en vigueur le 1er janvier 2020
la loi sur le bail à ferme datent de 1969. Si les textes ont
connu quelques aménagements en 1988, depuis, plus rien !
Alors que le système actuel ne satisfait ni les bailleurs, ni les
preneurs… C’est dire si la réforme officialisée ce 28 février par
les ministres Collin et Crucke était attendue par toutes les parties.
De longues négociations
La réforme
Deux nouveaux baux
Le bail de « fin de carrière » permet aux deux parties de poursuivre d’un commun accord au-delà du troisième renouvellement, jusqu’au moment où le preneur atteint l’âge de la retraite.
Favoriser l’accès à la terre aux jeunes agriculteurs
Les baux de carrière et de longue durée seront soutenus, notamment via des incitants fiscaux en matière de droit de succession et de donation. « Afin de favoriser l’accès à la terre des jeunes agriculteurs, des avantages additionnels sont prévus si le preneur à moins de 35 ans lors de la conclusion du bail », précise le ministre wallon des Finances, Jean-Luc Crucke.
Ces avantages prennent la forme d’une réduction sur les droits de donation et de succession dus sur les terres soumises au bail à ferme. Cette réduction dépend du type de bail concerné et de la surface des terres :
dans le cas d’un bail de longue durée, conclu pour une durée de 27 ans :
– si le preneur a moins de 35 ans, 55 % de réduction sur les 4 premiers hectares faisant l’objet du bail transmis et 30 % de réduction pour une transmission au-dessus des 4 ha non inclus ;
– si le preneur a plus de 35 ans, 45 % de réduction sur les 4 premiers hectares faisant l’objet du bail transmis et 20 % de réduction pour une transmission au-dessus des 4 ha non inclus ;
dans le cas d’un bail de carrière, se terminant à la pension à 67 ans :
– si le preneur a moins de 35 ans, 75 % de réduction sur les 4 premiers hectares faisant l’objet du bail transmis et 50 % de réduction pour une transmission au-dessus des 4 ha non inclus ;
– si le preneur a plus de 35 ans, 65 % de réduction sur les 4 premiers hectares faisant l’objet du bail transmis et 40 % de réduction pour une transmission au-dessus des 4 ha non inclus.
L’octroi de ces avantages fiscaux est conditionné à la conclusion d’un bail via un acte authentique. Celui-ci doit ensuite être transmis à l’Observatoire foncier.
Afin de fixer dans la loi ces diverses modalités, un avant-projet de décret modifiant le Code des droits de succession et le Code des droits d’enregistrement, d’hypothèque et de greffe en vue de soutenir la réforme du bail à ferme, présenté conjointement par les deux ministres, a été adopté par le Gouvernement en troisième lecture. Il entrera en vigueur le 1er janvier 2021, après son approbation par le parlement.
Avec des clauses environnementales
René Collin poursuit : « Quel que soit le type de bail choisi, le propriétaire pourra ajouter une clause de lutte contre l’érosion ».
Les pouvoirs publics (communes, cpas, fabriques d’église…) auront également la possibilité d’ajouter des clauses environnementales dans les baux. Celles-ci pourront favoriser les produits locaux, l’agriculture biologique, le maraîchage… « Les pouvoirs publics ont une responsabilité supplémentaire vis-à-vis de l’environnement. Cela se traduira dans les contrats de bail. »
D’ici moins d’un an
La nouvelle loi sur le bail à ferme sera analysée en Commission parlementaire le 18 mars prochain. Elle sera soumise au Parlement de Wallonie dans le courant du mois d’avril. Son entrée en vigueur est prévue le 1er janvier 2020.
« La réforme du bail à ferme est stratégique pour l’agriculture wallonne et son modèle familial. Elle facilitera l’accès des jeunes à la terre et harmonisera les relations entre bailleurs et preneurs », conclut René Collin.