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La France restreint les usages agricoles du glyphosate

L’agence sanitaire française, Anses, a annoncé des restrictions d’utilisation du glyphosate pour la viticulture, l’arboriculture ou les céréales, qui entreront en vigueur dans les six mois pour avancer vers la fin totale de l’herbicide controversé promise pour 2023.

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«Cette limitation des conditions d’emploi et des doses par hectare contribuera à réduire dès 2021 les quantités de glyphosate utilisées en France», assure l’Anses, qui ne donne pas d’estimation de cette baisse. Le glyphosate est le deuxième produit phytosanitaire le plus utilisé en France (derrière le souffre), avec 9.700 tonnes de la substance active vendues en 2018 (contre 8.800 en 2017). En 2017, la France s’était fixé pour objectif de sortir de l’essentiel des usages du glyphosate en 2021, et d’une interdiction totale en 2023. Un nouveau plan prévoit aussi de réduire de 50% l’utilisation des pesticides de synthèse en général d’ici 2025. Mais les précédents plans ayant échoué, les défenseurs de l’environnement doutent des promesses du gouvernement, qui vient en outre de faire voter la réautorisation temporaire d’autres pesticides controversés, les néonicotinoïdes, pour sauver la filière betterave.

Dans le cadre du plan de sortie du glyphosate, l’Anses avait lancé fin 2018 une évaluation des alternatives à l’utilisation de cette substance, classée cancérogène par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) mais pas par les autorités européennes. Pour la viticulture, l’arboriculture fruitière, les grandes cultures (céréales, colza, tournesol) et les forêts, l’agence a ainsi passé en revue chaque usage du produit pour voir s’il pouvait répondre aux trois conditions requises par les règles européennes: s’il existe une alternative non chimique, courante et qui ne pose pas d’inconvénients pratiques ou économiques «majeurs». Résultat: les experts estiment que le glyphosate peut être le plus souvent remplacé, en particulier par des moyens mécaniques (désherbage manuel ou avec des machines dédiées...) même si cela entraîne des surcoûts liés notamment à la main d’oeuvre supplémentaire nécessaire. Les nouvelles règles s’appliqueront dans les six mois pour la vingtaine de produits encore sur le marché (pour permettre notamment de changer les étiquettes) et immédiatement aux nouvelles autorisations, a précisé l’Anses.

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