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Les paradoxes de l’actualité

Déjà, avant la crise sanitaire, je faisais un peu, beaucoup la grève des médias (sauf agricoles). Trop de remplissage, je trouvais ! Mais alors là, je les salue bien bas. Il faut le faire. N’avoir qu’un seul sujet quand les gens passent, paraît-il, quatre heures par jour en moyenne devant la télé et les tenir en haleine, Chapeau !

Temps de lecture : 3 min

Moi qui suis dans le dernier peloton de téléspectateurs, tout en bas de l’audimat, je connais même les nouvelles stars du JT comme Marius Gilbert et Emmanuel André.

Le plus marrant, ce sont ces analystes « permanents » qui, avec la même crise, peuvent nous expliquer l’envers et son contraire.

Sur le thème « à qui profite le crime », ce sont les banques qui seraient à la manœuvre. À la hausse comme à la baisse, il y a du profit à faire dans la spéculation. Ceci dit, pour le citoyen lambda, on n’entend plus parler de placements durables, encore moins rentables.

Au Moyen-Âge, on aurait sans doute entendu des prédicateurs pointer le doigt de Dieu et faire le coup du châtiment bien mérité. Ici, on a juste entendu susurrer que Dame Nature se venge peut-être des outrages que lui inflige l’homo sapiens. Personnellement, j’ai porté des œufs à Sainte Claire pour qu’il fasse beau temps et jusqu’à présent, je me suis senti exaucé. Le problème, si cela perdure et que cela devient trop sec, à qui s’adresser ? Sainte Greta sans doute.

Au fait, que pensent les écolos de la crise ? Ils n’y sont pour rien mais c’est leur programme qu’on est en train de vivre, en vrai de vrai, à grande échelle : beaucoup moins de voitures, presque plus d’avions, moins de gros bateaux, à bas le consumérisme, finies les pollutions, vive les produits du terroir, vive le fermier du coin. Habitant à la campagne, j’ai l’impression d’être en vacances sans avoir besoin de prendre l’avion. Ballades champêtres, promenades à vélo, tout le monde est calme, tout le monde est gentil, tout le monde a enfin le temps d’observer la nature : les cerisiers, les pruniers, les poiriers, les pommiers, tout arrive en fleurs, chacun son tour.

Dans la plaine, un œil averti peut observer combien, avec les jets anti-dérives, le désherbage des céréales est devenu hyper-précis, au cm près. « Nickel- chrome » côté champs, explosion d’orties, de chiendents, de chardons, de gratterons côté chemin. Dommage qu’on ne puisse organiser des stages d’initiation à l’observation du travail bien fait dans les champs pour les citadins « agrico-sceptiques ».

Un truc me chagrine quand même : connaissant le penchant de ces citadins pour la lutte biologique, le zéro phyto, on aurait pu les entendre plaider pour une stratégie d’immunisation collective, de sélection naturelle, de refus du confinement…

Curieusement, en biologie, ce qui vaut pour la santé des plantes et des animaux n’est pas de mise pour les humains. N’empêche, nous vivons, en vrai de vrai, le beau côté de la décroissance : travailler peu pour gagner moins et vivre mieux.

Autre souci : Qui va payer l’ardoise ? On ne va quand même pas emprunter sur le dos des générations futures ? Pas de soucis, la situation est sous contrôle. Avec 9 ministres concernés par la Santé, on est armé contre l’ennemi public. La preuve ? Il est mille fois plus aisé pour un paysan de faire analyser son champ que pour un soignant de faire analyser son sang…

Reste une chose à ne pas négliger, la plus essentielle et qui ne coûte rien : une pensée solidaire pour tous ceux qui souffrent, notamment ceux que leurs proches ne peuvent même plus approcher.

JMP

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