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Luc Joris et Étienne Allard: «Nous souhaitons créer une agriculture du vivant»

Luc Joris et Étienne Allard, tous deux agriculteurs, ont déjà une certaine expérience de l’agriculture régénérative. Toutefois, participer à l’Académie Regenacterre leur permet d’accroître leurs connaissances et de tester de nouvelles pratiques en cohérence avec la vision qu’ils ont de leur ferme.

Temps de lecture : 4 min

Pour sa première cohorte, l’Académie Regenacterre regroupait une vingtaine de participants. Y prendre part permet aux agriculteurs d’approfondir leurs connaissances mais aussi de bénéficier de l’expérience de leurs confrères. L’encadrement donné à la formation constitue aussi un atout.

Ensemble, et plus facilement

« J’étais déjà engagé dans l’agriculture régénérative depuis plusieurs années, et je constate que l’on promeut de plus en plus ce mode de travail. En participant à un programme tel que celui-ci, je peux améliorer les pratiques déjà en place sur ma ferme. Bien sûr, je pourrais me documenter différemment… Mais bénéficier d’un tel encadrement facilite les choses », explique Étienne Allard, au sujet de sa participation.

Et d’insister : « En agriculture, c’est un essai par saison… Pas plus ! Se former permet d’accroître ses chances de réussite. »

Luc Joris abonde dans la même direction : « Se former seul me semble plus chronophage… Bien sûr, intégrer l’académie requiert du temps également, mais en tant qu’agriculteur, nous avons la possibilité d’étaler notre programme sur deux ans. Cela nous permet de mener nos activités sur la ferme sans délaisser la formation ».

« Vu la hausse des prix de l’énergie, des engrais…, qu’est-ce qu’une quinzaine de jours si cela nous permet, in fine, de réduire nos coûts ? », ajoute encore Étienne Allard.

Avoir les clés pour s’améliorer

De son côté, Luc a rejoint l’académie car il souhaite faire progresser son système cultural tout en le comprenant davantage, grâce aux conférenciers invités et ateliers pratiques. Étienne, pour sa part, estime que les participants peuvent gagner en esprit critique et en autonomie, notamment par rapport aux propositions ou avis que distillent d’autres conseillers ou agents commerciaux.

Tous deux mettent en évidence le fait de participer intentionnellement à la formation : « Nous préférons prendre le train en marche plutôt qu’être à la traîne… La politique agricole commune nous contraindra peut-être, d’ici quelques années, à nous engager dans l’agriculture régénérative. Nous prenons ainsi de l’avance mais sommes aussi entre volontaires, ce qui est plus constructif et bénéfique pour chaque participant ».

Sur le plan de l’apprentissage à proprement parler, quitter la formation en ayant les clés pour améliorer ses pratiques est un véritable avantage que souligne Luc. « Les lignes directrices sont, en quelque sorte, applicables partout. Il est ensuite nécessaire de les adapter aux conditions rencontrées. Mais dans tous les cas, un sol en bonne santé permet de réduire le recours aux intrants et d’avoir une culture en meilleure santé », poursuit-il.

Étienne et Luc ne se refusent pour autant pas le recours aux produits chimiques. « S’il faut intervenir, nous le ferons… mais s’il est possible d’opter pour une alternative non chimique, c’est un plus. Pour résumer, on pourrait dire que l’on utilise les moyens nécessaires, pour autant qu’ils le soient réellement. »

Sans oublier la rentabilité

Les deux agriculteurs estiment encore que la communication vers les consommateurs est essentielle. « Une agriculture capable de stocker davantage de CO2 en réduisant le travail du sol, en augmentant la couverture parcellaire ou encore en faisant preuve d’une meilleure utilisation des engrais, est une agriculture plus vertueuse et qui profite à tous », détaille Étienne. « Nous n’avons pas à rougir du chemin parcouru en la matière en Belgique ! », ajoute-t-il.

Et Luc d’enchaîner : « L’aspect économique n’est pas pour autant négligé. On constate, par exemple, que les agriculteurs qui sont très performants sur le plan environnemental le sont aussi économiquement parlant. Notamment car ils ont moins recours à la chimie mais aussi car la résilience de leur ferme est meilleure ».

Tous deux concluent, de concert : « L’Académie Regenacterre regroupe des agriculteurs conventionnels et bio. Ensemble, nous souhaitons créer une agriculture du vivant, entre ces deux systèmes ».

J. Vandegoor

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