Accueil Editos

Un soupçon de cohérence environnementale?

« Dans un contexte de crises multiples (Covid-19, guerre en Ukraine, changement climatique), le véritable défi pour les décideurs politiques est d’ouvrir la voie à une transition vers un système alimentaire durable et résilient qui répond à la fois aux besoins à court et à long terme », affirme la Commission européenne dans un rapport publié le 4 janvier dernier, dont l’objectif est d’évaluer les principaux facteurs affectant la sécurité alimentaire. Et les instances européennes d’affirmer que le Pacte Vert devrait permettre d’atteindre ce but.

Temps de lecture : 2 min

Plusieurs points sont avancés pour amorcer cette transition vers davantage de durabilité : abandon des engrais à base de combustibles fossiles, réduction des émissions de gaz à effet de serre, moindre recours aux produits de protection des plantes… Ceci dans un souci d’assurer la disponibilité des aliments dans l’Union européenne, tout en préservant notre environnement de tout impact négatif ou autre éventuelle dégradation.

Un objectif louable mais qui contraste avec différentes décisions majeures prises ces dernières années par l’exécutif européen et ce, avec l’aval de ses États membres. Ne citons ainsi que les accords de libre-échange conclus avec le Canada ou les pays du Mercosur, en discussion avec les États-Unis ou, plus récemment, les modifications apportées à l’accord commercial entre l’Union européenne et le Chili. En effet, comment peut-on ne pas voir que de tels accords, dont les chiffres d’importations et d’exportations – notamment en matière de denrées agricoles – donnent le vertige, ne sont pas sans impact sur l’environnement ? Et nous n’épinglons ici que les émissions de gaz à effet de serre liées aux transports ! S’y ajoute le fait que ces partenaires commerciaux n’abandonneront pas les engrais de synthèse ou autres produits de protection des plantes uniquement car l’Europe s’engage dans cette direction.

Il est, aujourd’hui, plus que jamais temps d’introduire une véritable cohérence environnementale dans la politique de l’Europe. Il ne peut plus être question de Pacte Vert ici, sur le Vieux Continent, quand l’accord du Mercosur permet d’importer des produits du Brésil où s’est massivement accélérée la déforestation de l’Amazonie. Il ne peut plus être question d’importer de la viande bovine canadienne ou américaine quand l’Europe est autosuffisante, ou presque, en la matière et souhaite favoriser l’élevage « à l’herbe » et une alimentation animale sans Ogm.

Aujourd’hui, l’ensemble des citoyens plaide pour une stratégie harmonisée en matière d’environnement. Plus que jamais, les discours doivent céder leur place aux actions, dans toutes les politiques européennes, sans exception. Pas demain, mais aujourd’hui.

J. Vandegoor

A lire aussi en Editos

Voir plus d'articles