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Appréhender au mieux

leurs besoins n’est pas anodin

L’alimentation est indissociable à une bonne santé de l’équidé. Et qui dit « bonnes résolutions » en ce début d’année pour nous, le dit également pour nos équidés. Alors penchons-nous sur leurs mangeoires. D’autant que le choix d’aliments est large.

Temps de lecture : 6 min

Le cheval, comme tout herbivore qui se respecte, voit son alimentation composée principalement d’herbe et de fourrages. Avec un estomac avoisinant les 10 litres, il ne peut emmagasiner énormément de nourriture. C’est ainsi qu’à l’état naturel, un cheval broute en moyenne 16 heures par jour.

Pour un cheval au repos, l’herbe seule, au printemps et en été est suffisante. Ce n’est pas le cas pour un cheval qui travaille ou qui se trouve dehors tout l’hiver. Un régime alimentaire complémenté en aliments concentrés doit alors être mis au point.

Complémenter son équidé

Les objectifs d’un régime alimentaire sont non seulement d’assurer une bonne croissance au jeune cheval, mais aussi de fournir l’énergie suffisante pour le bon fonctionnement de ses organes vitaux et de récupérer après un travail plus ou moins important.

Dans le cas d’une jument poulinière, la complémentation est d’autant plus importante qu’elle doit assurer le bon démarrage du jeune à naître ainsi qu’une production laitière suffisante.

L’importance du fourrage

L’herbe fraîche et les fourrages conservés sont la base de l’alimentation de votre cheval.

Le fourrage peut être donné à volonté au box. Cela l’empêche de s’ennuyer et lui permet de faire fonctionner son système digestif au mieux. L’afflux régulier d’aliments dans son tube digestif diminue aussi le risque de colique.

Pour ce faire, des filets à foin peuvent être placés afin de pousser l’animal à prendre davantage de temps pour l’ingérer. Autre avantage, le foin et la litière ne sont pas mélangé. On évite alors le gaspillage. Attention de ne pas les placer trop en hauteur pour éviter une mauvaise posture au cheval. De par sa morphologie, il doit manger un maximum la tête baissée.

Le filet à foin placé à juste hauteur assure une bonne usure des dents et empêche les cervicales de se bloquer. Le risque de bouchons, dus à une mauvaise déglutition, est ainsi évité. Il en va de même pour les râteliers.

Pour l’apport en fibres, les possibilités sont nombreuses. On retrouve bien évidemment le foin, mais aussi la luzerne ou encore l’enrubanné. La qualité de ces aliments est primordiale. Mal récoltés ou mal conservés, certains fourrages peuvent avoir une faible valeur nutritionnelle ou présentent des champignons ou encore contenir des plantes toxiques. Un foin de qualité se doit d’avoir une belle couleur plutôt dans les tons verts et non gris. Il ne peut pas sentir la pourriture et ne doit pas être distribué avant un bon mois et demi, deux mois après avoir été récolté. Dans le cas contraire, il existe un risque d’apparition de coliques.

Un cheval qui présente des troubles respiratoires doit avoir une ration de foin dépoussiéré ou mouillé. Pensez à placer celui-ci dans de l’eau propre pendant environ deux heures pour le débarrasser de la poussière et d’éventuels spores de champignons. Ce même cheval doit pouvoir manger au sol afin que le mucus puisse éliminer les particules inhalées.

Les aliments concentrés, nécessaires ?

Il existe bon nombre de mélanges en granulés sur le marché. Ils ont le mérite d’offrir un équilibre nutritionnel que l’on ne peut pas toujours atteindre en réalisant ses mélanges « maison ». Car mettre au point un régime équilibré n’est pas évident. Celui-ci doit être constitué de protéines, d’hydrate de carbone, de graisse, d’eau et de sels minéraux. Pour préparer une ration, il faut d’abord évaluer le travail que réalise le cheval.

