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Enquête de l’observatoire de la consommation (Apaq-w) : le réseau «Table de Terroir», l’atout local wallon!

Les consommateurs francophones sont friands de bonnes tables et de mets de qualité. Mais qu’en est-il plus particulièrement des produits issus de l’économie agricole wallonne, où en est le label « Table de Terroir » ? Les réponses ont été apportées par l’observatoire de la consommation le 15 mars dernier dans le cadre du salon Horecatel. Un beau clin d’œil à notre patrimoine gastronomique régional…

Temps de lecture : 7 min

M ercredi dernier, les équipes de l’observatoire, ce nouvel outil de l’Apaq-w mis en place par le gouvernement wallon il y a deux ans dans le cadre du Plan de relance wallon, ont révélé, en présence du ministre Willy Borsus, les résultats d’une large enquête consacrée à la consommation dans le secteur HoReCa et les cuisines de collectivités.

L’image positive des restaurants wallons

Menée sur un panel de 1.000 personnes représentatif de la population belge francophone, l’étude de marché a démontré de manière générale que tous les types d’établissements, à l’exception des fast-food et food trucks, sont perçus positivement par plus de la moitié des répondants. L’image favorable des restaurants est même partagée par trois quarts du panel.

600 producteurs locaux sont concernés par le réseau «Table de Terroir» et peuvent intégrer, grâce à cette charte, la carte de restaurants qui s’engagent à y intégrer un minimum de 15 produits locaux.
600 producteurs locaux sont concernés par le réseau «Table de Terroir» et peuvent intégrer, grâce à cette charte, la carte de restaurants qui s’engagent à y intégrer un minimum de 15 produits locaux. - M-F V.

Le ministre régional a profité de l’occasion pour féliciter les sept nouveaux étoilés wallons parmi les 14 lauréats de la cuvée Michelin 2023, et en particulier la performance du meilleur jeune chef Mathieu Vande Velde (« Le Roannay » à Francorchamp), preuve, s’il en est, du travail de qualité fourni en Wallonie.

Les friteries plébiscitées

De manière générale, il ressort de l’enquête que les friteries sont les établissements HoReCa les plus visités, suivis par les restaurants, fast-food, brasseries, food trucks, traiteurs et établissements d’hôtellerie.

En ce qui concerne l’évolution de la fréquence de visites, les réponses données par les consommateurs font état d’une diminution de celle-ci au cours de l’année écoulée.

4 répondants sur 10 affirment en effet avoir diminué leur nombre de visites en HoReCa, contre 14 % qui l’ont augmenté et 47 % dont la fréquence est restée stable.

À l’avenir, la tendance est à la stabilisation, 64 % des répondants affirmant que leur nombre de visites dans les établissements HoReCa va rester identique, contre 12 % et 24 % affirmant respectivement qu’il va augmenter et diminuer.

Dans la plupart des établissements HoReCa, les principales attentes ont trait au rapport qualité-prix, à la fraîcheur des aliments et à la qualité du service.

L’utilisation de produits locaux constitue, elle aussi, une attente pour la moitié des clients des restaurants, brasseries et de l’hôtellerie. Concernant la mise en avant des produits locaux, plus de 4 répondants sur 10 ont un avis neutre sur la question alors que 30 % d’entre eux estiment qu’ils sont suffisamment mis en avant et 27 % affirment le contraire.

Valorisation du travail des producteurs

En date du 8 mars, il y avait 61 établissements labellisés qui respectent la charte « Table de Terroir » et proposent de connecter les produits wallons et de saison à leurs menus. Ils s’engagent par ailleurs à rémunérer correctement leurs partenaires producteurs et artisans.

Les résultats de l’enquête nous apprennent que 29 % des répondants connaissent au moins un peu le réseau « Table de Terroir », qui semble plus connu chez les moins de 35 ans. Parmi les personnes connaissant le réseau, 27 % déclarent avoir déjà mangé dans un restaurant portant ce label.

Les personnes connaissant très bien le réseau ont, par ailleurs, davantage tendance à avoir déjà visité un restaurant labellisé.

L’étude a également évalué les qualités attribuées à ce réseau : plus de 60 % du panel considère qu’il permet de découvrir des produits et producteurs locaux, de mettre en avant les établissements qui ont recours à ces produits, de valoriser le travail des producteurs locaux et d’inciter à tester les établissements labellisés.

La clarté et la crédibilité du réseau font également partie des qualités allouées par plus de 6 répondants sur 10.

