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« Celui qui ignore son histoire sera condamné à la revivre »

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On ne doit jamais perdre de vue que le rôle premier de l’agriculture est de nourrir la population et pas de produire du carburant.

La TV et certains journaux n’arrêtent pas d’attaquer l’agriculture. Le lait et la viande seraient mauvais, contrairement au bon soja américain modifié génétiquement pour supporter le « Roundup » et traité avec des produits interdits ici.

Il en est de même pour la viande sud-américaine produite avec hormones et antibiotiques.

Pendant la guerre, il semblait cependant que le lait et la viande étaient très bons pour la santé !

En mai 1940, la Belgique n’était pas autosuffisante du point de vue alimentaire. Lorsqu’elle fut envahie et les frontières fermées, il fallait trouver des solutions. Des enfants des villes furent envoyés dans les campagnes simplement pour y manger. Des personnes ont connu la faim et faisaient des kilomètres à pied pour trouver un peu de nourriture. À ce moment, la ration journalière de pain était d’environ 260 grammes.

C’est à cette époque également qu’a été créée la C.N.A.A.(Corporation Nationale de l’Agriculture et de l’Alimentation). Chaque village devait préciser ses potentialités en matière de production de viande, lait et froment.

Des produits alimentaires devaient être fournis au « ravitaillement » pour pouvoir être redistribués à la population via un système de timbres.

C’était souvent le secrétaire communal qui « gérait » les marchandises à procurer à l’Administration.

Au vu des amendes infligées, les produits agricoles devaient être excellents à cette époque.

En 1941, mon grand-père maternel s’est vu réclamer une amende de 36.642 francs pour insuffisance de fourniture de lait. Il avait 5 vaches et un cheval. L’exploitation se trouvait près d’un charbonnage en activité et les sollicitations étaient fréquentes. Ce qui n’était pas le cas dans certaines grosses fermes qui gardaient la cour fermée pour éviter les visites… Le veau qui pesait 113 kilos à Vedrin en faisait sans doute 150 à Bonneville, mais cette « perte » de poids ne l’était pas pour tout le monde…

En Wallonie, où l’agriculture est une des plus contrôlée, on n’arrête pas de se tirer des balles dans les pieds, mais si on importe n’importe quoi, qu’aurons-nous gagné ?

À ce rythme, nous ne ferrons plus rien ici et on dépendra de l’extérieur pour tout… Avec les risques que cela comporte…

Il suffit de se rappeler les émeutes de la faim au Sénégal en 2008. Pays qui dépendait de l’importation pour l’alimentation de sa population.

Étienne Matagne

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