Rouge, blanc ou noir, le radis trouve sa place dans les fermes maraîchères
Chez nous, le radis fait partie des légumes classiques. Comme pour plusieurs autres espèces, le marché de gros des radis est largement approvisionné par des entreprises spécialisées et le commerce est international. À côté de celui-ci, il y a une demande de production locale trouvant sa place dans les fermes maraîchères diversifiées.

Les variétés populations sont encore bien présentes dans les catalogues. Les hybrides commencent à se généraliser. Les variétés ont des besoins de photo périodicité liés à la longueur du jour que nous devons respecter pour une production de qualité.
Les petits radis peuvent être produits dans notre région toute l’année.
Les variétés uniformément rouges sont les plus demandées, à côté des bicolores. « Rudi » est cultivé sous abri au printemps et en été. « Kebella » est semé en plein air du printemps à l’automne. « Raxe » et « Celesta » sont d’autres variétés rouges.
« Chandelle de glace » est un classique des radis blancs européens, « Zürcher Markt » en est un autre type.
« National » est connu pour ses nuances comprenant le blanc et le rouge. « Treto », « Expo », « Fluo » ou « French Breakfast » sont d’autres variétés demi-longues à bout blanc.
Le Japonais ou Daikon, dont les racines seront débitées en tranches, est en expansion pour le marché de niche.
« Noir rond d’hiver » est un classique des radis noirs.
Les exigences de cette culture
Ce légume est bien adapté à nos conditions tempérées froides. Le gel, les fortes chaleurs et l’air sec sont des limites à son développement.
Il germe idéalement en 5 jours à 8 à 12 ºC, voir 15°C. Nous essayons de maintenir la température dans la fourchette 5 – 25°C lors de la germination et de la culture.
Notons que les besoins en chaleur sont une caractéristique variétale. La plupart des variétés ont une croissance active entre 14 et 18°C.
Autre caractéristique : la sensibilité à la photopériode. Nous devons dès lors nous tenir strictement aux indications des catalogues de semences.
Les besoins en eau ne sont très élevés en quantité absolue. Néanmoins la brièveté de la culture et la faible profondeur de l’enracinement font qu’une irrigation plusieurs fois par semaine est nécessaire. L’objectif est de ne jamais connaître d’interruption de croissance. Les arrosages s’opèrent en pluie fine pour ne pas plaquer les feuilles au sol ce qui favoriserait les maladies foliaires. Sous serre maraîchère, on arrose en matinée pour éviter une trop forte hausse de la température du sol en journée.
Les exportations minérales sont de l’ordre de 80 unités d’N, 40 de P2O, 90 de K2O et 10 de S pour une production de 200 kilos par are.
Par ailleurs, le radis est très sensible à la salinité du sol, il faut en tenir compte sous serres maraîchères.
En pratique, la rotation n’est respectée que dans les fermes spécialisées. Au sein de celles-ci, le radis est intercalé entre deux autres cultures dès que le terrain est libre suffisamment de temps. Cela ne pose pas trop de problèmes en général, du moins quand les sols sont bien drainant (fusariose).
La préparation du sol vise une décompaction jusqu’à une profondeur de 15 cm sans foisonnement, de la terre fine pour permettre un bon semis mais avec encore des mottes pour supporter la battance due aux arrosages fréquents.
Le semis doit être impeccable si l’on veut obtenir une levée homogène de la population et s’épargner les pertes de temps lors de la récolte. Un sol ameubli mais ferme est la base, un semoir à la distribution stable et des semences de qualité germinative élevée sont les prérequis. Nous recouvrons les graines des radis ronds de 1 cm de terre et de 2 cm pour les variétés demi-longues.
Différents types d’installations
Pour la culture sous serre maraîchère, en pratique, dans les fermes diversifiées, un simple chauffage hors gel est suffisant ou il convient d’éviter la période de production hivernale. Concernant les semis d’octobre à février, nous semons des variétés à jours courts pour une culture de 5 à 10 semaines, selon la température sous l’abri. La densité de la population sera de l’ordre de 320 à 380 plantes /m² en réglant les semis à une densité de 350 à 400 graines / m². Les semis sont étalés toutes les 2 semaines pour une récolte continue. Il est préférable d’avoir une densité de la population un peu plus faible qu’un peu plus élevée, pour éviter que les plantes ne filent et donc ne tubérisent pas. L’aération sera réglée pour tendre vers 15° pour une bonne germination, 10 à 12°C le jour et 6 à 8°C la nuit jusqu’à la première vraie feuille puis une remontée à 15 à 16°C le jour et 10 à 12°C la nuit. Évitons les températures supérieures à 20°C en aérant et éventuellement avec une brumisation brève.
Au niveau de la culture sous voile, en semant en mars et début avril ou en septembre sur les parcelles à bon drainage, il est possible de produire du radis de qualité. N’oublions pas de respecter les prescriptions des sélectionneurs en distinguant les variétés à jours croissants au printemps et à jours décroissants en automne. Les semis sont étalés tous les 10 jours pour une récolte continue. La densité souhaitée est la même que sous serre maraîchère. Le voile peut être retiré au stade 1re vraie feuille.
Entre la mi-avril et début septembre, les semis peuvent être réalisés en plein air. Vu la meilleure luminosité, la densité de la population peut être plus élevée, jusque 550 plants / m². Les semis sont étalés tous les 10 jours.
Bien le présenter pour la vente
Pour la vente directe ou en circuits courts, la botte est la présentation la plus fréquente pour les petits radis. Elle doit être homogène et l’aspect frais du feuillage est important. Les bottes récoltées propres sont douchées à l’eau très froide et entreposées à 5°C pour quelques jours ou 0°C pour 3 semaines.
Pour les gros radis, dont le radis noir, la présentation se réalise aussi en botte au feuillage entier ou écourté pour le marché d’automne et hiver.
En surmaturité technique, le cœur de la racine prend une structure spongieuse et se creuse, avec une forte détermination variétale.