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Plan «azote»: la colère des agriculteurs flamands

Depuis plusieurs mois, le Gouvernement flamand peine à s’entendre sur le délicat dossier « azote » devant aboutir à un cadre réglementaire strict en matière d’émissions azotées des exploitations agricoles. Face à cette incertitude, les agriculteurs du nord du pays ont rejoint Bruxelles ce 3 mars pour faire entendre leur voix.

Temps de lecture : 3 min

Lancé à l’initiative du Boerenbond, de l’Algemeen Boerensyndicaat (ABS) et de Groene Kring, l’appel à manifestation a rencontré un écho considérable. Près de 3.000 tracteurs, en provenance des quatre coins de Flandre, ont rejoint la Capitale, alors que seul 1.000 étaient attendus lors du lancement de l’action, une semaine plus tôt. Ce haut niveau de participation témoigne de l’inquiétude qui règne dans le nord du pays, alors que les discussions s’enchaînent au sein du gouvernement régional et ce, en vain.

Coopérer sans être sacrifié

Sur place, les discours syndicaux se sont succédé, faisant état de la colère et des revendications des agriculteurs et horticulteurs flamands. Et Loed Ceyssens, président du Boerenbond, de scander : « Les tracteurs ne sont pas faits pour rouler en ville, mais pour travailler dans les champs. Vous n’êtes pas devenus agriculteurs pour rejoindre Bruxelles, mais bien pour assurer 7 jours sur 7 la production d’une alimentation de qualité. Pourtant, vous être ici ! Avec un message clair : les agriculteurs ont droit à un avenir ».

Rappelons que pas moins de 20.000 objections au plan « azote » ont été transmises à l’administration flamande. C’est dire le niveau d’opposition que génère le dossier à travers les campagnes. Et M. Ceyssens d’ajouter : « Le secteur agricole veut coopérer, mais pas être sacrifié ! ».

Enfin, il dénonce des objectifs inatteignables. « L’Europe ne demande pas de tels objectifs. N’utilisez pas des modèles de calculs insensés », a-t-il lancé à l’adresse du gouvernement, qui, espère-t-il, « ne commettra pas les mêmes erreurs avec notre alimentation qu’avec notre approvisionnement en énergie ».

Un signal important

Hendrik Vandamme, président de l’ABS a poursuivi : « J’estime que 5.000 agriculteurs et horticulteurs ont rejoint Bruxelles. Cela signifie qu’environ un quart des agriculteurs flamands ont participé à cette action. C’est un signal important ». L’homme a également rejoint son homologue du Boerenbond, précisant que de nombreux éleveurs et cultivateurs n’étaient pas présents car la production alimentaire doit continuer. « Mais eux aussi, bien entendu, soutiennent cette action. »

Des tracteurs de toute la Flandre ont débarqué à Bruxelles ce 3 mars,  au point de paralyser la ville.
Des tracteurs de toute la Flandre ont débarqué à Bruxelles ce 3 mars, au point de paralyser la ville. - AV

M. Vandamme espère encore que « des décisions qui ont du sens, et sont solides sur le plan juridique, seront bientôt prises ». « Ces incertitudes jouent des tours à l’ensemble du secteur, aux agriculteurs mais aussi aux autres maillons de la chaîne agroalimentaire », ajoute-t-il.

De nombreux jeunes agriculteurs étaient aussi présents. En leur nom, Bram Van Hecke, président du Groene Kring, a demandé aux hommes et femmes politiques de leur assurer un avenir. « De nombreux futurs agriculteurs aimeraient poursuivre l’activité familiale, mais se demandent s’ils pourront encore le faire. De jeunes starters se demandent s’ils se sont engagés dans la bonne direction… », a-t-il relaté, non sans inquiétude.

Aucune fumée blanche

De son côté, le ministre-président flamand Jan Jambon s’était engagé à obtenir un accord avant la fin du week-end. Si des contacts ont bien eu lieu samedi et dimanche, aucune fumée blanche n’a été aperçue à l’issue de ceux-ci. Dimanche soir, le CD&V, parti du ministre de l’Agriculture Jo Brouns, a quitté la table des négociations, abandonnant ses partenaires de l’Open Vld et de la N-VA…

J. Vandegoor (avec A.V.)

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