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Les directives «petit-déjeuner» révisées

La validation de la position du parlement ouvre la voie aux négociations interinstitutionnelles en trilogue qui se dérouleront dans le courant de ce mois de janvier.

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Pour mieux comprendre les nouvelles avancées sur ce gros dossier, il faut remonter au 21 avril 2023, date à laquelle la commission adoptait des propositions visant à réviser quatre des sept directives dites « petit-déjeuner » afin de mettre à jour des normes vieilles de plus de 20 ans.

Éclairer les consommateurs

Il est question de propositions qui portent sur les normes de commercialisation applicables à un certain nombre de produits agroalimentaires, tels que les fruits et leur jus, les légumes, les jus et confitures, gelées et marmelades de fruits, crème de marrons, le miel, la volaille ou les œufs.

La révision vise à aider les consommateurs à mieux s’y retrouver pour choisir les produits agroalimentaires les plus sains qui composent en particulier leur repas du matin.

Le miel au cœur des discussions

C’est en ce sens que le parlement a validé, fin 2023, sa position sur cette révision dont l’étiquetage du miel, vieux serpent de mer s’il en est, fait partie, avec une obligation d’indication du pays de récolte sur l’étiquette dans le même champ visuel que l’indication du produit.

En cas de mélange, les eurodéputés ont souhaité que les pays d’origine soient indiqués sur l’étiquette par ordre décroissant en fonction de la proportion qu’ils représentent dans le produit final.

Le texte voté prévoit également la mise en place d’un système de traçabilité tout au long de la chaîne d’approvisionnement afin de pouvoir retracer l’origine du miel. Parmi les amendements qui ont été adoptés, le parlement souhaite que l’UE se dote d’un laboratoire de référence pour le miel afin d’améliorer les contrôles et de détecter les falsifications grâce à des tests systématiques.

L’Office européen de lutte antifraude (Olaf) estime que 46 % des miels importés depuis des pays tiers ont une conformité douteuse avec la législation européenne.

Étiquetage de la teneur en sucre

Les députés proposent par ailleurs d’autoriser la mention « contient uniquement des sucres d’origine naturelle » pour les jus de fruits. Pour répondre à la demande croissante de produits à faible teneur en sucre, les jus de fruits reformulés peuvent être étiquetés « jus de fruits à teneur réduite en sucre ».

Les nouvelles techniques qui éliminent les sucres naturellement présents dans les jus de fruits, les confitures, les gelées ou le lait ne devraient pas conduire à l’utilisation d’édulcorants pour compenser l’effet de la réduction du sucre sur le goût, la texture et la qualité du produit final, ont estimé les députés.

Ils ont ajouté que les étiquettes des denrées alimentaires à teneur réduite en sucre ne doivent pas contenir d’allégations concernant des propriétés positives, telles que les avantages pour la santé.

Petits producteurs et gros fournisseurs

Plusieurs eurodéputés ont pointé le fait que les fruits sont choisis avant tout pour leur qualité, et non pour leur origine et se sont émus qu’une obligation trop stricte d’étiqueter tous les pays d’origine pourrait éventuellement désavantager les producteurs locaux.

« Les producteurs obligés d’indiquer tous les pays d’origine choisiront de ne travailler qu’avec de gros fournisseurs, laissant ainsi de côté les petits producteurs » a ainsi redouté la députée belge Hilde Vautmans.

Pour la libérale, si la transparence est nécessaire pour que les consommateurs puissent faire des choix plus sains, « elle ne doit pas se faire au détriment de nos producteurs européens ou de nos cultivateurs ».

Marie-France Vienne

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