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L’élevage wallon en chiffre: l’érosion du secteur tend à s’accélérer

Le déclin de l’effectif bovin, et particulièrement allaitant, n’est pas nouveau mais l’accélération du phénomène est manifeste, ces 3 dernières années. Ce constat est similaire chez nos voisins français qui annoncent une baisse importante de leur production de viande (5 % pour 2022 et 1,6 % de prévision de baisse pour 2023 selon les chiffres de l’Idele). Chez eux comme chez nous, la baisse de production est compensée par une hausse des importations qui devrait perdurer en 2023,et un ralentissement des exportations, faute de disponibilités…

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Dans l’Arsia Infos du mois d’avril ont été présentés quelques chiffres édifiants mais aussi inquiétants de l’évolution des secteurs bovins, ovins, caprins et porcins en Wallonie et en Belgique. Le déclin du secteur bovin est constant depuis plusieurs décennies mais il faut souligner l’accélération de la disparition du cheptel, surtout en race allaitante, ces 3 dernières années.

Le secteur bovin s’érode

En l’espace de 10 ans, le secteur bovin a perdu 18,6 % de ses troupeaux et 15,3 % de ses effectifs. Mais l’érosion du secteur tend à s’accélérer ces dernières années (figure 1). Il faut également noter qu’après de nombreuses années de lente progression, le nombre moyen de bovins par exploitation baisse, passant de 114,8 à 112,8 animaux/troupeau. Si l’effectif laitier est relativement stable en Wallonie, il progresse fortement en Flandre (figure 2). Par contre, le secteur viandeux accuse une forte baisse tant au nord qu’au sud du pays (figure 3), tandis que le cheptel mixte tend à se stabiliser ces 5 dernières années dans les deux régions.

Les naissances ont baissé de 12,3 % ces 10 dernières années avec une accélération de la réduction ces 5 dernières (tableau 1). Par rapport au cheptel total, le pourcentage de naissances est toutefois en hausse. Il faut noter que si cette dernière tendance devait se confirmer, cela pourrait indiquer un abandon dans l’activité d’engraissement dans les troupeaux actifs. Le pourcentage de vente d’animaux par rapport au cheptel total est quant à lui relativement stable. Le taux de mortalité moyen est repassé sous la barre de 5 % avec 4,95 % d’enlèvements par Rendac (versus 5.,4 % pour 2021).

Figure 1: évolution annuelle du nombre de troupeaux bovins et de bovins depuis 2013 en Wallonie.
Figure 1: évolution annuelle du nombre de troupeaux bovins et de bovins depuis 2013 en Wallonie.

Figure 2: évolution du cheptel laitier de 2010 à 2022 en Flandre et en Wallonie.
Figure 2: évolution du cheptel laitier de 2010 à 2022 en Flandre et en Wallonie.

Figure 3: évolution du cheptel viandeux de 2010 à 2022 en Flandre et en Wallonie.
Figure 3: évolution du cheptel viandeux de 2010 à 2022 en Flandre et en Wallonie.

Figure 4: évolution du cheptelmixte de 2010 à 2022 en Flandre et en Wallonie.
Figure 4: évolution du cheptelmixte de 2010 à 2022 en Flandre et en Wallonie.

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Il faut encore relever une hausse de 21,5 % des importations par rapport à 2021 et un pourcentage d’achats en légère hausse par rapport à l’effectif total. Les exportations sont en baisse de 16,5 % par rapport à 2013 mais restent stables par rapport à l’effectif total (4,14 %).

Le secteur Ovins, Caprins, Cervidés (OCC… C) s’agrandit

En effet, il faut désormais ajouter un troisième C… comme « Camélidés » lesquels, au nombre de 76 troupeaux en Wallonie, sont désormais également soumis aux obligations d’identification. Les effectifs ovins se sont quant à eux stabilisés en 2022 autour de 7.847 troupeaux et les caprins ont continué leur progression pour atteindre 3.519 troupeaux (figure 4).

Figure 4: évolution annuelle des troupeaux OCCC.
Figure 4: évolution annuelle des troupeaux OCCC.

Du côté des porcs…

La Wallonie dénombre 1.520 élevages porcins. Notons une baisse importante des livraisons de boucles entre 2021 et 2022 soit 22 % en moins. Cela témoigne malheureusement de la forte baisse du nombre de naisseurs wallons.

D’après Marie Laurence Semaille,

Arsia

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