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Le porc tire son épingle

du jeu tandis que le lait

et les cultures chutent

Il y a peu, un accord a été conclu entre le SPF Finances et les organisations professionnelles représentatives du secteur concernant les barèmes forfaitaires pour les revenus 2023. Voici les modifications établies.

Temps de lecture : 6 min

L’année 2023 a surtout été une bonne année pour le secteur porcin et, dans une moindre mesure, pour les éleveurs de bovins. Pour les secteurs laitier et des cultures arables, les chiffres records de l’année dernière en matière de marge semi-brute ont par contre chuté de manière significative. Les rendements par hectare ont été légèrement inférieurs à ceux de l’année précédente pour la plupart des cultures, à l’exception des pommes de terre dont les rendements ont été nettement supérieurs. Les prix du blé ont sensiblement baissé, ceux de la betterave sucrière ont en revanche fortement augmenté, tandis que les prix des pommes de terre (tant sur le marché contractuel que sur le marché libre) sont restés légèrement supérieurs à ceux de 2022, qui étaient déjà très bons.

Ces évolutions ont été clairement identifiées lors des discussions avec les autorités fiscales. Les chiffres macroéconomiques tirés des statistiques gouvernementales officielles et les résultats des enquêtes menées dans les exploitations agricoles et auprès des fournisseurs et des acheteurs allaient tous dans le même sens. Il est important de noter que les indemnités reçues du Fonds des calamités ou versées au titre de l’assurance contre les intempéries ont également été incluses dans le bénéfice semi-brut. Il n’est donc plus nécessaire de les déclarer en plus dans la déclaration.

Une année volatile pour les cultures

La forte baisse des prix des céréales (-36 %) a eu un impact considérable sur la rentabilité du secteur en 2023. Cette baisse a été compensée par une nette amélioration des prix de la betterave sucrière (+32 %) et des pommes de terre (+7 %), ainsi que par une très forte baisse des prix de l’énergie et des engrais. En revanche, les coûts de protection des cultures et, dans une moindre mesure, des semences ont été plus élevés. Les négociations ont finalement abouti à un accord sur un bénéfice semi-brut inférieur de 11,5 % en moyenne. Les producteurs de pommes de terre doivent également déclarer un bénéfice supplémentaire de 750 euros par hectare pour leur superficie de pommes de terre supérieure à 5 ha en raison du prix plus élevé des pommes de terre sur le marché libre.

La compensation versée pour les betteraves gelées et transformées tardivement a été incluse dans le bénéfice semi-brut et ne doit plus être déclarée séparément.

Éleveurs de bovins : hausse pour la viande, chute pour le lait

Du fait d’une qualité supérieure, les prix du bétail de boucherie étaient nettement plus élevés qu’en 2022. En raison de la baisse des prix des aliments pour animaux et de l’énergie, une croissance de la marge semi-brute d’environ 6,3 % a finalement été enregistrée.

Pour les producteurs laitiers, 2023 a été marquée par une baisse de plus de 20 % du prix du lait et un statu quo dans les rendements des vaches de réforme et des veaux. Combiné à une réduction des coûts de l’énergie et de l’alimentation, cela a entraîné une baisse de la marge semi-brute d’un peu plus de 35 % et conduit aux mêmes chiffres que pour l’année de revenus 2021.

Le niveau du coefficient litres de lait par hectare – nécessaire, entre autres, pour calculer l’hectare fictif de lait – est resté inchangé.

L’augmentation (progression) du bénéfice semi-brut par ha pour les grandes exploitations ne diminue pas et reste de 5 € par ha. Cette hausse s’applique à partir de 35 ha et se poursuit jusqu’à 115 ha. Une exploitation laitière avec 115 ha de lait verra donc son bénéfice semi-brut par ha augmenter de 400 € (5 € x 80 ha) pour ses ha de lait au-delà de 35 ha.

