comment monter son projet
de biométhanisation ?
Mais comment fonctionne une telle installation ? Comment monter son projet ? Et bénéficier d’aides ? Coup d’œil avec Cécile Heneffe, facilitateur bioénergies – méthanisation chez Valbiom.
Transformer la matière organique
Reposant sur un principe de fermentation similaire à celui observé dans le rumen de la vache, la biométhanisation (figure 1) permet de transformer des matières organiques diverses en biogaz. Pour ce faire, lesdites matières sont introduites dans un digesteur, siège de la fermentation, où elles sont dégradées par des microorganismes, en l’absence d’oxygène et à une température constante d’environ 37ºC.
Au fur et à mesure de la décomposition des matières, du biogaz, composé essentiellement de méthane (CH4) et de CO2, est produit. « Toutefois, plusieurs paramètres influencent la quantité de biogaz produite », précise Mme Heneffe. Et de les citer : « le type d’intrants, le temps de séjour dans le digesteur, la température de fermentation… ».
Concernant le premier paramètre, elle souligne encore que toutes les matières organiques sont valorisables, à l’exception des matières ligneuses, telles que le bois. Les lisiers et fumiers de bovins, les fientes de poules, les ensilages d’herbe et de maïs issus de la ferme sont donc parfaitement biométhanisables. Parmi les matières produites à l’extérieur de l’exploitation, il est possible de valoriser la fraction fermentescible des ordures ménagères, les boues d’épuration et les graisses usagées.
À l’issue de la fermentation, le biogaz pourra être employé de diverses manières tandis que le digestat, résidu de la décomposition des matières organiques utilisées, sera valorisé comme fertilisant ou amendement (lire ci-dessous).
Chaleur, électricité et gaz
Le biogaz obtenu peut, en premier lieu, être utilisé pour produire de la chaleur par combustion dans une chaudière (tableau 1).
Il sert aussi à produire de l’électricité par l’intermédiaire d’un moteur ou d’une turbine à gaz. Dans le premier cas, la combustion du gaz dans le moteur actionne un alternateur assurant la production d’électricité. Dans le second cas, de la vapeur, produite via une chaudière, entraîne une turbine qui actionne également un alternateur.
Les unités de cogénération permettent quant à elles de produire simultanément de l’électricité et de la chaleur. Le procédé mis en place est identique à celui utilisé pour la production d’électricité mais un système de récupération de chaleur lui est ajouté. Le biogaz doit néanmoins être préalablement purifié afin d’en éliminer les traces de vapeur d’eau et de sulfure d’hydrogène.
Enfin, le biogaz peut être injecté dans le réseau de gaz naturel ou être utilisé comme biocarburant, dans les deux cas sous forme de biométhane, moyennant purification et compression préalables. S’il est injecté dans le réseau de gaz naturel, le biométhane sera valorisé sous forme de chaleur ou d’électricité, comme le méthane « classique ».
Le digestat, un fertilisant riche
Une fois la décomposition terminée, le digestat peut être valorisé au champ comme fertilisant et amendement. En effet, celui-ci est riche en carbone stable, contribuant à la formation de l’humus, et en nutriments N, P et K. En outre, durant la digestion, ceux-ci passent d’une forme organique à une forme minéralisée, mieux assimilée par les plantes. « Toutefois, l’azote est présent sous sa forme ammoniacale. Il convient dès lors de réaliser un épandage près
Son projet, en quatre étapes clés
I
Avec quelles aides ?
« Plusieurs aides permettent aux porteurs de projet d’alléger l’investissement que représente l’installation d’une unité de biométhanisation. Celles-ci diffèrent cependant selon le statut juridique du demandeur (entreprise ou agriculteur) », explique Cécile Heneffe.
L’étude de faisabilité peut ainsi être partiellement subventionnée via les aides Amure (aide pour l’amélioration de l’utilisation rationnelle de l’énergie) et Psc (prime aux services de conseil).
Viennent enfin les aides à la production. On distingue les certificats verts, octroyés pour la production d’électricité, et les « labels garantie origine » (LGO) accordés aux producteurs de biométhane depuis avril dernier. La production de chaleur n’est, elle, pas soutenue.
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Pour vous accompagner dans votre projet, Valbiom a publié le guide « Étapes-clés de votre projet de biométhanisation » disponible sur simple demande (www.valbiom.be, info@valbiom.be ou 081/62.71.84).