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La sécheresse et la canicule pèsent lourdement !

Au 23-25 juillet, les variétés Bintje et Fontane affichent, par rapport à 2017, une sénescence précoce, des rendements faibles, un calibre très en retard et des PSE élevés !

Temps de lecture : 4 min

Les premiers prélèvements réalisés du 23 au 25 juillet dans le cadre des Centres pilotes pommes de terre en Wallonie et en Flandre confirment l’énorme stress subi par les cultures en raison de la sécheresse et de la canicule, rapporte la Fiwap, dans son avis du 2 août. Après 87 jours de culture en Bintje et 86 jours en Fontane, le rendement moyen, tous calibres, s’élève respectivement à 22,3 t/ha et 23,9 t./ha.

Variété Bintje en Belgique

Un premier prélèvement sur 17 parcelles de Bintje (9 parcelles en Wallonie, par la Fiwap et le Carah ; 8 parcelles en Flandre, par le Pca et Inagro) du 23 au 25 juillet, à 87 jours de culture en moyenne. À date identique, les parcelles ont en moyenne 17 jours de culture en moins que l’an dernier, mais un nombre comparable à 2016.

Les parcelles de référence, faisant l’objet de ce suivi du rendement et de la qualité en cours de saison, ont été plantées entre le 17 avril et le 23 mai. La date moyenne de plantation est le 27 avril, soit 17 jours plus tard que l’an dernier, et 2 jours plus tôt qu’en 2016. Parmi les parcelles de référence 2018, 8 parcelles ont été plantées avec du plant de calibre 35-45 mm, 8 avec du 28-35 mm et 1 avec du 45-55 mm.

Sur la base de ces prélèvements au 24 juillet, le rendement moyen, tous calibres, en Bintje s’élevait à 22,3 t/ha (dans une fourchette de 14,4 à 31,8 t/ha). Cette moyenne est inférieure de 6 t/ha par rapport à l’an dernier à la même date (mais avec 18 jours de culture en moins).

Le calibre est très en retard avec seulement 21 % de 50 mm+ (sur le 35 mm+), soit 4 t/ha, avec en outre de fortes variations suivant les parcelles (de 2 à 49 %).

Le poids sous eau moyen s’établit à 389 g/5 kg, variant selon les parcelles entre 344 et 445 g/5 kg, avec seulement 3 parcelles en dessous de 360 g/5 kg.

Quant à la tubérisation, elle est correcte puisqu’on observe en moyenne 21,5 tubercules par plante.

Quant aux défauts externes, 3 parcelles (sur 8) en Flandre présentent du rejet (très) marqué avec plus de 20 % des tubercules primaires affectés, principalement sous-forme de germes (1 seule parcelle montre des tubercules secondaires de manière considérable). Le seuil critique de température dans les buttes a été plusieurs fois dépassé, mais l’absence d’eau a empêché l’expression du rejet induit. Lors des prochains prélèvements, cet aspect sera suivi de près, surtout si la pluie est revenue entre-temps.

Variété Fontane en Belgique

En Fontane, 27 parcelles de référence ont été échantillonnées les 23 et 25 juillet en Wallonie et en Flandre grâce à la collaboration multiple entre la Fiwap, le Carah, le Pca et Inagro.

Les parcelles suivies ont été plantées entre le 12 avril et le 22 mai. La date moyenne de plantation est le 28 avril, soit 17 jours plus tard que l’an dernier, mais très comparable à 2016, et 10 jours plus tard qu’en 2015.

Plus de la moitié (15) des parcelles ont été plantées en plants de calibre 35-50 mm, 3 parcelles en 35-45 mm, 6 parcelles en 28-35 mm et 2 parcelles en 50-55 mm coupé.

Fontane montrait au 24 juillet un rendement légèrement supérieur à celui de Bintje : 24 t/ha, tous calibres confondus, soit 3 à 6 t/ha de moins que lors des 3 années précédentes.

Le calibre fritable (> 50 mm) atteint « déjà » plus de 40 % en moyenne, comparable (légèrement supérieur) à ce qu’il était en 2016, mais plus faible qu’en 2015 et 2017.

La tubérisation est correcte, avec 15,5 tubercules en moyenne par plante. Ce nombre relativement faible (par rapport à Bintje) favorise le gros calibre.

Le PSE moyen dépasse déjà la barre des 400 g/5 kg, avec près de 40 % des parcelles au-delà des 420 g/5 kg.

Du rejet est observé de manière très marginale sur 7 parcelles sur 16 en Flandre.

Potentiel de croissance ? Rejet ?

Les premiers prélèvements de référence confirment donc les craintes, à savoir : des rendements bruts (très) faibles, inférieurs à ceux de toutes les années récentes, tant en Bintje qu’en Fontane, avec un calibre fortement à la traine, et des PSE (très) élevés.

Par rapport à 2016, Il est à craindre que la sécheresse et la canicule bien plus marquées réduisent davantage le potentiel de fin de culture, en particulier en Bintje (et pour toutes les variétés de précocité similaire à Bintje). La sénescence observée la semaine passée (23 au 29 juillet) était encore limitée, mais la succession de jours à plus de 30 ºC depuis lors fait tomber le feuillage. Parmi les variétés les plus importantes, Bintje et Innovator sont les plus sensibles, tandis que Fontane et Challenger résistent mieux et conservent de ce fait un plus grand potentiel de croissance. Ces 10 derniers jours toutefois, Fontane semble « lâcher » considérablement.

L’induction du rejet ou repousses en culture a eu lieu tôt dans la saison, et les symptômes sont considérables sur une minorité de parcelles de Bintje. Il est clair que la sécheresse et la canicule ont bloqué l’expression du rejet induit. La vigueur de la culture diminue chaque jour avec la sénescence progressive, de sorte que le risque d’impact majeur du rejet régresse également. On surveillera néanmoins son évolution éventuelle après le retour de pluies conséquentes (le cas échéant).

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