Courrier des lecteurs : il suffira d’une étincelle

Ceci dit, autour de nous et dans le monde entier, le réchauffement climatique et ses excès engendrent des catastrophes naturelles tout au long de l’année : des inondations, des tempêtes, des incendies… Car il suffit d’une étincelle «  pour allumer le feu et faire danser les diables et les dieux  »  ! Rien ne résiste à la chaleur d’un brasier alimenté par une végétation déshydratée : les habitants du pourtour méditerranéen ne vous diront pas le contraire, pas plus que les Australiens, les Californiens, et beaucoup d’autres sur notre planète. Des centaines de milliers d’ha de forêts partent en fumée, et des millions de tonnes de CO2 se retrouvent dans l’atmosphère, qui viennent aggraver un peu plus le désastreux effet de serre. On a l’impression qu’on ne sortira jamais d’un cercle vicieux où le réchauffement crée des conditions qui l’accélèrent, et la roue tourne de plus en plus vite

Les diables et les dieux dansent également en Ukraine, dans la bande de Gaza, et partout où les bombes massacrent des êtres humains et provoquent des incendies. L’empreinte carbone des guerres est colossale, et d’autant plus scandaleusement idiote que ces conflits n’amènent rien de positif, si ce ne sont des destructions, de la misère et de la haine qui marqueront plusieurs générations et entraîneront à terme d’autres conflits. Il suffit d’une étincelle, jaillie du briquet d’un puissant, pour embraser des régions entières, exterminer des populations, comme à Hiroshima et Nagazaki, comme à Dresde et Hambourg, voici 80 ans, et à tant d’autres endroits depuis !

Malgré ces incendies qui ravagent la Terre année après année, siècle après siècle, notre planète bleue continue imperturbablement de tourner, espérant sans doute qu’un jour ou l’autre elle sera enfin débarrassée de l’espèce humaine, de cette engeance maudite qui prend un malin plaisir à saccager tout ce qui l’entoure, à piller les ressources naturelles aux dépens des autres êtres vivants. Quelle fête ce sera pour les règnes animal et végétal, quand l’humanité aura finalement réussi à s’autodétruire ! Cela ne saurait tarder, au train où vont les choses : elle y parviendra à coups de bombes nucléaires, ou tout simplement en s’immolant à petit feu, à l’insu de son plein gré, par le réchauffement climatique qu’elle tarde à juguler.

Mille excuses ! Voilà que je verse dans la collapsologie, au lieu de vous distraire par quelques facéties littéraires… Les météorologues nous annonçaient le pire pour cet été, et nous avons eu le meilleur ; on nous prédit le pire pour l’avenir de l’humanité, et peut-être aurons-nous aussi le meilleur ? Les conflits guerriers vont qui sait ? trouver des issues diplomatiques heureuses, et les ogives nucléaires serviront de combustible pour alimenter les centrales électriques. Les 1.000 milliards  € dépensés chaque année dans le monde pour l’armement pourront servir à mettre de l’ordre dans le monde, à effacer les injustices, à venir en aide aux pays les plus pauvres au lieu de les exploiter.

Ce serait possible dans un monde parallèle, sur une planète imaginaire équipée partout d’alarmes-incendies, où chaque étincelle de violence, chaque braise d’égoïsme serait aussitôt éteinte, avant un embrasement fatal. Les agriculteurs ne craindraient plus pour leurs champs de blé mûr, hautement inflammables. Pour leurs récoltes, pour leurs animaux. La nourriture et les richesses seraient équitablement partagées entre tous les êtres humains, et ceux-ci veilleraient à ne pas épuiser leur planète, à préserver la biodiversité et les équilibres naturels. Une planète virtuelle ? Pourquoi pas réelle ? La cultiver et la rendre féconde sont précisément des activités où les agriculteurs peuvent exceller, si on ne les enferme pas dans une logique de profit et de rendement, comme c’est le cas en ce bas monde.

Il suffirait d’une gerbe de joyeuses étincelles, pour allumer un feu qui réchauffe sans incendier, qui éclaire sans éblouir, qui régénère sans calciner… On peut rêver !

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