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Après une dure année commerciale, Bordeaux mise sur le millésime 2018

Après une année difficile pour leurs ventes, les vins de Bordeaux misent sur le millésime 2018 attendu comme «très, très qualitatif», notamment pour séduire les consommateurs chinois qui ont déserté.

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Au total, 144 millions de bouteilles de vins de Bordeaux ont été vendues dans le monde, soit un recul de 12% par rapport à 2017, pour une valeur de 837 millions d’euros (-7%), a indiqué le Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB) lors d’une conférence de presse mardi à Paris. En 2018, le volume des exportations a reculé de 14%, et les ventes sur le marché français en grande distribution ont diminué de 12% en volume et de 7% en valeur, a précisé Allan Sichel, président du CIVB. «Cette conjoncture n’est pas une surprise», a souligné M. Sichel, puisqu’elle résulte de la chute historique de récolte en 2017 (-39%, du jamais vu depuis 1991 en raison du gel de printemps) et d’un «contexte économique mondial incertain», avec un marché chinois «en berne», «l’incertitude» autour de la question du Brexit, et la «crise sociale française». Dans ce paysage commercial déprimé, le bio et les Crémant font figure d’exception: les ventes de vins AOP bio ont fait un bond de 15%, et celles de Crémant, un vin pétillant, ont progressé de 16% en volume et de 19% en valeur. La grande affaire de 2018 restera certainement la chute de 31% des exportations en Chine, premier pays d’exportation pour la région viticole. «La Chine était polarisée sur deux segments de marché: soit des vins très prestigieux, soit les moins chers possibles. Avec la très faible récolte 2017, les volumes des vins à très bas prix ont été écrémés, ce qui a contribué à la baisse des exportations vers la Chine», a dit M. Sichel.

Cette année, Bordeaux attend un millésime 2018 qui s’annonce «très, très qualitatif», voire même «exceptionnel», a jugé M. Sichel. Les dégustateurs professionnels du monde entier sont attendus à Bordeaux la première semaine d’avril. Mais Bordeaux aura d’autres soucis avec le départ annoncé de l’Union européenne de l’un de ses plus vieux et plus fidèles clients, la Grande-Bretagne, 4e destination en valeur des vins de Bordeaux (derrière Hong Kong, la Chine, les Etats-Unis).

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