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Engrais : un plan européen dévoilé en novembre

Le commissaire européen à l’Agriculture a promis de présenter très prochainement une stratégie européenne sur les engrais afin de contrer l’envolée des prix. Ce devrait être pour le 9 novembre.

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Ce nouveau plan couvrira à la fois la dimension interne et externe (par exemple, l’Afrique), la sécurité alimentaire et le verdissement. Dans son document, l’exécutif européen entend notamment réduire l’utilisation d’engrais chimiques au profit d’alternatives plus écologiques (par exemple le lisier issu de l’élevage).

Réduire la dépendance vis-à-vis de la Russie

Les États membres seront appelés prochainement à revoir leur plan stratégique national afin d’intégrer cette nouvelle donne. Ce travail permettra d’évaluer notamment « quelle est la part donnée à l’agriculture de précision ou encore à l’utilisation rationnelle des engrais traditionnels », précise le commissaire. Avant d’assurer que « cette communication visera à la fois à défendre la production européenne d’engrais et à réduire sa dépendance vis-à-vis du gaz russe ».

Tout en saluant cette initiative, un eurodéputé démocrate-chrétien a appelé l’exécutif européen à élever son niveau ambition « en ne restant pas au simple stade de la communication mais en proposant des investissements en matière de recherche, de production d’engrais, de rapatriement de la production d’engrais en Europe ».

Pour l’ancien commissaire à l’agriculture Dacian Ciolos, il est important d’intégrer dans le cadre de cette stratégie « des mesures à court, moyen et long terme telles que diversifier la source des matières premières pour la production des engrais, soutenir une utilisation plus efficace des engrais et de promouvoir des alternatives aux engrais chimiques ». « La défense d’une industrie européenne indépendante et forte permettra ainsi aux agriculteurs d’avoir accès à des engrais à des prix abordables. C’est la sécurité alimentaire qui est en jeu », a prévenu le camp socialiste.

Dérogations à la directive nitrates

De son côté, le Copa-Cogeca a demandé des actions immédiates afin de faire face à la pénurie d’engrais dans l’UE et d’assurer la transparence du marché des engrais (disponibilité et prix) via la mise en place d’observatoires. Les organisations et coopératives agricoles ont une nouvelle fois appelé la commission européenne à suspendre ou à éliminer les mesures antidumping (représentant entre 16 % et 32 %) pour les importations de mélange d’urée et de nitrate d’ammonium en solution en provenance de Trinité-et-Tobago et des États-Unis.

« Cela aiderait l’UE à diversifier ses sources d’approvisionnement », estiment-elles. Plusieurs eurodéputés ont également soutenu cette mesure. Le Copa-Cogeca demande également une suspension des barrières tarifaires pour les importations de divers engrais (urée, nitrate d’ammonium, NPK…) tant qu’il existe un risque de pénurie sur le marché européen.

D’autre part, il appelle l’exécutif européen à adopter une dérogation temporaire à la limite maximale de 170 kg/ha pour l’azote provenant des effluents d’élevage au niveau européen couvrant toutes les cultures. « Cela permettrait notamment aux agriculteurs de réduire à la fois leur dépendance aux engrais minéraux et leurs coûts d’intrants », explique-t-il. Enfin, l’organisation bruxelloise demande à établir une méthode de dérogation dans la directive sur les nitrates visant à utiliser des engrais composés de nutriments récupérés du fumier.

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