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De nouvelles mesures, pour éviter l’introduction de maladies à déclaration obligatoire dans les élevages porcins

La biosécurité des exploitations porcines doit être renforcée en vue de les protéger contre l’apparition de maladies à déclaration obligatoire mais aussi dans le cadre de la lutte contre l’antibiorésistance. Pour ce faire, de nouvelles mesures sont entrées en vigueur mi-juin. D’autres seront activées début 2021.

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La présence du virus de la peste porcine africaine (PPA) sur le territoire belge constitue une urgence sanitaire, économique et de bien-être animal pour le secteur porcin belge. Heureusement, la situation évolue très favorablement chez les sangliers sauvages. Sauf dégradation de la situation, la Belgique introduira une demande pour récupérer son statut indemne de PPA à l’automne prochain.

Le risque global reste cependant élevé. Une résurgence de la maladie est en effet toujours possible, puisque le matériel contaminé peut rester longtemps infectieux, même dans la nature. De plus, la situation générale de la PPA se détériore dans l’est de l’Union européenne et dans de nombreux pays tiers.

L’augmentation de la circulation des personnes et des produits augmentera encore plus le risque d’introduction de la PPA, ainsi que d’autres maladies, dans nos élevages. Dans ce contexte, l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) rappelle que les exploitations porcines ayant un faible niveau de biosécurité courent un risque plus élevé d’être contaminée par la PPA ainsi que par de nombreuses autres maladies porcines. Elles font, en outre, courir un risque à l’ensemble du secteur.

Des mesures déjà en vigueur

Il a donc été estimé que la biosécurité des exploitations devait être renforcée. Bien que le risque lié à la PPA en est aujourd’hui la principale motivation, de telles mesures sont également nécessaires en vue de protéger nos élevages contre l’apparition d’autres maladies, de même que dans le cadre de la lutte contre l’antibiorésistance.

Des mesures en ce sens ont dès lors été reprises dans une modification de l’arrêté royal du 18 juin 2014 portant des mesures en vue de la prévention des maladies du porc à déclaration obligatoire. Cet arrêté de modification a été publié le 20 mai 2020 et est entré en vigueur le 19 juin 2020.

Désormais, toutes les personnes qui se rendent dans les étables doivent enfiler, dans le sas d’hygiène, des bottes et des vêtements ou survêtements propres à l’exploitation avant d’y pénétrer. Elles doivent se laver les mains et désinfecter leurs bottes dans le pédiluve avant d’entrer dans les étables et après en être sorties. Jusqu’à présent, seule la mise à disposition du matériel était obligatoire, pas son utilisation.

Des mesures supplémentaires spécifiques ont été prises pour les exploitations comptant trois porcs ou moins :

– disposer d’un stock de désinfectant ;

– disposer d’un équipement pour le nettoyage et la désinfection, adapté aux besoins de l’exploitation, sauf en cas de preuve de l’intervention d’une entreprise spécialisée à cet effet ;

– chaque étable ou section vide doit être vidée, nettoyée et désinfectée au moins une fois par an ;

– un compartiment ne peut être repeuplé qu’après avoir été complètement séché après le nettoyage et la désinfection ;

– les porcs de compagnie ne peuvent pas quitter l’adresse du troupeau où ils sont détenus, sauf en cas de transport vers, et de séjour dans, des cabinets vétérinaires et cliniques vétérinaires et en cas de vente.

Une évaluation complète, avec le vétérinaire

Dans un futur proche, l’évaluation de la biosécurité des élevages porcins par le vétérinaire d’exploitation se fera via une application informatique.

En pratique, le responsable d’une exploitation porcine sera tenu de faire réaliser chaque année, par son vétérinaire d’exploitation, une évaluation des risques d’introduction des maladies du porc à déclaration obligatoire. Sur base de l’évaluation des risques, tous deux élaboreront conjointement, dans les 30 jours calendrier, un plan d’action visant à optimiser la biosécurité à l’exploitation. Ce plan décrit les actions d’amélioration qui seront mises en place et le timing de réalisation.

Afin de réaliser cette évaluation de manière conviviale, pratique et efficace, l’Afsca mettra à disposition des vétérinaires un outil informatique qu’elle développe avec l’Arsia et la Dgz. Il sera intégré à l’application « Plan sanitaire d‘exploitation ».

Cette évaluation des risques sera rendue obligatoire (« activée ») une fois cette application disponible et pleinement fonctionnelle. Cette date, probablement début 2021, sera communiquée ultérieurement.

Les coûts de réalisation de l’évaluation des risques ainsi que ceux de l’élaboration, de la mise en œuvre et du suivi du plan d’action sont à charge du responsable de l’exploitation porcine. Une participation forfaitaire unique du Fonds sanitaire de 35 € par exploitation sera toutefois octroyée au vétérinaire d’exploitation pour la réalisation de la première évaluation des risques. Les frais au-delà de 35 € seront à charge de l’éleveur.

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