Un carrefour de rencontre entre producteurs et secteur HoReCa

Philippe Mattart l’a rappelé, l’observatoire de la consommation fonctionne comme un outil d’aide à la décision pour l’Apaq-w et ses partenaires afin de guetter l’évolution des marchés de la consommation.

Cette étude a montré à quel point le consommateur était attentif à la qualité, « un critère qui est de nature à nous inspirer au niveau de la politique publique liée au label ‘Table de Terroir’, réceptacle des produits locaux » a embrayé le directeur de l’Apaq-w en évoquant la stimulation d’une dynamique économique entre les producteurs locaux que ce réseau génère.

Non moins de 600 producteurs locaux sont concernés par ce réseau et peuvent intégrer, grâce à cette charte, la carte de restaurants qui s’engagent à y intégrer un minimum de 15 produits locaux.

8 % des sondés dans le cadre de l’enquête menée par l’observatoire, ont déjà mangé dans un restaurant labellisé.

L’enquête a révélé que le bouche-à-oreille constituait le premier vecteur de notoriété du réseau « Table de Terroir ». Pour Philippe Mattart, le constat est assez positif, « cela démontre toute l’importance de la qualité de ces établissements ».

La télévision occupe la seconde place, un résultat qu’il attribue au succès de la campagne diffusée sur le petit écran par l’agence.

Les outils numériques pour toucher davantage de consommateurs

Manger mieux, local et se connecter au terroir fait partie des motivations qui amènent les consommateurs à pousser la porte d’une « Table de Terroir ».

« Les indicateurs dont nous disposons aujourd’hui confirment la place qui est prise et reste à prendre par des restaurateurs qui cultivent des valeurs liées à la production de proximité » a insisté le patron de l’Apaq-w qui a par ailleurs souligné l’avantage compétitif du réseau « Table de Terroir ».

Que se passe-t-il au niveau de la restauration collective ?

L’étude de marché s’est également intéressée à l’image et aux habitudes de consommation en cuisines de collectivités, à savoir les cantines dans le monde du travail, les restaurants d’universités, les cantines d’écoles maternelles, primaires ou secondaires et les crèches.

De manière générale, les consommateurs ont une image neutre de ces établissements. En effet, pour chacun d’entre eux, au moins la moitié du panel n’affiche pas d’opinion positive ou négative. Toutefois, parmi les répondants qui se positionnent, les cantines professionnelles, restaurants d’université ou hautes écoles et les crèches bénéficient d’une image largement plus positive que négative.

L’utilisation de produits locaux constitue une attente pour la moitié des clients des restaurants, brasseries et de l’hôtellerie.
L’utilisation de produits locaux constitue une attente pour la moitié des clients des restaurants, brasseries et de l’hôtellerie. - M-F V.

L’image des cantines d’écoles maternelles, primaires et secondaires est plus contrastée, dans la mesure où le pourcentage d’opinions positives est plus proche du pourcentage d’opinions négatives.

La qualification du personnel, la diversité des menus et l’offre de menus équilibrés sont les caractéristiques qui rencontrent le plus d’opinions positives.

D’autre part, la mise en avant des produits locaux ou bio est considérée comme insuffisante pour 4 répondants sur 10.

Le déjeuner « maison » sur le lieu de travail a la cote

En ce qui concerne les habitudes de consommation dans les cantines professionnelles, 49 % des 57 % de répondants bénéficiant d’une cantine affirment avoir l’habitude d’y manger. Cependant, 70 % des travailleurs ont l’habitude d’apporter leur propre repas sur leur lieu de travail.

Du côté des cantines scolaires, la première habitude des élèves et étudiants est d’apporter son propre lunch. Les élèves qui mangent à la cantine sont plus nombreux en maternelle ou primaire qu’en secondaire et dans le supérieur.

Tout comme dans l’HoReCa, les trois attentes principales relèvent de la fraîcheur des aliments, du rapport qualité-prix et de la qualité du service.

Globalement, l’utilisation de produits bio, de produits locaux et de produits de saison est des attentes moins citées par le panel, respectivement pour 32 %, 41 % et 47 % des répondants. Toutefois, ces 3 aspects sont importants pour plus de 60 % de parents d’enfants qui fréquentent les crèches.

De manière générale, cette cible considère la qualité de la nourriture plus importante que les parents d’enfants en maternelle ou primaire, ou les personnes ayant un proche en maison de repos. De même, la satisfaction globale des parents d’enfants qui vont à la crèche quant à la nourriture proposée est plus élevée que chez les autres catégories de consommateurs.

Marie-France Vienne

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