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Haricots: c’est parti pour les semis!

Nous sommes en plein dans la période de semis des haricots. « Haricots semés à la Saint Didier, le 23 mai, des haricots plein le panier » dit le dicton français. « Sème tes haricots à la Sainte Pétronille, le 31 mai », entend-on de la bouche des jardiniers chevronnés en Belgique. Finalement, l’idéal est d’avoir un sol de minimum de 15°C, et même mieux, à 18°C pour que la levée soit rapide et homogène.

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Normalement, le haricot lève moins d’une semaine après le semis. Les bonnes températures actuelles sont propices à la culture. Encore faut-il que le sol ait un peu de fraîcheur pour permettre la mise en place du processus de germination.

La rotation dans le potager

Le respect d’une rotation d’au moins six années est important. Notons qu’une rotation de quatre ans minimum est requise avec d’autres cultures de légumineuse (fève, pois…). La raison est sanitaire, pour limiter les risques de transmission de la sclérotiniose et d’autres maladies dont les agents de transmission survivent dans le sol.

Une bonne décompaction

Le sol doit être décompacté pour permettre une évacuation rapide de l’eau en cas de pluie intense peu après le semis. La période entre le semis et la levée est délicate puisque si celui-ci est gorgé d’eau, les graines risquent fort de pourrir.

Cette année est plutôt sèche jusqu’à présent. Cette opération se fait donc à plat. C’est-à-dire que le sol est nivelé, par exemple, avec un râteau. Ensuite, nous traçons les sillons de semis à une profondeur d’environ 3 cm. Enfin, nous semons et recouvrons les graines en remettant le sol à niveau.

En année très humide, ou en terrain au mauvais drainage, nous établissons de légères buttes d’environ 5 à 7 cm de hauteur. Ensuite, nous traçons le sillon et nous semons au sommet de ces petites buttes.

Une fumure juste en cas de sols très pauvres

En général, il n’est pas nécessaire d’apporter de la fumure avant une culture de haricots. Nous nous contentons des arrières-fumures des cultures antérieures. Exceptionnellement en situation de sols particulièrement pauvres, un apport de potassium et de magnésium peut se justifier à raison de 30 gr par m² de patent kali ou d’un engrais équivalent ou d’un apport de 2 kg de compost mixte de jardin par m².

Ce légume, comme de nombreuses papilionacées, peut héberger des nodosités sur ses racines. Celles-ci sont capables de capturer de l’azote de l’air (l’air contient quatre cinquièmes d’azote). Cet azote sera ensuite rendu au sol lors de la décomposition de ces nodosités, après la culture des haricots. Il y a au moins deux conditions. Le sol doit avoir une structure grumeleuse pour permettre les échanges gazeux air-sol. Ensuite, les bactéries adaptées au haricot doivent y être présentes, ce qui est généralement le cas chez nous.

Réussir cette opération

Nous pouvons semer en écartant les rangées de 40 ou de 50 cm et en semant les graines dans la ligne pour atteindre une densité de 25 à 30 graines par m² pour les variétés naines et 13 à 15 graines par m² pour les variétés à rames.

Semer en poquets est une technique ancienne qui permet d’obtenir une bonne aération des plantes. Un poquet est un petit groupe de 3 à 5 graines placées à une distance de 40 à 50 cm du poquet suivant dans la ligne. La densité globale en nombre de graines par m² reste semblable, seule la disposition de celles-ci est modifiée. Notons que ce semis en poquet peut aussi être réalisé dans des godets, sous serre ou sous couche. Le contenu du pot sera, dès lors, placé en pleine terre lorsque les racines apparaissent sous le pot.

Voici un exemple pour vous aider lors de cette opération : je souhaite semer ma variété de haricots à la densité de 30 graines par m². Je peux écarter les lignes de 0,5 m et semer une graine tous les 6 à 7 cm. Je sèmerai 15 graines par mètre courant de ligne et aurai 2 lignes par largeur de 1 m, soit 30 graines par m². Je peux aussi semer dans chacune de mes lignes 5 poquets de 3 graines écartés l’un de l’autre de 0,2 m.

La levée peut se constater une semaine après le semis pour autant que la température du sol soit suffisante.
La levée peut se constater une semaine après le semis pour autant que la température du sol soit suffisante. - F.

Binage et buttage : des opérations nécessaires

La levée devrait être rapide, du moins si la température du sol est suffisante. Encore faut-il qu’il y ait un peu d’humidité dans ce dernier pour permettre la germination. C’est généralement le cas, mais un arrosage dans la ligne était parfois nécessaire, juste avant de recouvrir les graines de terre.

Comme les espaces entre les lignes sont importants, il sera nécessaire de biner une ou deux fois avant que les haricots n’aient une hauteur d’une douzaine de centimètres. Il sera alors souhaitable de butter les haricots. Par cette opération, nous poursuivons deux buts. Le buttage permet d’avoir un creux dans les interlignes, cela permettra un certain drainage local en cas de fortes pluies. Ce légume est très sensible à la pourriture de la graine et du pied en cas engorgement du sol en eau. Le deuxième objectif est de mieux maintenir droites les tiges des plantes en cas de vent. En évitant qu’elles ne se couchent, nous limitons les risques de pourritures des gousses dues au contact avec le sol.

Pour les variétés à rames…

Évidemment, les variétés dites « à rames » seront semées au pied de rames ou perches sur lesquelles les longues tiges s’enrouleront. Ces rames sont reliées entre elles pour constituer une armature résistante au vent. Leur hauteur sera d’au moins 2 m. Pour ce faire, il est possible d’utiliser de fines tiges de bambous.

Les récoltes des gousses tendres et des grains secs

Nous pouvons compter sur une récolte de gousses tendres d’une douzaine de kg pour 10 m² de variétés naines et une vingtaine de kg pour les variétés à rames. Nous pouvons prendre les gousses au fur et à mesure de leur grossissement, en deux ou trois passages. Les semis étalés de mai sous abris et puis de fin mai à début juillet en plein air permettront une récolte de juillet à début octobre.

Les semis de mi-juin conviennent bien pour la production de grains secs. Nous laissons les plantes en place jusqu’au dessèchement complet du feuillage. Ensuite, nous arrachons les plantes et les suspendons dans un endroit bien aéré pour parfaire le dessèchement. Cet endroit peut subir le gel hivernal.

La tendreté des gousses est un critère important aussi bien pour la consommation en frais que pour la conservation. La récolte des jeunes gousses deux ou trois fois par semaine permet une récolte à maturité idéale. Les variétés modernes permettent un bon groupage de la maturité des gousses pour une récolte unique.
La tendreté des gousses est un critère important aussi bien pour la consommation en frais que pour la conservation. La récolte des jeunes gousses deux ou trois fois par semaine permet une récolte à maturité idéale. Les variétés modernes permettent un bon groupage de la maturité des gousses pour une récolte unique. - F.

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