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Les vegans creusent notre tombe… et nous leur fournissons les pelles!

L’élevage bovin, tel que nous le connaissons, est en train de disparaître. Et les éleveurs ont leur part de responsabilité… mais pas pour les raisons qu’on pourrait imaginer.

Temps de lecture : 3 min

Les chiffres officiels témoignent de la chute vertigineuse de la consommation de viande bovine… à l’exception des races étrangères. À ce stade, le problème pointe déjà le bout de son nez : comment expliquer que les consommateurs soient prêts à payer plus pour une viande qui a traversé la Manche et qui est bien souvent plus grasse et plus polluante que les productions belges, alors que ce que l’on reproche justement à la viande rouge en général est d’être trop chère, grasse et néfaste pour l’environnement ?

Si aucune logique ne transparaît dans ce constat, c’est tout simplement parce qu’il n’y en a pas. Tout comme certaines personnes sont prêtes à payer deux fois plus cher pour voir apparaître le fameux logo à la pomme sur leur smartphone, les consommateurs ne vont pas acheter avec leur raison, mais en fonction de l’image de marque qui leur est vendue. Et si nos concurrents excellent dans ce jeu de marketing, nous, nous sommes restés à l’âge de pierre.

Par exemple : récemment, les éleveurs étaient révoltés d’entendre dire, lors d’une émission culinaire, que le BBB était piqué aux hormones. Malheureusement, la personne qui a lancé cette attaque a tout simplement dit ce que beaucoup pensent tout bas. Mais au-delà de cela, le problème vient surtout du fait que le monde de l’élevage n’a pas conscience de cette image de dopage. Pour nous, il est clair que la viande de bœuf est complètement et définitivement débarrassée des hormones. Dès qu’on sort du monde agricole, ça ne l’est plus du tout. Et que faisons-nous pour défendre notre secteur ? Nous filmons nos taureaux champions. Comment voulez-vous, face à cette musculature, que les gens ne pensent pas aux hormones ? C’est presque risible.

En continuant sur la note BBB, nous avons, en Belgique, la race la moins polluante au monde. C’est également une race tendre, saine (car maigre) et élevée dans d’excellentes conditions. Ses qualités sont reconnues en dehors de nos frontières, mais elle est boudée en Belgique. Il est évident que cela est surtout dû à un problème d’image et de publicité.

Nos détracteurs nous harcèlent sur les réseaux sociaux, nous accusant de tous les maux. Pourquoi n’y a-t-il personne pour les contrer sur ce front ? Il y a un peu plus d’un an, avec la section FJA de ma commune, j’ai fondé une page Facebook (Sauvons le secteur bovin) dont le but est de redorer le blason de l’élevage bovin en Europe et de s’appuyer sur un canal gratuit pour diffuser notre message. Après quelques mois, cela a commencé à fonctionner. Nous avons même atteint 250 000 vues lors des 40 jours sans viande, et tout cela sans dépenser un seul centime. Et puis les commentaires sont arrivés… des insultes dans 90 % des cas ! Pourquoi les éleveurs ne sont-ils pas plus présents face à ces personnes ? Pourquoi n’y a-t-il pas plus de pages comme les nôtres ? Nous nous sentons un peu seuls… Ne pas répondre aux accusations qu’on nous oppose, cela revient à les accepter. C’est comme un aveu.

Tout n’est pas perdu néanmoins ! On nous attaque avec des mensonges, défendons-nous avec la vérité. Là où on peut nous entendre ! Jusqu’à présent, nos détracteurs ont creusé notre tombe, et nous leur avons fourni les pelles. Reprenons-les et commençons à reboucher ce trou immense que nous avons, bien malgré nous, aidé à creuser !

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