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Trump tente de faire baisser les prix du bœuf

En proie à des prix du bœuf historiquement hauts, le président américain Donald Trump a présenté un plan de filière pour faire baisser les prix. Il comprend un meilleur accès au capital et aux outils de gestion des risques, la relance de l’étiquetage « Produit des États-Unis », ou encore la réduction des coûts d’inspection pour les petits transformateurs. Washington envisage aussi de se tourner vers les importations argentines de son allié Javier Milei au grand dam de la filière.

Temps de lecture : 4 min

Alors que le secteur agricole américain connaît une période de crise, Washington fourbit ses armes afin de réguler les prix élevés dans le secteur de la viande bovine. Le département américain de l’Agriculture (Usda) a ainsi récemment dévoilé un nouveau « Plan pour les éleveurs et les consommateurs américains », sans financement supplémentaire, afin de soutenir la filière.

Make the beef great again

Celui-ci se compose de trois volets d’action. L’Usda veut, dans un premier temps, renforcer la production bovine américaine avec des réformes concernant les espèces menacées, l’amélioration des secours en cas de catastrophe, un meilleur accès aux pâturages, un meilleur accès au capital et à des outils de gestion des risques abordables.

Au niveau de la transparence et de l’accès au marché, le gouvernement américain propose de réduire les coûts d’inspection jusqu’à 75 % pour les petits transformateurs ou de relancer l’étiquetage « Produit des États-Unis » pour garantir aux consommateurs qu’ils achètent du bœuf américain : bœuf né, élevé et abattu aux États-Unis. Enfin, l’administration met sur la table des mesures afin d’augmenter la demande à long terme.

Au-delà des mesures sur le plan domestique, Donald Trump est aussi tenté de se tourner vers les importations en provenance d’Argentine de son proche allié Javier Milei pour faire baisser les prix. C’est en tout cas ce qu’il a déclaré à la presse américaine, le 19 octobre. Washington pourrait ainsi quadrupler le quota existant pour atteindre un volume de 80.000 tonnes. Une proposition qui n’enchante guère la filière américaine de la viande bovine dont les électeurs ont pourtant massivement voté pour le candidat Républicain en novembre 2024.

Mon oncle d’Argentine

« La baisse des prix du bœuf pour les consommateurs commence par rétablir l’équité sur le marché, et non par importer du bœuf d’Argentine et vendre moins cher que les éleveurs américains », a déclaré le 20 octobre, Rob Larew, président de la NFU (National Farmers Union – agriculteurs). Même tendance chez les éleveurs bovins. « L’intervention du gouvernement n’est pas nécessaire dans une industrie qui se corrige déjà en réponse à des années de pression du marché », a indiqué Justin Tupper, président de l’US Cattlemen’s Association (Usca).

Et d’ajouter dans une lettre du 21 octobre adressée au locataire de la Maison Blanche : « L’augmentation des importations de bœuf en provenance d’Argentine mettrait en péril les fondements mêmes de la production bovine américaine et le cœur de l’Amérique rurale ».

« Les éleveurs de bétail, que j’aime beaucoup, ne comprennent pas que s’ils se portent si bien, pour la première fois depuis des décennies, c’est uniquement parce que j’ai imposé des droits de douane sur le bétail entrant aux États-Unis, dont 50 % sur le Brésil », a rétorqué le dirigeant américain dans un message. Et d’ajouter dans une diatribe dont il est coutumier : « Sans moi, ils continueraient à faire ce qu’ils ont fait pendant les vingt dernières années, c’est-à-dire… une catastrophe ! » Un moyen de mettre une nouvelle fois la pression sur son interlocuteur et de jouer le rapport de force pour que les éleveurs baissent leurs prix.

Niveaux historiques

Les prix du bœuf ont atteint des sommets historiques aux États-Unis du fait de la réduction du cheptel, à son plus bas niveau depuis 75 ans, touché par une sécheresse depuis plusieurs années dans l’ouest du pays. À cela s’ajoute la suspension des importations mexicaines afin d’empêcher la propagation d’un ravageur, et les droits de douane imposés au Brésil.

Au début de l’année, le cheptel était tombé à 86,7 millions de têtes, soit le chiffre le plus bas pour cette période depuis 1951, selon les données du gouvernement américain. L’administration de l’ancien président Joe Biden a imputé la hausse des prix des denrées alimentaires aux entreprises de conditionnement de viande. Le 7 octobre, les transformateurs Tyson Foods et Cargill ont d’ailleurs accepté de verser un montant combiné de 87,5 millions de dollars à l’amiable à la suite d’une action en justice fédérale intentée par des consommateurs qui les accusaient de complot visant à gonfler les prix du bœuf en limitant l’offre.

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