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L’UE va discuter avec Washington pour résoudre le différend du boeuf aux hormones

L’Union européenne va ouvrir des discussions avec les Etats-Unis pour régler définitivement un ancien contentieux sur le boeuf aux hormones américain, signe selon elle de sa bonne volonté vis-à-vis du président Donald Trump, a-t-elle annoncé vendredi.

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Le Conseil de l’UE, qui représente les Etats membres, a accordé vendredi un mandat à la Commission, qui sera chargée de ces négociations. «L’objectif des négociations sera de régler définitivement un différend de longue date» mais il n’est pas question de revenir sur l’interdiction dans l’UE du boeuf aux hormones, indique le Conseil dans un communiqué.

Concrètement, il s’agira de voir si «une partie» du quota d’importation dans l’UE de boeuf étranger «de haute qualité» peut être «allouée aux Etats-Unis», avait déjà expliqué la Commission européenne début septembre. Le quota global de boeuf «restera exactement au même niveau» et ne couvrira «que les produits conformes aux normes européennes», avait ensuite insisté le commissaire européen à l’agriculture, Phil Hogan.

La querelle sur le boeuf aux hormones remonte à 1988, quand l’Europe avait interdit l’importation de viande bovine issue d’animaux auxquels ont été administrés des hormones de croissance. En représailles, et en accord avec une décision de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), les Etats-Unis avaient imposé en 1999 des sanctions douanières sur certains produits du terroir, provoquant notamment de vives protestations en France et le «démontage» d’un restaurant McDonald’s à Millau, dans le sud-ouest. Aux termes d’un compromis en 2009 (amendé en 2014), les Etats-Unis avaient finalement levé leurs sanctions et l’UE ouvert un quota d’importation de boeuf étranger «de haute qualité», incluant le boeuf américain, tout en maintenant son veto sur le boeuf aux hormones. Mais ce quota a surtout été utilisé par d’autres pays producteurs de boeuf, comme l’Australie, l’Uruguay ou l’Argentine, ce qui a conduit fin 2016 l’administration Obama à menacer l’UE de rétablir les droits de douane de 1999. L’annonce de l’UE intervient au moment où elle tente de désamorcer le risque d’une guerre commerciale avec les Etats-Unis de M. Trump, qui a instauré des droits de douane punitifs sur son acier et son aluminium et menacé de faire de même avec ses automobiles. M. Trump et le président de la Commission Jean-Claude Juncker se sont depuis engagés fin juillet à «ouvrir une nouvelle phase dans les relations» entre les Etats-Unis et l’UE, ouvrant une trêve dans les tensions commerciales.

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