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Reproduction des volailles: des reproducteurs et des œufs de qualité pour assurer l’avenir de l’élevage

Pour bien démarrer la nouvelle saison de production dans les élevages de volaille amateurs ou sportifs, il faut réussir la reproduction et l’incubation artificielle des œufs. C’est la clé de l’avenir de l’élevage et cela ne s’improvise pas.

Temps de lecture : 8 min

La préparation de la reproduction des volailles doit être faite avec soin, tous les éleveurs et sélectionneurs le savent. Le succès futur de l’élevage repose sur les nouvelles générations à éclore. Mais, avant même de préparer l’incubation des œufs, le choix des reproducteurs est capital. En effet, une incubation bien menée ne donnera pleine satisfaction que si les poussins proviennent de parentaux de qualité. La propreté des œufs destinés à l’incubation est un autre facteur essentiel pour l’obtention de résultats satisfaisants. C’est donc au choix des reproducteurs, à la propreté des œufs et à leur conservation avant incubation que nous nous intéressons dans cet article.

Constitution des parquets

La constitution des parquets est réalisée suffisamment tôt avant la récolte des œufs destinés à l’incubation. Si les poules sélectionnées ont été en contact avec un autre coq que celui choisi pour constituer le parquet, il faut attendre 3 semaines pour s’assurer que l’influence de ce coq a disparu. En cas de doute, on ne récoltera les œufs à incuber qu’après un mois de cohabitation entre les poules et le coq reproducteur.

Choix des reproducteurs

Lors du choix des reproducteurs, l’éleveur amateur préférera les volailles ayant le moins possible des liens de sang car la consanguinité mal gérée n’est pas bonne. Chez les éleveurs sportifs, les critères de choix sont évidemment spécifiques et les croisements sont mieux maîtrisés grâce à une connaissance de la généalogie des sujets croisés. Mais, tant dans les élevages amateurs que sportifs, les œufs proviendront de reproducteurs sains, en pleine forme et débarrassés de parasites. Il faut en effet déparasiter les reproducteurs au début de la saison de ponte. Les reproducteurs doivent recevoir des aliments équilibrés et adaptés à la reproduction ainsi qu’un complément en vitamine et minéraux.

Age des reproductrices : L’idéal est de mettre en incubation des œufs de poules âgées d’un an au moins. Certains éleveurs préconisent même de conserver les œufs de poules âgées de 2-3 ans. Ces poules pondent moins mais leurs œufs sont de qualité et donnent généralement de bons résultats. Évitez d’élever avec des sujets trop âgés ou trop jeunes. Si malgré tout la reproduction doit se faire à partir de jeunes sujets, il ne faut pas choisir des volailles de moins de 10 mois.

Souches : Si l’éleveur a le choix, il préférera des œufs provenant de souches légères ou mi-lourdes plutôt que des œufs de souches lourdes de type chair. Le pourcentage d’éclosion diminue plus rapidement au cours de la conservation pour les œufs de souches lourdes que pour les œufs de souches légères ou mi-lourdes.

Bonnes pondeuses  : Pour l’incubation, on choisira de préférence des œufs de bonnes pondeuses, c’est-à-dire de poules saines et actives. Ces poules se lèvent généralement tôt et se couchent tard. Elles sont familières et chantent souvent, à l’inverse des mauvaises pondeuses. La ponte d’une bonne pondeuse est hâtive et régulière. Certaines caractéristiques externes laissent aussi augurer de la qualité de la pondeuse. On évitera de conserver des œufs de poules trop légères ou à l’inverse, de poules trop lourdes et trop grasses. Les poules aux ergots développés, à la poitrine étroite et peu développée et au plumage mat, effiloché ou inégalement réparti ou encore présentant trop peu de féminité au niveau de la tête seront aussi écartées de la reproduction.

Qualité et propreté des œufs

La qualité sanitaire d’un œuf est le reflet du statut sanitaire des reproducteurs et de leur environnement. Les œufs doivent donc provenir d’animaux sains, indemnes d’affections pouvant se transmettre verticalement, exempts de maladies pouvant toucher le système locomoteur et ne présentant pas de troubles respiratoires ou digestifs. Ces derniers compromettraient en effet l’assimilation des éléments nutritifs nécessaires à la formation des œufs.

