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Tuberculose bovine: un nouveau plan de lutte et surveillance verra prochainement le jour

Après 6 mois de travaux au sein de la « task force tuberculose » mise en place par l’Afsca, un accord a été atteint sur les principes du futur plan de lutte et de surveillance de la tuberculose bovine. Celui-ci devrait entrer en application à l’hiver 2018-2019.

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Depuis 2003, la Belgique est reconnue officiellement indemne de tuberculose bovine par la Commission européenne. La découverte occasionnelle de foyers ne remet pas ce statut en question, compte tenu du faible nombre de cas et des mesures prises.

En 2016, étant donné que l’approche actuelle en matière de tuberculose bovine ne correspondait plus aux réalités scientifiques et pratiques, l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) a demandé à son Comité scientifique un avis à ce sujet en vue de pouvoir la modifier. Ledit avis a servi de base à la révision du « programme tuberculose ».

Depuis octobre 2016, une « task force tuberculose » a donc travaillé à l’élaboration d’un nouveau plan de lutte et de surveillance de la tuberculose bovine et ce, avec l’appui du Centre d’étude et de recherches vétérinaires et agrochimiques (Cerva) et des laboratoires de l’Arsia, en Wallonie, et de la Dgz, en Flandre. L’objectif était de mettre en place un système plus efficace et plus pratique, qui tienne compte des évolutions de l’élevage, de la pratique vétérinaire et des avancées scientifiques, et cela avec un coût global similaire.

Fin avril, un accord sur les principes du futur plan de lutte et de surveillance de la tuberculose bovine a été obtenu. Celui-ci satisfait aux objectifs fixés : les analyses sanguines et la proportionnalité des mesures en cas de suspicion sont placées au cœur du dispositif, la tuberculination disparaît.

Six axes

Ce futur plan se divise en six axes principaux.

Premièrement, un monitoring permanent prévoyant le screening annuel d’un tiers de tous les troupeaux de bovins par des analyses Elisa effectuées sur les échantillons de sang prélevés dans le cadre de la lutte contre l’IBR. L’ensemble des troupeaux sera donc testé tous les trois ans.

En cas de suspicions, dans les exploitations de contact (première année), un prélèvement sanguin sera effectué. En parallèle, de nouvelles analyses de laboratoires plus rapides et plus performantes, à savoir l’Elisa et le test de détection de l’interféron gamma, seront utilisées. Ces tests remplacent les actuels tests de tuberculination intradermiques.

L’actuelle ID tuberculination à l’achat ne sera plus obligatoire, mais des tests sanguins sont encouragés et pourront être effectués sur base volontaire. La visite à l’achat reste, elle, obligatoire comme l’impose la législation IBR.

Quatrièmement, le plan vise une meilleure détection à l’abattoir. On se focalisera davantage sur l’expertise à l’abattoir dans le but d’y prélever plus d’échantillons en cas de lésions suspectes et de les analyser sans blocage systématique de l’exploitation de provenance du bovin. Sauf cas particuliers et suspicion très importante, les mesures adéquates ne seront prises au niveau de l’exploitation que si le résultat final des analyses confirme la présence de tuberculose.

L’analyse obligatoire à l’achat de bovins provenant de pays à risque est maintenue, de même que le suivi de ces bovins durant trois années consécutives. Les nouveaux tests sanguins seront également utilisés ici.

Enfin, le suivi des exploitations de contact des foyers durant cinq années consécutives est maintenu mais ici aussi, on utilisera l’Elisa.

Le coût de ce futur plan sera similaire à celui du plan de lutte et de surveillance actuel et sera supporté par le Fonds sanitaire.

Après approbation du ministre, les principes de ce futur plan devront être transcrits dans une nouvelle législation dont la mise en application est prévue pour l’hiver 2018-2019.

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