Les abeilles belges plus que jamais en danger
À l’occasion de la Journée mondiale des abeilles, le 20 mai dernier, l’Afsca tire la sonnette d’alarme : la mortalité des abeilles en Belgique connaît une hausse préoccupante pour la troisième année consécutive. Selon les dernières données issues d’une vaste enquête menée auprès des apiculteurs entre l’automne 2023 et l’été 2024, près d’un tiers des colonies (31,2 %) n’ont pas survécu.

Une tendance en nette aggravation par rapport à l’année précédente, où le taux de mortalité atteignait déjà 27,2 %. Le principal fléau reste le varroa, un acarien parasite redoutable pour les colonies.
À cela s’ajoute le frelon asiatique, dont la prolifération devient de plus en plus problématique malgré les efforts coordonnés des régions. À ces menaces récurrentes s’est ajoutée, en 2024, une météo capricieuse au printemps et en été, peu favorable aux butineuses.
L’année a également été marquée par la détection de 13 foyers de loque européenne, une maladie bactérienne particulièrement virulente pour les jeunes larves. Bien que leur nombre ait diminué par rapport à 2023 (20 foyers), la vigilance reste de mise.
« Lorsque la loque européenne est détectée, des mesures strictes sont prises : une zone de protection de 3km est mise en place, une enquête épidémiologique est menée et, si nécessaire, les colonies touchées sont détruites », précise l’Afsca. Une indemnisation de 125 € par colonie est prévue pour les apiculteurs enregistrés.
Un suivi rigoureux et un engagement croissant
Trois fois par an, les inspecteurs de l’Afsca visitent les ruchers pour évaluer la santé des colonies : à l’automne (préparation à l’hiver), au printemps (période de floraison) et en été (pic d’activité). Pour la campagne 2023-2024, 185 apiculteurs et 731 ruches ont ainsi été contrôlés, permettant de tirer un diagnostic précis sur la situation sanitaire des abeilles en Belgique.
Ce suivi s’inscrit dans un partenariat étroit avec le monde apicole, qui ne cesse de gagner en ampleur. Le pays compte aujourd’hui 11.300 apiculteurs, principalement en Flandre (6.493) et en Wallonie (4.807), un chiffre en progression constante depuis plus de dix ans. À leur demande, l’Afsca organise régulièrement des formations gratuites, dont deux ont déjà eu lieu cette année, avec d’autres sessions à venir.
Un effort collectif indispensable
Si les apiculteurs jouent un rôle clef dans la préservation des abeilles, chacun peut également contribuer à leur survie. « Privilégiez les fleurs mellifères comme le cornouiller dans vos jardins ou sur vos balcons. Remplacez les pelouses tondues par des zones fleuries, véritables havres de nourriture pour les abeilles. Et, lors des journées chaudes, mettez à disposition des bols d’eau peu profonds avec des cailloux pour éviter qu’elles ne s’y noient. Vos gestes feront aussi le bonheur des oiseaux ! », conseille l’Afsca.