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Des gestes qui semblent sans importance mais qui signifient tant

Chez nous et dans le monde agricole en général, les démonstrations d’affections et les compliments sont souvent rares. La ligne de conduite est plutôt « pas besoin de le dire quand c’est évident ou c’est bien fait ! ». Du coup, on est davantage doué pour réprimander et râler que pour dire je t’aime. Dans ce contexte, le gestuel a donc toute son importance et cette crise sanitaire le remet encore plus en perspective.

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Chez moi, quand on rencontre ou quitte une personne, on dit « bonjour » et « donne un bisou » ou au minimum on donne la main. Ça peut paraître oppressant et certains spécialistes de l’éducation diront « pourquoi obliger un enfant toucher une personne que tu n’as pas forcément envie d’embrasser toi-même » mais, c’est une question d’éducation et pas que…

Avant, j’aurais sans doute ajouté que les enfants n’en mourraient pas et que c’était bon pour leur immunité mais aujourd’hui, bizarrement, je suis beaucoup moins catégorique sur le sujet.

Il n’empêche que cette manière de faire était pour moi, et pour eux, une façon silencieuse de dire : « je te respecte, tu fais partie de ma vie ». Encore plus avec les grands-parents et les arrière-grands-parents. On se dit au revoir en se donnant un rapide petit bisou, en se serrant dans les bras ou en se faisant un câlin... selon l’humeur. Ça va vite, ça paraît habituel et anodin mais dans notre langage de rustre ça veut dire un tas de choses : « On se revoit vite ; n’oublie pas que je t’aime ; tu es important pour moi ; même si le ton est monté, je ne t’en veux pas ; je reviens dans quelques jours… ».

Mais tout ça, « cette saleté de virus » (comme dirait mon fils) nous l’a pris. Pour nous protéger, nous avons instauré des limites et une barrière s’est peu à peu dressée entre nous et nos proches. Nous espérons tous pouvoir à nouveau la franchir à moyens termes mais, ça ne se fera pas du jour au lendemain et quand bien même on nous l’écrirait noir sur blanc, il restera toujours cette crainte de contaminé ou d’être contaminé par l’être aimé. Moi qui nous estimais distants et peu expressifs, je prends conscience que nous ne l’étions pas tant que ça finalement !

Héliotrope

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