Les changements pour les dépenses déductibles

Les frais déductibles individuellement restent inchangés (loyer, frais vétérinaires, cotisations sociales, intérêts, etc.). Les salaires et traitements deviennent déductibles jusqu’à un maximum de 640 € par ha (au lieu de 580 € par ha) pour faire face à leur augmentation. Dans certaines régions, où le montant de salaire est plus limité, on observe également une augmentation d’environ 10%. Néanmoins, le salaire maximal déductible pour la « superficie fourragère affectée à la production laitière » devient également, et contrairement au passé, 640 €/ha pour toutes ces régions (Condroz, Haute Ardenne, Fagne, Famenne, Ardennes, Jura). Les primes d’assurance versées dans le cadre de l’assurance contre les intempéries resteront également déductibles individuellement. Si des parcelles de pommes de terre n’ont pas été récoltées ou ont pourri dans des hangars, une perte exceptionnelle peut être déduite, sous réserve d’une détermination correcte.

Un très bon résultat pour les éleveurs de porcs

Le secteur porcin a connu une sérieuse reprise en 2023, avec une rentabilité qui a grimpé en flèche après trois mauvaises années. On a enregistré une hausse significative des prix des porcelets et des porcs d’engraissement ainsi qu’une baisse du prix des aliments concentrés et de l’énergie. Il en résulte un bénéfice semi-brut de 485 euros par truie productive (260 euros de perte semi-brut en 2022) et un bénéfice semi-brut de 20 euros par porc à l’engrais vendu (5 euros de perte semi-brut en 2022).

Pour les éleveurs de porcs sous contrat, le bénéfice semi-brut est passé de 7 euros par porc engraissé à 9 euros, en partie grâce à la baisse des coûts de l’énergie.

L’indemnité versée aux éleveurs de truies dans le cadre du programme Bepork (indemnité de castration/bien-être animal) a été intégrée dans le bénéfice semi-brut de 2022, de sorte que les paiements ultérieurs en 2023 ne doivent plus être déclarés en sus.

Pour les élevages de porcs de plus grande taille, la marge semi-brute sera encore adaptée. Plus précisément, les élevages ayant vendu plus de 200 truies et/ou 5.000 porcs à l’engrais devront déclarer un bénéfice semi-brut ajusté.

Pour les éleveurs de truies ayant plus de 200 truies à déclarer, le bénéfice semi-brut par truie pour les truies au-dessus de 200 augmentera de 0,5 euro par truie avec une correction maximale de 150 euros par truie. Cela signifie qu’un élevage de 300 truies déclarera un bénéfice semi-brut par truie de 485 euros pour les 200 premières truies et de 535 euros par truie pour les 100 dernières truies.

Pour les éleveurs de porcs d’engraissement ayant vendu plus de 5.000 porcs d’engraissement, le bénéfice semi-brut par porc d’engraissement pour les porcs d’engraissement au-dessus de 5.000 augmentera de 0,002 euro par porc d’engraissement vendu avec une correction maximale de 12 euros par porc d’engraissement. Cela signifie qu’une exploitation ayant vendu 7.000 porcs d’engraissement déclarera un bénéfice semi-brut par porc d’engraissement de 20 euros pour les 5.000 premiers porcs d’engraissement et de 24 euros par porc d’engraissement pour les 2.000 derniers porcs d’engraissement.

La déduction des pertes dues à la mortalité des porcs peut être effectuée sur une période de trois ans. Cela signifie que les pertes de 2021, 2022 et 2023 peuvent être déduites dans la déclaration de revenus de l’année 2023. Compte tenu de la très forte rentabilité de l’élevage porcin en 2023, il est important de pouvoir en profiter.

Remplir et déposer sa déclaration

Les formulaires de déclaration d’impôts des agriculteurs et horticulteurs qui ne font pas remplir leur déclaration d’impôts via tax-on-web seront envoyés à partir de fin septembre 2024. La date limite de déclaration pour tous a été fixée au 15 janvier 2025. Les agriculteurs sont priés de fournir leurs données à leur conseiller le plus rapidement possible lorsqu’il en fait la demande afin qu’il puisse assurer une déclaration dans les délais.

D’après Paul Van Der Schueren

et Tine Mertens,

DLV Accountants

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Voix de la terre C’était le week-end de l’Ascension, celui de la Pentecôte va suivre. Les gens en profitent pour faire des ponts. D’autres des viaducs. Bref, la moitié de la société occidentale est en congé, si pas plus. Les gens sont épuisés. Littéralement, au bout du rouleau. Ils recherchent le calme, ils veulent « déconnecter » et en même temps se reconnecter à la nature. Puis ça jure parce qu’il n’y a pas de réseau (P’tin, réseau de m*EDGE !).
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