L’hygiène au poulailler est essentielle pour l’obtention d’œufs propres et indemnes de pathogènes. Le nettoyage régulier du poulailler est indispensable. Il faut aussi veiller à ce que les œufs soient pondus au poulailler dans des nids propres, spécia lement placés à cet effet. Leur garniture devra provenir d’une source sûre et sera stockée dans un endroit sec, bien ventilé et à l’abri des rayons solaires et de la pluie. Cette garniture sera aussi protégée de toute source possible de contamination, comme par exemple les oiseaux sauvages ou les rongeurs. La garniture sera désinfectée et remplacée régulièrement. Les œufs pondus dans ces nids seront plus propres et on évitera les bris de coquilles. Si malgré tout l’œuf est sale, il faudra délicatement enlever les souillures, à sec de préférence en grattant les coquilles. Si ce n’est pas possible, la partie souillée sera délicatement lavée à l’eau tiède avec une éponge. Le nettoyage a l’eau doit être limité afin de ne pas éliminer la substance cireuse qui protège les œufs. Un lavage trop intensif éliminerait cette protection et perturberait en conséquence les échanges gazeux entre l’embryon et l’extérieur de l’œuf. Ce qui ne serait pas sans conséquences sur l’éclosion.

Désinfection des œufs

Même si toutes les précautions ont été prises pour produire des œufs à couver d’une qualité sanitaire optimale, les risques de contamination persistent. Ils sont particulièrement importants lors de la formation de la chambre à air. Celle-ci démarre dès que l’œuf est pondu : le refroidissement progressif de l’œuf entraîne la contraction de ses constituants, notamment l’albumen et les pores situés sur le petit bout. Cette contraction génère un phénomène de succion : l’air extérieur entre dans l’œuf et est piégé entre les 2 membranes coquillières. Si l’air qui pénètre est contaminé, parce que l’environnement est trop poussiéreux par exemple ou parce qu’il doit traverser une zone contaminée comme des souillures, des copeaux ou de la paille collés à la surface de la coquille, les bactéries ou champignons sont introduits dans l’œuf. Ils resteront souvent piégés. Cette contamination est difficilement détectable mais elle s’avère dangereuse car elle se répand facilement parmi les poussins lors de l’éclosion. La désinfection des œufs alors qu’ils sont encore chauds est donc le meilleur moyen pour prévenir la pénétration des bactéries et champignons dans les œufs. Les désinfections ultérieures, aussi efficaces soient-elles sur la surface de la coquille ont peu d’effet sur les contaminants ayant déjà pénétré dans l’œuf. Après la ponte, l’œuf met de 4 à 6 heures pour se refroidir (selon les températures externes). C’est durant cette période que se forme la chambre à air et c’est donc durant cette même période que les œufs doivent être désinfectés. Ceci met en évidence l’importance du ramassage régulier des œufs.

La fumigation est la méthode de désinfection la plus répandue. Elle est particulièrement efficace dans la lutte contre les contaminations de surface de la coquille. Pour qu’elle agisse contre les contaminations internes, il est essentiel que la fumigation soit faite lorsque la formation de la chambre à air est en cours c’est-à-dire lors du refroidissement de l’œuf.

Qualité des coquilles

Si les bonnes pratiques lors de la ponte, au ramassage et lors de la fumigation sont importantes, elles n’assurent pas à elles seules une garantie de qualité sanitaire des œufs. La qualité de la coquille, son épaisseur et son intégrité sont essentielles pour prévenir les contaminations. Les œufs présentant une anomalie sont écartés. On éliminera donc les œufs trop petits, présentant des défauts de calcification, micro- fissurés, perforés, souillés, ridés, déformés… L’œuf idéal pour l’incubation a une forme et un poids normal pour la race. Un poids légèrement supérieur à ce poids est plutôt favorable.

Conservation des œufs

Pour éviter une trop grande dégradation de l’éclosivité des œufs, il est recommandé de ne pas les conserver au-delà de 15 jours. Passé ce délai, l’éclosivité se dégrade fortement comme le montre le tableau1 ci-dessous.

Si le pourcentage d’éclosivité est encore de 75 % après 17 jours de conservation, il chute considérablement entre le 18e et le 21e jour, pour passer à 60 %. En ce qui concerne les conditions de conservation, les œufs doivent être stockés dans un endroit frais, à une température variant de 10 à 15 degrés et en évitant les variations de température. On préconise une humidité relative variant de 70 à 85 %. Ces conditions correspondent en général à celles rencontrées dans les caves

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Les œufs sont conservés couchés horizontalement sur un lit de sable de Rhin ou dans des cartons à œufs. Il faut les retourner quotidiennement afin d’éviter l’adhérence du germe à la coquille. Si les œufs doivent voyager, prévoyez le déplacement durant les 5 premiers jours de conservation. Les œufs sont ensuite laissés au repos 24 h avant la mise en incubation.

On conseille aussi de marquer les œufs, pour pouvoir identifier les parquets dont ils proviennent. Pour ce faire, indiquer le parquet et la race sur le gros bout de l’œuf. Sur le pourtour, on inscrit la date de ponte d’un côté et on trace une croix de l’autre. Cela facilite le travail de retournement. Un jour on peut lire toutes les dates de ponte et le lendemain, ce sont toutes les croix qui sont visibles.

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