Un emplacement favorable
Exigeante en chaleur mais résistante au froid
Plantation et conduite
Nous avons cité plus haut quelques sujets porte-greffe recommandés pour nos sols limono-argileux. On peut aussi envisager, sans prendre trop de risques, la plantation de vignes non greffées que l’on aura multipliées par bouturage hivernal de rameaux, en pépinière ou directement en place.
Dans un jardin disposant de murs bien exposés, des vignes peuvent y être adossées en cordon vertical ; elles bénéficieront d’un microclimat plus favorable qu’en plein vent. Il est également possible d’édifier une pergola qui ombragera une terrasse ou une zone de repos.
Dans un verger, les vignes seront conduites en haie verticale palissée sur 4 fils horizontaux : les deux systèmes les plus courants sont le cordon de Royat (simple ou double) et le système Guyot (simple ou double). On adoptera un interligne de 2,5 m et une distance de plantation dans la ligne de 1-1,2 m pour les conduites simples et 1,5-1,8 m pour les systèmes doubles.
Les cépages : un choix difficile
Le nombre très élevé de variétés de raisin proposées rend parfois le choix difficile. Pour la production en plein air de raisin de table, on dispose de quelques variétés de vignes européennes ou hybrides comme « Gloire de Boskoop (noir – N) » ou « Vroege van der Laan (blanc – B) ». Les variétés « Royal (N) », « Frankenthaler (N) » et « Chasselas de Fontainebleau (B) » ne conviennent que pour la culture en serre ou adossée à un mur bien exposé.
Certaines variétés peuvent produire des raisins de table ou des raisins de cuve : « Palatinat (B) », « Phoenix (B) », « Sirius (B) », « Solaris (B) », « Regent (N) », « Rondo (N) » ou « Saint-Laurent (N) », par exemple.
Les cépages hybrides destinés uniquement à la production de vin blanc sont nombreux ; leur choix sort du cadre de cet article.
Des soins d’entretien attentionnés
Les vignes requièrent, comme les autres espèces fruitières, des interventions tout au long de la saison.
En hiver, on épandra au pied des plantes une fumure organique (30 kg de compost par plant) ; la taille d’hiver se pratique une fois que le risque de grand froid s’éloigne, soit au début de mars.
Pendant la végétation, plusieurs tailles doivent également être effectuées. Ainsi, avant la floraison, on éliminera les pousses mal placées, inutiles ou stériles. Après floraison, on pincera les sarments à 5 ou 6 feuilles au-dessus des grappes. Ensuite, toutes les trois semaines, on coupera toutes les repousses et on veillera à enlever les grappes en surnombre.
En fin d’été, effeuiller le bas des plants conduits en haie amènera de l’air et de la lumière au niveau des grappes et favorisera la maturation du raisin.
Le sol doit être désherbé au moment de la taille de mars et on épandra une fumure minérale N+P+K, que l’on complétera après la floraison par un second apport à demi-dose.
Si l’on a opté pour des variétés de vignes européennes, la lutte contre les champignons est une contrainte importante ; la fréquence des interventions fongicides dépend du climat, surtout de la pluviométrie ; ils doivent débuter dès que le feuillage apparaît et se poursuivre jusqu’en fin de saison. Par contre, les vignes hybrides peuvent se passer de ces interventions : nos vignes « Regent (N) » plantées en 2007 n’ont jamais reçu le moindre traitement depuis lors : ni fongicide, ni insecticide-acaricide.
Pendant la phase de maturation du raisin, devenant alors attractif pour différents oiseaux, la pose de filets peut être nécessaire pour préserver le raisin. De même, des bouteilles-pièges éviteront les dégâts de guêpes.
Wépion