au-dessus des élevages wallons
De plus, comme l’a souligné Jean-Yves Houtain, directeur du département épidémiologique et encadrement sanitaire de l’Arsia, la vaccination n’empêche pas le virus de rentrer dans l’exploitation. Si on pense que celle-ci va permettre de « limiter la casse », l’essentiel est plutôt de se concentrer sur les mesures de biosécurité.
Les achats d’animaux, le risque le plus important
En effet, pour beaucoup, le commerce d’animaux reste le maillon faible. Ainsi, l’Arsia a indiqué avoir constaté une recrudescence du nombre de cas d’achats de bovins infectés et une perte de statut indemne liée à l’achat d’un taureau.
Une maladie contre laquelle il est difficile de se prémunir
Ces recommandations, beaucoup d’éleveurs les connaissent. Malgré tout, pour certains le mal est fait… Pour ces exploitations, l’IBR n’est pas qu’une simple maladie ou un protocole à mettre en place, c’est avant tout un drame humain. « Une véritable catastrophe », comme en témoigne une agricultrice concernée.
Si elle n’était pas présente au « Rendez-vous de l’Arsia », organisé à Faimes ce 21 mars, elle s’est rendue à une autre réunion il y a quelque temps. Plus de trente personnes y étaient conviées. Des éleveurs avec de gros troupeaux, ou quelques vaches seulement, mais tous avec ce point commun : leurs bovins ont été réinfectés après avoir été indemnes de la maladie. Et dans leur tête, une interrogation : comment l’IBR a-t-elle pu entrer chez eux, au cœur de leur ferme ?
Alors, comment ? L’agricultrice n’a pas cessé de s’interroger. Aujourd’hui, elle songe qu’une des possibilités de contamination pourrait être due à la présence de chevreuils. Toujours est-il qu’en apprenant cette nouvelle, elle s’est sentie « sidérée ».
Plus de 200 bêtes à l’abattoir
À présent, il est trop tard pour revenir en arrière… Elle devra se séparer de plus de 200 bêtes. « Psychologiquement, c’est terrible. D’autant plus lorsqu’on ne se sent pas coupable. Dans mon exploitation, toutes les bêtes ont un nom, je les ai élevées. Ce ne sont pas que des vaches, ce sont mes vaches. J’ai de l’attachement pour elles. Dans l’état actuel des choses, elles doivent partir à l’abattoir en décembre ».
Un coup de massue financier
Face à cette situation, l’éleveuse a un regret : « Lorsque j’ai obtenu le statut indemne, j’ai arrêté de vacciner. J’aurais sans doute dû continuer. Même si, il est vrai, que la vaccination n’empêche pas le virus de rentrer, elle évite sa propagation, selon moi ». Dès lors, après l’annonce, ses jeunes bêtes ont directement reçu leur dose vaccinale. « Pour ces générations, plusieurs tests ont prouvé qu’elles étaient toutes négatives ».
Au niveau financier, aussi, c’est un coup de massue. Heureusement, elle « s’en sortira », grâce notamment aux autres spéculations, comme les cultures, développées au sein de sa ferme. « Mais je pense à tous les éleveurs qui comptent leurs derniers euros. Quand on prend la calculette, et que l’on se rend compte de toute la production que l’on va perdre, cela donne le tournis ! ».
Malgré tout, cette agricultrice garde espoir. Pour elle, la situation peut encore évoluer. De plus, elle pense que des connaissances scientifiques peuvent encore arriver afin d’en savoir plus sur les différentes facettes de l’IBR. Peut-être qu’alors certains éleveurs pourront enfin affronter l’avenir sans craindre que le couperet ne s’abatte aussi sur eux.











