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Diversifier l’offre de sa ferme maraîchère avec le maïs doux

Dans les petites exploitations maraîchères, le maïs doux offre une dimension de diversification au sein de la gamme de produits disponibles au magasin entre août et octobre. Sa culture partage de nombreuses similarités avec celle du maïs destiné à la production de fourrages ou de grains. La gestion de la taille des plantes et leur entretien, notamment en cas de légère accumulation de terre autour des pieds, revêtent une importance capitale.

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Le maïs agit comme un brise-vent bénéfique pour les cultures voisines, particulièrement lorsque les plantes atteignent une hauteur d’au moins 50 cm de haut. Les semis et les plantations réalisés de la mi-juin au milieu de l’été bénéficient ainsi d’une protection contre l’effet desséchant des vents.

Une rotation optimisée grâce à cette céréale

Cette céréale tolère des rotations courtes et même la monoculture. Mais dans l’élaboration des plans d’assolement et la volonté d’allonger au maximum les rotations pour les autres cultures maraîchères, il est souvent plus avantageux de l’intégrer dans la succession des autres productions.

De plus, elle appartient à la famille botanique des Poacées et présente une sensibilité aux maladies et aux ravageurs peu communs parmi les légumes. Il serait donc intéressant d’allonger la rotation de ceux-ci en y incorporant le maïs dans l’assolement. Une rotation sur cinq ans pourrait servir de base de réflexion pour contrôler l’enherbement.

Le semis, à partir de début mai, et la récolte, qui peut s’effectuer dès le début août, permettent les cultures avancées et dérobées. Notons quand même l’ampleur du volume des tiges à broyer après la récolte. Afin d’assurer des épis parfaits pour la vente sur une période de deux mois et demi, nous réalisons des semis à plusieurs dates, espacées de trois semaines.

Un sol décompacté essentiel pour sa croissance optimale

Pour le maïs doux, un sol bien décompacté et à la structure grumeleuse est indispensable. L’enracinement doit pouvoir se développer facilement ce qui n’est guère possible en sol compact. C’est très important pour favoriser le développement de la culture, optimiser sa réaction face aux carences minérales, renforcer sa résistance à la sécheresse et au vent. À ce propos, un léger buttage quand la plante a une vingtaine de cm de haut favorise l’installation des racines adventives à partir du collet ; celles-ci renforceront le système racinaire initial pour l’approvisionnement en eau, minéraux et le maintien de la plante sous l’effet du vent.

Fertilisation : des besoins plus faibles

Pour le semis, en principe, il faut attendre que le sol ait atteint au moins 10°C et si possible 12°C. Les films plastiques de forçage dégradable adaptés au maïs sont maintenant disponibles sur le marché. Ils peuvent permettre de gagner deux semaines à la récolte des épis.

Par ailleurs, nous visons une population de 8 pieds par m².

Pour gagner un peu de précocité, nous pouvons envisager de semer en mottes et de planter au stade 2 feuilles. Il faut alors des conditions de reprise excellentes pour que le gain en temps soit préservé.

Au sujet de la fertilisation, ses besoins sont plus modestes que ceux des maïs fourrages et maïs grain. En outre, les rendements sont plus faibles, les plantes sont moins hautes, la période de culture est plus courte. Quant aux exportations, elles sont basses, une part importante des besoins sert à produire la tige et les feuilles qui resteront dans l’exploitation, sur place ou broyées sur le tas de compostage.

Le maïs est très vite affecté par les carences minérales, en méso- et oligo-éléments. C’est plutôt une très grande sensibilité aux défauts de structure du sol qui ont comme conséquence un développement insuffisant de l’enracinement et donc une exploration insuffisante des réserves disponibles dans le sol. En cas de besoin, des complémentations foliaires sont possibles.

La culture exportera quelques 70 kg d’azote par ha, 30 kg de P2O5, 30 kg de K2O, 20 kg de SO3-- et 10 kg de MgO. Les besoins sont respectivement de l’ordre de 100, 50, 180, 35 et 30 kg de ces éléments. La différence se retrouve dans les résidus de culture laissés à la ferme.

Plusieurs solutions chimiques ou mécaniques pour le désherbage

Le faux-semis peut être appliqué quand le maïs ne suit pas une culture avancée. Mais les adventices gênantes comme les chénopodes ne seront qu’à peine levées. Par contre, le pâturin annuel fréquent en terres maraîchères et le mouron des oiseaux pourront être partiellement réduits en importance par cette technique.

Les binages répétés complétés par un ou deux passages à la herse étrille et un léger buttage au stade 6 à 8 feuilles du maïs suffisent généralement pour permettre une réduction très significative des besoins en main-d’œuvre pour la maîtrise de l’enherbement. Ces techniques mécaniques sont à préférer chaque fois que possible pour une question de risques de rémanence de produits résiduaires pour les cultures suivantes. Les surfaces en jeu dans les fermes maraîchères diversifiées ne justifient pas nécessairement la mise en œuvre de chantier de désherbage au pulvérisateur.

Les solutions chimiques sont larges également avec les produits disponibles agréés pour cette culture. Notre préférence ira pour ceux qui ont une courte rémanence pour éviter les soucis avec la culture suivante. La recherche sur le site http://fytoweb.be/fr se fera en mentionnant bien qu’il s’agit du maïs doux, les homologations ne sont pas les mêmes que pour les autres maïs cultivés chez nous.

L’irrigation : attention au déficit hydrique

Le maïs est sensible au déficit hydrique. De plus, un arrêt de développement risque de retarder les premières récoltes. Nous pouvons prévoir d’irriguer à partir du stade 8-10 feuilles, soit environ trois à quatre semaines avant la floraison et jusque deux semaines après la floraison. Le pilotage de l’irrigation se réalise par l’emploi d’un tensiomètre.

Lorsque toutes ces opérations auront porté leurs fruits, place à la récolte. Elle commence dès que les épis sont fournis de grains colorés sur presque toute leur longueur. Dans les petites fermes maraîchères, elle s’effectue à la main.

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