
Dans l’ensemble, les résultats pour 2023 sont positifs (voir les chiffres : tableau 1). Seule la colistine fait figure d’exception. Il s’agit d’un antibiotique d’importance critique avec priorité élevée pour la santé humaine, dont la vente a augmenté l’année passée. Néanmoins ses chiffres de vente (0,62 mg/kg) restent largement au-dessous de la limite fixée (1 mg/kg de biomasse). Selon les recommandations de l’Amcra, ce médicament est à utiliser avec précaution et jamais en premier choix en médecine vétérinaire. Par ailleurs, les causes de la hausse de son utilisation doivent être identifiées et résolues, indique le Centre.
La vente globale de (fluoro)quinolones a, quant à elle, baissé l’année passée. Cependant, leur usage a augmenté chez les poulets de chair
Les veaux de boucherie, un secteur plus compliqué
L’Amcra ajoute qu’un objectif à réaliser avant la fin de cette année est de parvenir à un maximum de 1 % d’utilisateurs en zone d’alarme, soit les exploitations caractérisées par une utilisation structurellement élevée d’antibiotiques. Sur la base des chiffres d’usage observés en 2023, ce but paraît réaliste pour toutes les catégories animales sauf pour les veaux de boucherie. Ce secteur comptait, en effet, 10,2 % d’utilisateurs dans cette zone à la fin de l’année passée. Ainsi, malgré la forte réduction observée depuis 2018, beaucoup d’efforts sont encore à fournir. La poursuite des actions existantes et la mise en œuvre de nouvelles initiatives, de même que la collaboration structurelle avec d’autres secteurs, comme ceux des bovins laitiers et de la viande, seront déterminantes pour marquer des progrès, poursuit cette organisation.
Une vision jusqu’en 2030
Afin de souligner l’ambition que les démarches entamées soient poursuivies et les efforts déployés élargis à tous les secteurs, y compris celui des animaux de compagnie et des chevaux, l’Amcra a publié sa nouvelle « Vision 2030 ». Celle-ci définit les objectifs et les actions clés pour un usage durable et rationnel des antibiotiques chez les bêtes en Belgique jusqu’en 2030. Elle a été établie avec une approche « One World, One Health, One Welfare », afin d’améliorer la santé humaine, des animaux et de l’environnement, le tout avec une attention portée à la durabilité de l’élevage, aujourd’hui et dans le futur.
Parallèlement à cette vision, les autorités ont commencé les consultations avec les organisations sectorielles afin de développer une nouvelle Convention antibiotiques et un nouveau Plan d’action national One-Health contre les résistances aux antimicrobiens. Ces initiatives soulignent l’importance d’une bonne collaboration afin d’atteindre les objectifs fixés.
