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Mercosur : des conséquences négatives mais limitées pour l’élevage

Les implications négatives de l’accord UE/Mercosur, dont le processus de ratification a été récemment par la commission, pour les revenus du secteur de l’élevage pourrait être limité grâce aux contingents tarifaires. C’est l’une des conclusions d’un article scientifique rédigé conjointement l’Inrae et le Trinity College de Dublin, publié le 26 septembre.

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Dans ce document, les auteurs ont choisi deux scénarios leur permettant de « quantifier les impacts probables » de ce traité commercial : un prenant en compte une libéralisation totale des lignes tarifaires de l’UE et un autre simulant des offres d’ouverture de marché plus limitées dans les secteurs sensibles.

D’une manière générale, les auteurs confirment que l’élevage européen devrait bien subir une perte de revenus en raison des importations supplémentaires en provenance du Mercosur. Mais ils constatent aussi que les contingents tarifaires additionnels prévus par l’accord pourraient avoir un effet protecteur. Ainsi l’impact, notamment pour les secteurs de la viande bovine et de la volaille, serait « fortement atténué ». En outre, leur examen révèle même que l’élevage européen, et plus généralement les industries agricoles et agroalimentaires, devrait « bénéficier de la croissance des revenus induite par les autres composantes de l’accord ».

Sous exposition

Au-delà de ces aspects, ils avancent également que l’accord d’association ne permet pas aux exportateurs du Mercosur d’obtenir un accès supplémentaire au marché grâce à des normes plus faibles et qu’il ne diminue en rien la capacité de l’UE à faire respecter ses propres normes sanitaires et phytosanitaires aux importations à ses frontières.

Par ailleurs, leur évaluation s’intéresse aux conséquences de l’accord par État membre. L’analyse de robustesse montre que les secteurs de l’élevage en France, en Italie et en Irlande, pays figurant parmi les pays opposés à la ratification, seraient les moins touchés, en comparaison avec l’Allemagne et la Pologne, principalement en raison des préférences de consommation.

En attendant décembre

Un élément qui pourrait s’avérer important alors que le Conseil de l’UE pourrait être amené à se prononcer sur le texte de l’accord commercial intérimaire au début du mois de décembre afin que la signature puisse intervenir à l’occasion d’un sommet du Mercosur au cours du même mois.

C’est un des objectifs du président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva dont le pays assure la présidence du Mercosur jusqu’à cette date. Mais tout pourrait dépendre de la demande de saisine de la Cour de justice de l’Union européenne (Cjue) qui devrait être soumise au vote du Parlement européen en novembre

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