John Deere s’impose comme le nouveau leader sur le marché des tracteurs de plus de 50ch
En matière de ventes de tracteurs, une année n’est pas l’autre. Ainsi, le marché belge des engins de plus de 50 ch se maintient depuis 2017 tandis que celui des modèles de moins de 50 ch est soumis à davantage de fluctuations. Outre les chiffres, on retiendra cette année que les podiums évoluent, laissant apparaître de nouveaux leaders.
Fedagrim – la Fédération belge des fournisseurs de machines, bâtiments et équipements pour l’agriculture et les espaces verts – suit activement le marché belge des ventes de tracteurs. Alors que 2022 vient de se terminer, la Fédération est d’ailleurs en mesure de faire un point sur les immatriculations enregistrées par le Service d’immatriculation des véhicules (DIV) tout au long de l’année écoulée.
Comme de coutume, rappelons que l’analyse des données fournies par l’administration n’est pas sans risque. En effet, les marques ne sont pas toujours identifiées comme il se doit, la puissance n’est pas systématiquement encodée correctement et un modèle d’occasion, voire un télescopique, peut se glisser dans les statistiques, alors que celles-ci ne sont censées concerner que les tracteurs neufs. Après traitement, les statistiques livrées dans le présent article affichent un taux de fiabilité de 98 %.
Les plus de 50 ch en recul de 6 %
Concernant les tracteurs d’une puissance supérieure à 50 ch tout d’abord, un recul des immatriculations de 6 % a été observé en 2022, par rapport à 2021 (tableau 1). Ce fléchissement est cependant inférieur à ce qu’attendait Fedagrim.
En détail, le marché a chuté de 16 % entre janvier et juillet 2022, en comparaison avec la même période en 2021. Les bonnes ventes réalisées au cours de l’automne ont néanmoins permis de limiter la casse, ce qui explique ce chiffre de 6 %.
Les résultats décevants du premier trimestre s’expliquent, notamment, par l’annulation d’Agribex en décembre 2021. Traditionnellement, on sait que de nombreuses ventes et livraisons ont lieu dans les mois qui suivent le salon bruxellois. Sans salon, cet effet positif disparaît…
Notons encore que le marché affiche une croissance de 3 % par rapport à 2020.
John Deere s’adjuge la place de leader
Une analyse marque par marque nous livre quelques informations complémentaires. Ainsi, les six marques les plus vendues ont perdu des parts de marchés par rapport à 2020 et 2021 (tableau 2). Alors que New Holland, John Deere, Fendt, Massey Ferguson, Deutz-Fahr et Case IH totalisaient 85 % du marché en 2020, ces constructeurs n’en détiennent plus « que » 80 %. L’ordre entre ces mêmes six leaders a également évolué.
Sur le podium, John Deere dépasse New Holland pour la première fois, s’adjugeant 23,5 % des parts de marché, contre 20 % en 2021 et 19,3 % en 2020 (soit une hausse de 4 %). New Holland recule à la seconde place, avec 18,66 % des ventes, ce qui représente un coup dur pour le constructeur (-5 % par rapport à 2020). Fendt monte une nouvelle fois sur la troisième marche, malgré des ventes en recul de 2 % entre 2020 (15,34 %) et 2022 (13,07 %).
Derrière, Deutz-Fahr se maintient entre 10 et 11 %, tandis que Case IH cède 2 % à ses concurrents, passant de 11,11 à 9,10 % des parts de marché. Enfin, Massey Ferguson conforte ses 5-5,5 % acquis depuis 2020. Hors de ce top 6, suivent Steyr, Valtra et Claas, avec environ 4 % des parts de marché chacun.
Plus bas dans le classement, épinglons Antonio Carrero qui enregistre la plus forte hausse. Après trois et onze tracteurs immatriculés en 2020 et 2021, ce sont 29 exemplaires qui ont trouvé nouvel acquéreur en 2022. La marque passe ainsi de 0,5 % à 1,4 % des parts de marché. Cela demeure, certes, modeste mais mérite d’être souligné.
Selon Fedagrim, le fait qu’Agribex se tiennent à la fin de cette année devrait booster les ventes au cours du premier semestre 2024. Il pourrait également en résulter un léger fléchissement du marché au cours de cette année.
Iseki bouscule Solis
Intéressons-nous maintenant aux tracteurs de moins de 50 ch. Les ventes accusent, ici, un recul considérable de 20 % en un an. Précisons toutefois que ces modèles ne sont pas systématiquement immatriculés : les engins qui n’empruntent pas la voie publique (utilisés exclusivement sur des propriétés privées, par exemple) ne sont pas enregistrés auprès de l’administration et n’apparaissent pas dans les chiffres.
En janvier 2022, 59 % de tracteurs supplémentaires ont été immatriculés par rapport à janvier 2021. Cela s’explique par la proportion importante de tracteurs livrés fin 2021. Mais ce pic ne fait pas l’année… In fine, moins de tracteurs de cette catégorie ont été immatriculés en 2022 qu’en 2021.
Quant aux parts de marchés, Iseki (19,41 %) bouscule Solis (17,83 %) et s’offre la première place du podium au détriment de ce dernier. Kubota (10,64 %) perd près de 4 % et n’arrive que quatrième. Il cède la dernière marche du podium à Escorts (13,20 %). New Holland et John Deere, avec environs 6 % des parts de marché chacun, sont respectivement cinquième et sixième mais demeurent bien loin des performances réalisées sur le marché des « gros » tracteurs.
Les neuf premiers constructeurs, à savoir le top 6 évoqué ci-dessus ainsi que Fieldtrac, Tym et Knegt, s’offrent 90 % du marché. Derrière, une vingtaine de marques détient ensemble les 10 % résiduels. Ces mêmes neuf premiers ont également acquis 5 % supplémentaires des parts de marché par rapport à 2021, ne laissant que des miettes aux autres constructeurs.
