
Dans le cadre de la stratégie « de la fourche à la fourchette » attendue pour la fin mars, il est prévu de fixer un objectif de réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires sur la base du suivi de l’indicateur de risque harmonisé établi par la directive sur l’utilisation durable des pesticides. Un indicateur parfois décrié – dont les premiers résultats ont montré un recul de 20 % entre 2011 et 2017 des risques liés aux pesticides – mais qui est, pour le moment, le seul dont dispose la Commission. Celle-ci espère la collecte de données dans les prochaines années pour avoir une meilleure visibilité et pouvoir agir politiquement si besoin.
La Commission européenne attend également pour le mois d’avril deux rapports de l’Autorité européenne de sécurité des aliments sur des méthodes d’évaluation des risques des co-formulants des molécules actives.
Et les produits importés ?
« S’il y a bien un endroit où l’on peut faire le lien entre la politique agricole et l’objectif de réduction des produits phytosanitaires, c’est dans les éco-régimes du premier pilier de la future politique agricole commune », estime le président de la commission de l’Environnement du Parlement, Pascal Canfin. Les États membres auront en effet la possibilité dans leurs futurs plans stratégiques de mettre en place des mesures incitatives en vue de faire baisse leur dépendance aux pesticides chimiques.
Mais « il y a aussi, au Parlement européen, une large majorité en faveur de l’application, aux produits que l’on importe, des mêmes exigences que celles imposées à nos agriculteurs », souligne encore Pascal Canfin.
Qu’en est-il en effet des importations de produits alimentaires traités par des pesticides interdits au niveau communautaire ? Un point sur lequel la Commission européenne se montre beaucoup plus frileuse. D’une part, elle estime que les limites maximales de résidus appliquées de manière équivalente aux agriculteurs européens et aux produits importés, protègent correctement la santé des consommateurs et, d’autre part, elle rappelle que l’UE doit importer un certain nombre de produits pour lesquels elle n’est pas autosuffisante comme le café, le thé, les épices, les fruits exotiques, mais aussi l’alimentation animale en particulier le soja.
