Voici venu le moment

de tailler les petits fruitiers

Ainsi, le jardinier pourra alors se consacrer davantage au jardin légumier : achever la préparation du sol, faire les premiers semis et plantations, semer à chaud et élever les plantes à mettre en place ultérieurement.

Ce sera également le moment d’effectuer au verger les dernières plantations et les premiers travaux printaniers : apport de fumure minérale et entretien du sol.

Taille des framboisiers non remontants…

S’ils n’ont pas été taillés juste après la récolte, sur les framboisiers d’été, il faudra maintenant enlever les cannes qui ont produit et qui sont desséchées, puis palisser les tiges nouvelles qui ont poussé en 2015. En haie verticale, on en conserve 7 à 8 par mètre courant, et une douzaine dans une haie en V formée de deux plans obliques.

Il s’agit typiquement d’une taille de renouvellement : pour obtenir chaque année une production abondante et de qualité, la croissance pendant la saison précédente des nouvelles tiges doit être assurée par une série de soins culturaux : le désherbage du pied et la pose d’un mulch de matière organique, des arrosages en période de sécheresse, la protection contre le Didymella et l’apport d’une fumure minérale.

… et remontants

Afin d’obtenir de belles inflorescences terminales et une fructification automnale abondante à l’extrémité des tiges qui vont se former en 2016, tous les rameaux qui ont poussé et fructifié en 2015 seront rabattus à quelques centimètres de haut.

On conservera 15 à 20 nouvelles tiges par mètre de ligne, sans nécessairement les palisser une par une : il suffit de les maintenir entre deux fils horizontaux placés à un mètre de haut et espacés de 0,8 à 1 m, maintenus par des piquets en T.

Côté ronce et muroise : taille et palissage

Puisque ces plantes fructifient comme les framboisiers d’été, mais sur des rameaux beaucoup plus longs, le principe de taille est identique. On élimine les tiges qui ont produit et on conserve intactes les tiges formées en 2015. Si elles comportent des ramifications, celles-ci sont rabattues sur deux à trois yeux. Le système de palissage le plus pratique est une haie verticale où les rameaux sont conduits en éventail (figure 1).

Comme les muroises fructifient dès fin juin et début juillet, cette taille peut être effectuée dès la fin de la récolte, tandis que pour les ronces, dont la fructification est plus tardive et peut durer jusqu’en octobre, la taille se fera en hiver.

Comme chez les framboisiers d’été, on veillera par des mesures culturales appropriées à obtenir une bonne formation de nouvelles pousses.

Groseilliers à grappes : en buisson ou en haie

Qu’ils produisent des grappes de baies blanches, roses ou rouges, la taille des groseilliers est identique puisque leur mode de fructification est similaire.

La conduite peut se faire en buisson comportant au maximum une dizaine de charpentières, ou mieux en haie verticale où chaque plante donne une, deux ou trois tiges espacées de 30-40 cm. Il existe aussi des haies à deux plants obliques composés de tiges espacées de 40-50 cm.

Sur les charpentières, on conserve intact tout le bois court : petits dards et brindilles de maximum 10-15 cm de long ; les ramifications plus longues sont raccourcies à une dizaine de centimètres. On maintient un seul prolongement et on supprime sur un chicot les concurrents éventuels.

Les gourmands apparaissant au collet sont supprimés ; ils peuvent servir de boutures qu’il suffit de planter en terre.

Très souvent, dans les jardins, les groseilliers conduits en buisson comportent un nombre beaucoup trop grand de charpentières, qui de plus sont très ramifiées. Il faut enlever les branches en excès et ramener les charpentières conservées à un axe unique. Le centre de la touffe doit être dégagé de toutes les pousses qui s’y développent.

Rappelons que les groseilliers à grappes peuvent aussi être taillés en vert : juste avant la récolte.

Renouveler le bois fruitier du cassissier…

Puisque leur mode de fructification diffère de celui des groseilliers à grappes, la taille sera différente. Les plus belles grappes sont portées par des rameaux de l’année précédente de vigueur moyenne, c’est-à-dire dont la longueur varie de 20 à 40 cm. Ensuite, l’année suivante, ces rameaux porteront des grappes nettement moins grandes, et des baies plus petites.

Dès lors, on pratiquera un renouvellement constant du bois fruitier en éliminant les rameaux qui ont porté (ils ont deux ans) et en conservant intact le bois d’un an de vigueur moyenne. Cette taille peut déjà être pratiquée en été, au moment de la récolte.

Rappelons que le mode de conduite le plus approprié pour les cassissiers est le buisson. On veillera à bien dégager le centre de la touffe, et à assurer une bonne croissance par les soins culturaux cités plus haut.

… et des casseilles

Ces hybrides entre cassissiers et groseilliers épineux fructifient comme les cassissiers, mais comme leur croissance est très vigoureuse, les meilleurs rameaux d’un an fructifères ont une longueur de 50 à 75 cm.

En hiver, afin d’amener de l’air et de la lumière dans la ramure, on élimine tout le bois de 2 ans et plus, et tout le bois d’un an trop faible et trop vigoureux. Ce dernier pourra être bouturé.

Groseilliers épineux : combiner petits et gros fruits

Sur le bois de l’année précédente, ils produisent des fruits de gros calibre, tandis que le bois plus âgé donnera des fruits plus petits.

Dans les cultures commerciales où l’on produit des gros fruits, la taille consiste donc à éliminer sur les charpentières tout le bois âgé et à ne conserver que des pousses de l’année précédente. Pour obtenir des fruits plus petits, destinés par exemple à garnir des tartes (quel régal ! quel souvenir de jeunesse !), on maintiendra aussi du bois de 2 et 3 ans.

La cueillette est fortement facilitée si les plantes sont conduites en haie verticale à une, deux ou trois branches principales, plutôt qu’en buisson. Les fruits se situent plus haut, et ils sont plus accessibles.

Pour obtenir une fructification régulière, il convient de lutter préventivement contre l’oïdium, ou mieux, de remplacer les variétés traditionnelles devenues sensibles par des variétés nouvelles ayant une meilleure résistance.

Myrtilles : opter pour la taille en buisson

Ces plantes fructifient le mieux à l’extrémité des rameaux de l’année précédente de bonne vigueur ; ensuite, cette portion dépérit, et simultanément la partie médiane a formé des ramifications moins vigoureuses, qui porteront l’année suivante des fleurs moins nombreuses évoluant en fruits plus petits. Et ainsi de suite en troisième année…

La taille hivernale consiste donc à conserver intacts tous les rameaux d’un an (ils ne sont pas ramifiés) et les rameaux de deux ans (ils ont porté à leur extrémité et ils sont ramifiés), et à éliminer les rameaux plus âgés.

Cette taille de renouvellement suppose que la croissance est bonne, ce qui n’est pas toujours le cas dans les jardins. En effet, les myrtilles en buisson sont des plantes exigeantes quant à la qualité du sol ; elles demandent une structure grumeleuse, un pH suffisamment bas, une faible salinité, un taux de matière organique élevé, et un bon drainage… tout comme leurs cousins les rhododendrons et les azalées. De plus, contrairement à notre myrtille des bois, elles demandent un bon éclairement.

Après une quinzaine d’années, les plantes devenues trop denses peuvent être rajeunies par un rabattage sévère.

ir. André Sansdrap

Le direct

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