mais les obstacles s’accumulent !

Investissements et emplois en hausse
En 2016, l’industrie alimentaire wallonne reste un maillon fort de l’industrie wallonne. Après une augmentation de 19 % de ses investissements en 2015, ceux-ci ont encore connu une hausse importante de 12 % en 2016. Entre 2012 et 2016, la part de l’industrie alimentaire dans le total des investissements industriels est ainsi passée de 14,8 % à 24,8 %. Les investissements wallons concernent surtout les secteurs de la transformation de la pomme de terre, la boulangerie-pâtisserie, les boissons, la chocolaterie, la viande, et les ingrédients.
En 2016, le chiffre d’affaires de l’industrie alimentaire wallonne a augmenté de 1,5 % pour atteindre 8 milliards d’euros. Ses exportations suivent la même tendance avec une croissance de 1,5 % par rapport à 2015, surtout vers les pays hors de l’UE. Elle renforce aussi sa position au niveau de l’emploi industriel. En 2016, elle employait 21.395 travailleurs, soit une progression de l’emploi de 4 %. Elle représente maintenant près de 18 % de l’emploi industriel wallon, soit près d’un travailleur industriel sur 5.
Les obstacles : les taxes et le protectionnisme
« L’industrie alimentaire montre à nouveau qu’elle a un énorme potentiel de croissance, mais nous ne pouvons pas fermer les yeux sur une série d’obstacles qui freinent sa croissance, à commencer par l’accumulation de taxes et de cotisations », précise Guy Paternoster. « Nous devons renforcer la compétitivité du secteur pour maintenir notre modèle de croissance et rendre possible la création d’emploi en Wallonie. Malgré le tax-shift, le handicap salarial se maintient à 17,5 %, mais nous constatons également des surcoûts énergétiques qui ont augmenté de 337 % depuis 2009 et une redevance kilométrique qui touche durement l’industrie alimentaire. Suite à l’accumulation de taxes et accises, les achats transfrontaliers, de plus en plus fréquents depuis 2008, ont encore augmenté de 8 % en 2016 ».
« La montée du protectionnisme n’arrange pas non plus les affaires de nos entreprises alimentaires wallonnes », explique le président. Le Brexit, les ambitions du président Trump mais surtout l’expérience française pour un étiquetage d’origine obligatoire pour la viande et les produits laitiers sont autant d’obstacles qui menacent la croissance du secteur, mais aussi de l’agriculture. L’industrie alimentaire wallonne est particulièrement concernée par ce phénomène car la France est son premier marché d’exportation et le secteur laitier son premier secteur d’exportation. L’exportation des produits laitiers a ainsi déjà été durement frappée avec une réduction de 30 % depuis moins d’un an.
Enfin, la pyramide des âges des salariés actifs au sein de l’industrie alimentaire wallonne inspire aussi de l’inquiétude : la part des moins de 50 ans est en baisse et le nombre des plus de 50 ans est en augmentation, alors que le secteur souffre de pénuries pour certains profils techniques. Le renforcement des formules d’alternance et de stages en entreprises devrait permettre d’attirer davantage de talents correspondant aux besoins des entreprises.
60 % de produits agricoles belges
L’industrie alimentaire wallonne est fort dépendante de la première transformation et donc fortement liée à l’agriculture. Pas moins de 60 % des produits agricoles transformés par l’industrie alimentaire belge sont produits par des agriculteurs belges. « L’industrie alimentaire wallonne souffre d’ailleurs, comme les agriculteurs, des fluctuations des prix des matières premières », disent les représentants de la Fevia. On constate ainsi une augmentation en volume beaucoup plus forte que l’augmentation en valeur de la production ces dernières années. Ceci est essentiellement dû à la diminution des prix des produits laitiers, des produits à base de viande et du sucre.
« Nous sommes les partenaires de nos agriculteurs et devons travailler ensemble à une croissance durable », rappelle Guy Paternoster. « Une croissance durable de l’industrie alimentaire, tirée par l’innovation et les exportations, bénéficiera directement à nos agriculteurs fournisseurs. C’est pourquoi nous proposons de mieux promouvoir ensemble, en Belgique et à l’étranger, les atouts de l’alimentation belge qui sont la qualité, la diversité et l’innovation derrière la bannière « Food.be – Small country. Great food. » ».
Un impact réduit sur le climat
L’industrie alimentaire prend aussi ses responsabilités pour réduire l’impact de ses activités sur l’environnement et améliorer son efficacité énergétique. En 2016, 64 entreprises alimentaires wallonnes participaient à « l’Accord de Branche Energie/CO2 » pour réduire leurs émissions de carbone et améliorer leur efficacité énergétique.
Elle ne peut également assurer sa croissance durable qu’en collaboration avec tous les acteurs de la chaîne. En matière d’innovation, elle travaille avec Wagralim, le pôle de compétitivité de l’agro-industrie, d’autres partenaires de la chaîne alimentaire, à la démarche « D’Avenir » pour favoriser une croissance durable du système agroalimentaire wallon. Portée par les acteurs de terrain et reconnue par eux, la démarche D’Avenir permettra de créer de la valeur en Wallonie par davantage de connaissance mutuelle, de collaborations et d’échanges entre acteurs de la chaîne. FEVIA Wallonie appelle les autorités à collaborer avec tous les acteurs de la chaîne pour renforcer cette initiative.
