Accueil Archive

Lutter contre les ravageurs simplement

Les ravageurs peuvent provoquer d’importants dégâts dans les légumes de notre potager. Certaines espèces animales sont polyphages et mangent tout ce qui se présente. D’autres sont inféodées à une seule espèce de légume. Il est bien compliqué de trouver une méthode adaptée par chaque espèce de ravageur et pour chaque espèce de légume différente. Alors, comment s’y retrouver ? Comment agir pour limiter les pertes sans recourir à des moyens complexes pratiquement inaccessibles aux simples jardiniers amateurs ?

Temps de lecture : 6 min

Les règles de base du jardinage, comparables à celles des professionnels, sont les meilleurs moyens pour limiter les dégâts de ravageurs. Nous y reviendrons encore dans une quinzaine de jours à propos des maladies.

Gérer des foyers de ravageurs

Certains légumes sont présents dans notre potager ou dans le voisinage proche 12 mois sur 12. Les poireaux par exemple sont déjà levés dans les pépinières de production de plants alors que les derniers poireaux d’hiver sont encore au jardin. Si ces derniers hébergent des ravageurs spécifiques, la mouche par exemple, il faut gérer les épluchures contaminées en vue d’enrayer leur cycle de reproduction. L’enfouissement en profondeur, l’incorporation dans un tas de compost au sommet de son dégagement de chaleur sont des possibilités.

Abandonner les épluchures contaminées des poireaux au bord du potager est une mauvaise solution. Idéalement, nous en parlerons aussi entre voisins.

Les limaces sont aussi de précieux alliés intervenant dans le recyclage des matières végétales. Elles prolifèrent souvent près du tas de compost. Ne le plaçons donc pas au cœur de notre potager.

Le travail du sol

Le travail superficiel du sol en été expose les larves d’insectes au dessèchement par le soleil et à la capture par les oiseaux. Pour cela, nous opérons en hersant très superficiellement. Les larves de taupins sont sensibles à cette façon de travailler, les limaces également.

En travaillant finement la surface du sol, nous entravons les possibilités de refuges des limaces lors de la journée. C’est une méthode de lutte efficace et aisée contre ces ravageurs.

Utilisation d’auxiliaires

Les pucerons peuvent être présents sur les plantes du potager pratiquement toute l’année, en particulier les laitues, les pois et les crucifères. Ils sont également présents sur les plantes voisines du potager et ce depuis très tôt au printemps jusque tard en automne. C’est là que les espèces auxiliaires se développent également. Les chrysopes sont donc des alliés précieux contre les pucerons et aussi contre les mouches blanches (aleurodes).

Notons que la diversité floristique aux abords du potager augmente les chances d’avoir une régulation naturelle des populations de ces ravageurs dans le potager.

Une fertilisation raisonnée

Les acariens qui s’attaquent aux plantes, parfois appelés araignées jaunes ou araignées rouges, sont favorisés par un excès de fertilisation (azote surtout). Ils se développent surtout en été lors des périodes sèches et dans les serres.

Observer

Si les plants de fraisiers peuvent être porteurs de larves d’otiorhynque (un charançon), les plants de choux peuvent quant à eux amener les larves de mouche du chou. En observant et en secouant les plants, nous pouvons repérer ces sources de contamination du potager et limiter facilement les dégâts.

Sur les plantes elles-mêmes, les choux notamment, l’observation permet de repérer les vols de papillons et par conséquent leurs pontes ou les jeunes chenilles sous le feuillage et les évacuer avant les gros dégâts.

En serre, on retrouve fréquemment les mouches blanches. Observons attentivement les plantes que nous transférons au potager afin de les éliminer (avec du savon de Marseille).

Mésanges et chats sont nos alliés

Les mésanges mangent les chenilles, surtout au printemps. En installant des nichoirs, nous invitons ces alliées dans notre jardin. C’est vrai aussi pour d’autres espèces insectivores.

Quant aux chats, ils chassent dans le potager les campagnols , ce qui limite leurs populations.

Des mesures plus spécifiques

 L’emploi de filets contre les insectes

La pose d’un filet aux mailles fines sur une culture peut empêcher l’entrée des insectes et la ponte. Il doit être fixé au sol pour ne pas permettre d’entrée sur les côtés. Si son efficacité est bonne, la technique présente plusieurs inconvénients. Le filet coûte et la dimension des mailles n’est pas la même pour tous les ravageurs. Le microclimat sous la bâche est donc différent et la culture moins ventilée. Cela peut provoquer une élévation de la température excessive et favoriser des maladies.

Les mailles de 0,9 mm maximum sont recommandées contre les mouches mineuses du poireau et de l’oignon, par exemple. Mais les mouches sont capables de pondre sur le feuillage à travers les mailles des filets. Pour éviter cette insistance, il est recommandé de sacrifier quelques plantes de bordure qui ne seront pas couvertes. Les mouches y pondront par facilité.

 La pose de cartons humidifiés sur le sol

Nous posons des cartons ondulés (cartons d’emballages) sur le sol que nous arrosons. Après quelques heures, les limaces sont attirées par la colle qui réunit les feuilles de papier ensemble. Le matin, nous soulevons le carton encore humide et nous pouvons capturer et évacuer les limaces. Des tuiles posées contre le sol jouent un rôle équivalent.

 Le choix des dates de semis ou de plantation

La mouche de la carotte se reproduit chez nous à raison de trois générations successives par an. C’est la 3e génération qui provoque le plus de dégâts. Les jeunes larves s’attaquent d’abord aux fines racines latérales, avant de creuser la racine principale environ 1 mois après le vol. Les racines récoltées de fin septembre à début octobre sont peu attaquées en comparaison avec celles récoltées 1 mois plus tard. Pour des variétés qui ont besoin de 4 mois pour produire des carottes de bonnes qualités, nous pouvons semer début juin et espérer récolter à la bonne période avec peu de dégâts.

Les tipules (les cousins) sont des moustiques dont les larves vivent dans le sol et se nourrissent de végétaux. Les dégâts sont les plus importants de fin avril à fin mai. Les plantes encore jeunes peuvent être complètement dévorées en quelques nuits. Les larves vivent le plus souvent juste sous le niveau du sol. En étalant un sac de jute humidifié sur le sol, nous pouvons observer leur présence sous le sac quelques dizaines d’heures plus tard. Il est possible de les ramasser et de les évacuer. En semant ou en plantant plus tard que mai, les risques se réduisent, les larves entrant en nymphose.

 Les produits utilisables en potagers

Nous sommes parfois amenés à utiliser des produits dans notre potager. La législation organise les homologations pour ne garder que les produits présentant le meilleur ou le moins mauvais profil. Les anti-limaces à base de phosphate de fer font partie de ceux là. Considérés comme inoffensifs pour les vers de terre, les hérissons, les carabes, les oiseaux ou les animaux domestiques. Ils se dégradent dans le sol de la même manière que le phosphate de fer naturellement présent dans les composants du sol.

F.

La Une

Avec 4 millions de consommateurs touchés, et 1.500 professionnels formés, l’objectif de la campagne «Moments Authentiques» est atteint

Conso « Avec quelque 4 millions de consommateurs sensibilisés et plus de 1.500 professionnels formés, la campagne « Moments Authentiques » pour la promotion de la viande bovine locale est un succès », se félicite Amandine Vandeputte de l’Agence wallonne pour la promotion d’une agriculture de qualité (Apaq-w), lors de la conférence de clôture de ladite campagne, à Ophain.
Voir plus d'articles
Le choix des lecteurs