végétation. Des dégâts aux branches surviennent de -3ºC à -9ºC selon l’espèce ; les sujets porte-greffe Poncirus trifoliata améliorent la résistance au froid.
On croit souvent que les agrumes supportent bien la chaleur. C’est exact pour des durées faibles, à condition que le degré hygrométrique de l’air soit suffisamment élevé. Les vents très chauds et très secs soufflant du sud sont particulièrement nuisibles, d’où l’utilité des brise-vent.
Les amandiers : fruits secs ou à noyau du genre Prunus ?
Ces arbres fruitiers sont classés selon les uns parmi les fruits secs puisque la partie consommée est la graine, qui est entourée par une enveloppe ligneuse, tandis que pour d’autres, les botanistes, ils font partie du genre Prunus, qui comprend différentes espèces de fruits à noyau, comme les cerisiers, les pruniers, les pêchers ou les abricotiers. Enfin on qualifie les amandiers d’arbres méditerranéens puisque leurs exigences en ce qui concerne le climat, notamment les températures hivernales et estivales, correspondent assez bien au climat méditerranéen.
On les rencontre dans les jardins où ils fournissent leurs fruits récoltés encore verts pour certaines variétés ou secs. Leur floraison abondante et spectaculaire, très précoce en fin d’hiver, sera l’annonce de la nouvelle saison qui va arriver. On les rencontre aussi en plantations semi-intensives à une densité de 150-300 arbres par hectare, et dans la nature : soit des arbres qui se sont semés spontanément dans des bosquets ou le long des chemins, ou qui ont été plantés par l’homme dans le cadre de programmes de lutte contre l’érosion de sols en pente.
Pour le botaniste, l’amandier est appelé Prunus amygdalus (= Prunus dulcis) dans la famille des Amygdalacées. Ses caractéristiques sont assez proches de celles du pêcher. L’arbre est un peu plus petit : 4 à 7 m de haut, à tronc tortueux noir et rameaux étalés portant des fleurs sur le bois mince de deuxième année, de coloration verte ou rouge. Les feuilles sont lancéolées, vert clair à la face supérieure, longues de 7 à 12 cm, caduques.
La floraison a lieu très tôt, avant la feuillaison, ce qui accentue son effet décoratif ; les fleurs sont solitaires, d’un diamètre de 3,5 cm, blanches ou roses, odorantes, à pédoncule très court. La fécondation est assurée par la variété elle-même, ou par d’autres variétés fleurissant au même moment. Les fruits ont une enveloppe mince, duveteuse, vert-grisâtre, qui se fend en deux à maturité, libérant une (et parfois deux) graine(s) à chair huileuse.
L’amandier existe dans le bassin méditerranéen depuis 5.000 à 6.000 ans ce qui fait dire à certains qu’il en est originaire. Il semble que son centre d’origine se situe plus à l’Est, d’où il s’est implanté en Asie mineure ; son introduction dans le pourtour méditerranéen remonte à la fin de l’Empire romain. L’arbre est peu exigeant en ce qui concerne le sol à condition qu’il ne soit pas trop humide, même pendant une courte période. Il est tolérant en ce qui concerne le pH. Par contre le climat doit être exempt de gelées tardives qui endommageraient la floraison, même si l’arbre résiste bien au gel hivernal jusqu’à -20ºC pendant l’arrêt de la végétation. Les programmes de création de variétés nouvelles recherchent une floraison tardive afin d’éviter les gelées printanières.
Le classement des variétés se base sur les caractéristiques des fruits : fruits à coque dure, et amandes amères ou amandes douces, d’une part, et fruits à coque tendre, et amandes amères ou amandes douces, d’autre part. Ou encore en inversant les critères : amandes douces et coque dure ou coque tendre, d’une part, et amandes amères et coque dure ou coque tendre, d’autre part.
La production de fruits verts se fait avec des variétés douces à coque tendre, celle des amandes sèches avec des variétés douces à coque dure et celle d’huile avec des amandes amères. Les amandiers cultivés sont multipliés par greffage sur francs (= semis) d’amandier ou de pêcher, sur hybrides pêcher X amandier ou sur pruniers ‘Saint-Julien’ ou ‘Myrobolan’.
Pour la culture en verger semi-intensif on adopte des densités de 150 à 300 arbres par hectare, et les arbres sont formés en buisson ou en gobelet, avec renouvellement du bois fruitier tous les trois ans au moins.
Les annones ou chérimoliers laissent un goût d’Espagne
Ces arbustes ou petits arbres de la famille des Annonacées, à grandes feuilles simples, sont principalement cultivés en Espagne. Leur cime de forme globuleuse peut atteindre 5 à 6 m de haut. Les fruits sont appelés « corosols » ou « cœurs de bœuf ». Ils ont une forme globuleuse et un diamètre de 8 à 15 cm ; l’épiderme est bosselé, de teinte verte. Vus de loin sans lunettes, un myope les prendrait pour des artichauts ou des pommes de pin ! La chair est blanche, très tendre, juteuse, aromatique ; elle contient de grosses graines brunes, de forme anguleuse irrégulière, toxiques.
La chair est consommée dans des salades de fruits exotiques, et le jus est mélangé à d’autres jus de fruits.
Il existe plusieurs espèces ; on rencontre principalement Annona cherimola, Annona muricata, et Annona squamosa. Chaque arbre demande un espace libre de 15 à 25 m².
Les arbousiers… J’en mange un !
Les arbousiers ne doivent pas être confondus avec les argousiers, plantes épineuses, dioïques, des sols pauvres et sableux des régions tempérées !
Arbutus unedo est un arbuste de 2 à 4 m de haut à feuillage persistant, coriace. Les fleurs blanc-rose sont groupées en grappes pendantes ; elles apparaissent en fin d’automne. Elles évoluent en un fruit sphérique de 15 à 20 mm de diamètre, à épiderme rouge, appelé « Fraise de Chine ». La chair est blanche, tendre, devenant farineuse ; son goût est peu marqué. « Unedo » signifie « J’en mange un », ce qui peut se comprendre de deux façons : positivement : « j‘en mange un chaque fois que j’en vois ! », ou négativement « je n’en mange qu’un seul en raison de son goût fade ! »… C’est selon !
Comme la plupart des Ericacées, les arbousiers préfèrent un sol non alcalin.
À suivre
Ir. André Sansdrap
Wépion