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La sélection génétique au service de la lutte contre la paratuberculose

Issu de la recherche française, un nouvel indicateur génomique de résistance à la paratuberculose est disponible en race Holstein.

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Il s’agit d’une première mondiale, annoncée en avril dernier : la paratuberculose, maladie bovine endémique du troupeau français, passe désormais sous les « radars génomiques » grâce au déploiement de nouveaux indicateurs génétiques de résistance, fruit d’un programme réunissant cinq partenaires au sein du consortium de recherche Paradigm.

Pour l’heure, ces nouvelles données ne concernent que la race laitière Holstein mais devraient s’étendre prochainement à la race Normande. En disposant plus précocement et plus précisément d’informations sur la résistance des animaux à cette maladie insidieuse dont les symptômes n’apparaissent souvent qu’à l’âge adulte, les éleveurs et leurs conseillers vont pouvoir rendre encore plus efficients les plans de suivi sanitaires mis en place dans les élevages touchés.

Repérer les vaches selon leur sensibilité

Les éleveurs belges qui adhèrent au plan laitier de contrôle et au plan de lutte de l’Arsia le savent fort bien : le suivi de la paratuberculose nécessite de nombreuses analyses. Grand est le risque que les décisions de réforme s’avèrent trop tardives, laissant le temps aux animaux excréteurs de contaminer leur environnement. C’est là que le génotypage se révèle précieux : depuis le mois d’avril 2022, en France, il permet sur des animaux Holstein de déterminer leur statut de résistance par rapport à la maladie. Les femelles disposent de quatre statuts de sensibilité : très sensible, sensible, standard, résistant. Précisons que la sensibilité calculée est d’ordre « clinique » (risque de signes cliniques plus graves) et non de « contamination » (risque de s’infecter).

Du côté des catalogues de taureaux, un pictogramme signale leur caractère améliorateur en matière de résistance à la paratuberculose pour les prochaines générations, une information déterminante pour les éleveurs exposés puisque les animaux trop sensibles pourront être écartés de la reproduction. En permettant d’identifier les femelles sensibles, le plan génomique français conforte les outils développés depuis dix ans et qui, déjà, ont permis d’obtenir un statut pour chaque élevage ainsi que d’optimiser

les dépistages.

Plus d’informations grâce à la génomique

Le génotypage se pose aujourd’hui comme un outil incontournable, tant dans le pilotage des élevages que dans la gestion des programmes de sélection. Pour les éleveurs, il représente un excellent outil d’aide à la décision permettant le tri des femelles, applicable aux différentes stratégies d’élevage.

Pour les schémas de sélection, cet outil de tri a déjà fait ses preuves par le passé, au niveau de la gestion des tares génétiques ou gènes d’intérêt (Sans Cornes, gène rouge, caséine…). La possibilité d’agir sur la paratuberculose vient encore conforter l’intérêt de la génomique pour l’ensemble des acteurs de l’élevage.

Les valeurs génomiques de résistance à la paratuberculose sont depuis peu proposées aux éleveurs wallons par Elevéo dans son offre génomique Holstein, via l'option ISU (évaluation génomique française).

D’après l’Arsia Infos

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