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Les recommandations de l’Efsa relatives au bien-être des volailles inquiètent

L’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a dressé une liste de recommandations pour améliorer les conditions d’élevage des poules pondeuses et des poulets de chair. Parmi elles : la fin des cages, la réduction de la densité d’animaux, l’accès à des vérandas et perchoirs.

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Des recommandations que fustige le secteur agricole qui prédit, si elles sont appliquées en l’état, la disparition de la majeure partie du secteur avicole européen.

Ces nouveaux avis scientifiques sur le bien-être des poules pondeuses et des poulets de chair couvrant l’ensemble du cycle de production (de la reproduction et de l’élevage des jeunes oiseaux à l’élevage) orienteront les futures décisions de la commission. Celle-ci doit présenter une proposition de révision de la législation de l’UE sur le bien-être animal avant la fin de l’année.

Fin des cages et baisse de la densité

Pour les poules pondeuses, il est recommandé de mettre fin à l’élevage en cage qui devrait être remplacée par des volières avec des vérandas couvertes, une litière friable (avec des plates-formes ou des perchoirs facilement accessibles et élevés pour permettre le repos simultané de tous les oiseaux). Et dans les climats où une véranda couverte ne peut être fournie, prévoir un espace supplémentaire.

La fin progressive de l’utilisation des cages fait partie des dispositions qui figureront dans la proposition de la commission comme le lui ont demandé plus d’un million d’Européens dans une initiative citoyenne. L’Efsa estime qu’il faut également que des protocoles de mesure des caractéristiques de bien-être doivent être définis (par exemple pour les fractures du bréchet ou l’état du plumage) pour tous les hybrides commerciaux afin d’encourager de nouveaux progrès dans la sélection génétique pour réduire les risques de lésions des os ou cutanées.

Enfin, l’Efsa propose de mettre en œuvre des méthodes d’évaluation et des systèmes de notation harmonisés à la ferme pour surveiller la mortalité et les blessures, les dommages au plumage, les fractures du bréchet et le rejet des carcasses à l’abattage afin de surveiller le niveau de bien-être dans l’ensemble des exploitations en Europe.

Pour les poulets de chair, l’Efsa recommande de limiter le taux de croissance à un maximum de 50 g/jour et de réduire sensiblement la densité de peuplement (à 11 kg/m2) pour répondre aux besoins comportementaux des poulets. Comme pour les poules pondeuses il est suggéré d’éviter l’utilisation de cages et les restrictions d’alimentation et d’eau, de fournir aux animaux une véranda couverte ainsi qu’un accès à un parcours extérieur couvert à 70 % de végétation. Et des recherches supplémentaires sont recommandées sur : l’utilisation des technologies d’élevage de précision, les spécificités des plateformes surélevées et des perchoirs, les concentrations d’ammoniac, de CO2 et de poussière dans les bâtiments et enfin sur l’impact de la taille du groupe sur le bien-être des poulets de chair.

Inquiétudes des professionnels

Le Copa a vivement critiqué ces recommandations, estimant que l’avis de l’Efsa contient des suggestions sans précédent qui, si elles étaient appliquées conduiraient tout simplement à la disparition de la majeure partie du secteur avicole européen, viande et œufs confondus. Le plus choquant, selon le Copa, « est la proposition d’abaisser la densité d’élevage des poulets de chair conventionnels à un maximum de 11 kg/m². «Cela signifie que l’UE demandera aux producteurs de volailles conventionnelles de réaliser d’importants investissements à la ferme alors que le nombre d’oiseaux dans un poulailler devra être réduit de 72 % ».

Le Copa s’interroge sur le financement et le laps de temps qui sera accordé pour effectuer la transition éventuelle. Mais aussi sur les effets combinés de ces propositions avec les autres textes législatifs qui sont déjà en discussion au niveau de l’UE et, enfin, sur la manière dont les producteurs européens pourront résister à une concurrence internationale féroce qui n’applique pas des normes aussi élevées dans les exploitations. Et de prédire que cela conduirait à une nouvelle augmentation des importations de viande de volaille en provenance d’Ukraine, du Brésil et de Thaïlande.

La commission a quant à elle indiqué que l’impact social et économique de chacune des propositions qui seront mises sur la table sera évalué avec pragmatisme.

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