Tous dans le même bateau!
Vendredi près de 3.000 tracteurs flamands investissaient les rues de Bruxelles. On en annonçait 1.000, ils auraient pu être encore plus. Pourquoi ? Car, en voyant ces images de mastodontes débouchant des tunnels bruxellois, pas mal d’agriculteurs wallons s’interrogeaient : et nous ?
Notre absence s’explique par le fait que le dossier de l’azote est géré par le Gouvernement flamand et ne touche pas le sud du pays. Mais, il n’inquiétait que les agriculteurs hollandais, il n’y a pas si longtemps que ça…
Le sujet ne nous concerne peut-être pas (encore) mais les inquiétudes semblent les mêmes que dans les fermes wallonnes : Les agriculteurs ont-ils encore droit à un avenir ? ; Les jeunes doivent-ils encore prendre le risque de s’engager en agriculture ? ; Pourquoi devons-nous toujours faire mieux que les objectifs fixés par l’Europe ?, Pourquoi remettre constamment en question notre travail ?…
Qu’ils soient wallons ou flamands (voire européens), les agriculteurs se débattent dans un enchevêtrement de règles et réglementations fixées par la région, le pays, l’Europe, destinées à soulager les consciences de nos dirigeants. Certains jeunes se perdent dans les dédales de l’administration et n’en finissent plus d’attendre des aides sur lesquelles ils se demandent s’il est véritablement pertinent de compter s’ils veulent encore conserver un minimum d’autonomie. Quels que soient la région, le type d’agriculture ou de spéculation, les agriculteurs se sentent de moins en moins soutenus par les politiques et le citoyen. Ils n’en finissent plus de répondre aux doléances et exigences de ces derniers, qui sont malheureusement davantage dictées par l’illusion et l’ambition que par l’essence première de notre métier : nourrir l’humanité. Face à ce constat, nous sommes tous égaux et, demain, les problèmes d’un secteur seront très certainement ceux de l’autre. Il serait bon de ne pas l’oublier et de revenir à plus d’unicité et solidarité.
