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Michaël Dossin nous livre sa vision

Spécialisé en maraîchage bio-intensif et techniques de productions alimentaires, Michaël Dossin est enseignant au Campus de La Reid. Ce consultant en design de permaculture chapeaute la formation destinée aux professionnels.

Temps de lecture : 3 min

Comment définiriez-vous la permaculture ?

– Prendre soin de la terre, prendre soin de l’humain, créer l’abondance de ressources et les utiliser intelligemment. La permaculture est pour moi une extraordinaire boîte à outils, basée sur une éthique saine, et permettant un partage des ressources et des savoirs. C’est une nouvelle façon de voir le monde sous le signe de l’abondance et de la bienveillance.

– Quel est

l’objectif de la formation ?

– Au-delà de l’aspect alimentaire, cette formation a pour but d’initier les élèves à une autre façon de penser le développement durable, au travers de techniques éprouvées. De la gestion de l’eau (mares, récupération, épuration) à la construction de maison, en passant par l’humain et l’élevage d’animaux, cette aventure humaine ouvre de nouvelles perspectives de développement.

– Quel est le lien entre le design et la permaculture ?

– La permaculture s’oriente vers une philosophie post-énergies fossiles. Pour gagner au maximum en autonomie, il est donc important de penser au mieux les aménagements des surfaces en termes de gestion des eaux, de flux humains, de production alimentaire… La liste est longue et touche à tous les domaines de l’existence. Le design permet de réfléchir à la manière d’agencer au mieux les interactions entre le milieu, le porteur de projet et l’aspect économico-écologique.

– Quel est l’atout de la formation ?

– Des formateurs au top dans leur secteur et acteurs de la transition, un lieu très professionnel pour l’accueil. Et cette formation est clairement un investissement pour le futur de chacun.

– Selon vous, la permaculture serait-elle une solution pour nourrir le monde ?

– Ce sera l’une des solutions. Si l’on regarde les prévisions de la courbe de Dennis Meadows et si l’on se fie à notre bon sens, il semble évident que les matières fossiles qui constituent notre énergie sont vouées à se raréfier voire disparaître. Les techniques préconisées par la permaculture vont à l’opposé des pratiques actuelles. Elles ont l’avantage de favoriser tous les acteurs de la vie. Ce modèle, en plus d’être productif pour l’humain est aussi créateur d’oasis pour la biodiversité. Donc oui, au vu de mon expérience et de l’abondance créée, c’est possible !

– Comment imaginez-vous le paysage agricole de demain ?

– Je rêve donc dans mon utopisme, je l’espère contagieux, d’une multitude de micro-fermes, basées sur les principes de la permaculture, de l’économie d’énergie et du respect du vivant sous toutes ses formes. Ces microstructures recréeraient, au-delà de la production pure, un lien social particulier, générateur d’interactions et d’émergence de nouveaux métiers. Le temps où le village se réunissait pour la fenaison ou la récolte des patates n’est pas si loin…

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