Savoir choisir ses terreaux ou les produire
Le maraîcher et jardinier utilisent du terreau pour élever les plantules de leurs légumes. Il est possible de produire soi-même ce terreau sous trois conditions : disposer des constituants requis, en connaître la composition et avoir une expérience dans la technique.

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Les qualités demandées pour un terreau
Différents composants utilisés
De l’engrais organique ou minéral est ajouté pour équilibrer leur richesse. Ils sont parfois à libération lente pour les terreaux destinés aux jardinières et potées. Pour l’élevage de plantules à repiquer, la disponibilité des éléments minéraux ne doit pas être retardée.
La richesse en éléments minéraux est un critère très important aussi. Mais seules des analyses sur des échantillons représentatifs peuvent la quantifier. Pour les semis, nous avons besoin d’un terreau sain, bien sûr, mais avec une teneur en sels peu élevée. La salinité élevée peut ralentir ou inhiber la germination ; certaines espèces végétales sont plus sensibles (laitue) que d’autres (tomate).
Lorsque nous replantons des plantules dans un contenant plus grand, les besoins en éléments minéraux sont plus importants. Les terreaux plus riches, de qualité plus standard, conviennent.
Une matière vivante
Les processus qui ont été mis en œuvre lors des mélanges sont réalisés dans l’entreprise spécialisée. Le terreau est ensuite conditionné et livré. Il garde des qualités proches de celles d’origine pendant plusieurs mois mais pas éternellement. Ce n’est pas intéressant d’en acheter en quantités trop importantes pour une utilisation étalée sur plusieurs années. Lors de son évolution, l’ensemble des éléments présents reste le même. Mais leur forme évolue. Des matières organiques se décomposent en libérant des minéraux, parfois en quantité excessive. Au contraire, l’évolution peut aller vers une organisation des matières minérales présentes, ce qui les rend indisponibles temporairement.
L’entreposer
Le fabriquer
Les entreprises spécialisées se basent sur des analyses précises des composants à mettre en œuvre. Le jardinier ou le maraîcher ne dispose généralement pas de ces données. C’est le principal facteur limitant.
Mais un jardinier passionné ne peut pas s’empêcher de s’y risquer et de tenter de fabriquer son substrat.
Commençons par un terreau de feuille et de tonte d’herbe. Comme les feuilles se ramassent en automne, nous les entassons dans un bac de compostage. Nous choisissons celles d’arbres et arbustes feuillus de notre jardin. En quelques mois, elles vont commencer à se décomposer très lentement. Quand les tontes commencent, au printemps suivant, nous reprenons une partie de ces feuilles et les transférons dans un second bac, en une fine couche. Nous superposons une seconde couche constituée de tontes d’herbes. Nous ne tassons pas pour laisser le tas bien aérer. Nous alternons les couches peu épaisses, en une seule fois ou à plusieurs reprises, suivant les quantités disponibles.
L’alternance de débris secs (les feuilles) et de débris humide (les tontes d’herbes) va favoriser une rapide évolution des matières. Après deux mois, nous retournons la masse pour tenter de l’homogénéiser et pour maintenir une bonne aération de la masse. Une seconde retourne deux mois plus tard complétera le travail. Nous pouvons espérer obtenir un terreau utilisable pour la culture de l’année suivante. Nous tamisons le terreau obtenu, la fraction plus fine servira rapidement. Les éléments grossiers seront ajoutés au tas de l’année suivante.
L’évolution des matières apportées en un terreau se fait grâce au travail des organismes vivants naturellement présents. Des bactéries, des champignons et des lombrics sont quelques-uns uns des types d’agents pour faire ce travail. Ils ont besoin d’une certaine humidité pour travailler. En installant les bacs à l’abri de l’ensoleillement direct, nous évitons un dessèchement excessif. Il peut être nécessaire d’apporter de l’eau se la masse se dessèche.
Notre terreau de feuilles et tontes devrait pouvoir servir de terreau de semis. Pour la culture des plantes en pleine croissance, nous pouvons utiliser notre terreau pour les 2/3 et complété de compost pour 1/3.