Un cheval au repos, un cheval qui fait en moyenne une heure d’exercice par jour ou un cheval que l’on entraîne pour de la compétition ne doivent pas être nourris de la même manière. Il faut également prendre en compte la taille, la race, le sexe, l’âge et le tempérament de l’équidé. Un animal en pleine croissance et un cheval vieillissant n’auront pas les mêmes besoins. Les quantités ne sont pas à donner au hasard. Il est donc primordial de connaître le poids de son cheval afin de calculer sa ration, lui administrer un médicament ou encore s’assurer de son état de santé.

Pensons que les aliments doivent être conservés dans un endroit sec, à l’abri des nuisibles. Mieux vaut acheter les aliments en quantité raisonnable afin d’éviter une détérioration par le temps.

Quand et comment donner à manger ?

Au vu de la petite capacité de son estomac, il faut penser à diviser la ration en plusieurs repas, de deux à cinq idéalement. Ces différents repas doivent être distribués à intervalles réguliers et aux mêmes heures. Ce qui évite encore une fois le risque de colique. Un excès de nourriture entraîne une digestion incomplète dans son estomac et son intestin grêle et des afflux dans son gros intestin.

À noter qu’il est préférable de donner le fourrage avant les aliments concentrés. Dans l’idéal, ceux-ci ne peuvent être distribués juste avant ni juste après le travail. Il faut compter environ deux bonnes heures avant et après la séance. Faire de l’exercice alors que son cheval a le ventre plein compromet le bon fonctionnement du cœur, le flux sanguin étant concentré sur les organes liés au système digestif.

Et l’eau dans tout ca ?

En fonction des conditions météorologiques, du travail exercé et de sa nourriture, le cheval peut voir sa consommation d’eau fluctuer entre 15 et 60 litres par jour.

Il est dès lors important qu’il ait accès à une source d’eau claire et propre. Au box, on retrouve la plupart du temps des abreuvoirs automatiques. Il faut leur prêter une attention toute particulière l’hiver, au moment des gelées. Il s’avère parfois nécessaire de les remplacer par des bassines le temps que la période de froid prenne fin. Celles-ci doivent être surveillées afin de s‘assurer que le cheval ne l’ait pas renversé, ou n’y ait fait ses besoins… Le nettoyage régulier des abreuvoirs comme des bassines est donc vivement recommandé.

Attention à la hauteur de ces abreuvoirs. Comme pour les mangeoires et filets à foin, placés trop haut, ils ne favorisent pas une bonne inclinaison de la tête. La hauteur idéale se situe donc entre 1 et 1,30 m.

Friandises, minéraux et vitamines

Les carottes, pommes, carottes de chicon, betteraves sont excellentes pour les chevaux. Rafraîchissantes, elles n’ont pas grande valeur nutritionnelle. Il est important de les couper afin que le cheval, très gourmand, ne se rue dessus et ne s’étouffe pas avec un morceau trop gros.

L’ajout d’une pierre à sel dans le box peut être une bonne idée. Généralement, l’équidé la lèche au besoin. Cependant, certains en abusent parfois. Mieux vaut alors leur mettre à disposition de façon raisonnée, pour leur éviter de la terminer en un rien de temps.

L’ajout d’huile de foie de morue de maïs peut, de temps en temps, être nécessaire pour compléter le régime des chevaux de compétition, des chevaux ayant des problèmes de poils, ou encore souffrant de troubles digestifs. Ces huiles sont d’excellentes sources de vitamines.

Établir le régime alimentaire de son cheval n’est donc pas anodin. Il ne s’agit pas d’estimer au petit bonheur la chance la quantité de granulés ou de foin à donner. Si la tâche vous paraît trop ardue, n’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire. Celui-ci sera le plus à même de calculer avec vous le poids de votre compagnon et de là, en fonction de son activité physique, d’établir la ration nécessaire au bien-être de votre équidé.

Céline Mary

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