ce gros SUV made in USA trônait sur le stand Ford.
Si son importation – désormais officielle chez nous –
semble aller à contre-courant, c’est en fait tout le contraire !

All inclusive
Voici donc un gros bébé de quelque 5 m de long pour 2 de large, dont on peut dire qu’il a un look plutôt exotique. Et ce n’est pas une question de dimensions, puisqu’il est à peu près du même gabarit qu’un BMW X5 ou qu’un Mercedes GLE. Pourquoi citer ces deux-là ? Parce qu’ils sont actuellement les seuls autres SUV 7 places hybrides plug-in du marché, donc les seuls concurrents directs du Ford. Directs, jusqu’à ce qu’on parle tarifs…
Le Ford Explorer est commercialisé à partir de 79.000 € TVAC. Vous direz que ce n’est pas donné, mais rappelez-vous : ceci est un véhicule américain, avec la générosité que cela implique. Lisez plutôt : cuir, clim 3 zones, système multimédia connecté, tableau de bord digital, places 6 et 7 à déploiement électrique, sièges avant climatisés à fonction massage, toit ouvrant, hayon électrique, Cruise control intelligent, aide au maintien de voie, conduite autonome sur autoroute de niveau 2, feux de route automatiques, etc., tout ça en série.
Chez BMW ou Mercedes, pour obtenir le même équipement avec une mécanique hybride comparable, il faut au minimum 15.000 € de plus. Des concurrents du Ford ? Pas exactement…
2,5 tonnes
Puisqu’on en parle, la mécanique : l’Explorer associe un V6 essence 3.0 l (couplé à une boîte auto 10 rapports) à un moteur électrique, le tout délivrant 457 ch et 825 Nm ! De quoi accélérer en force, mais surtout de quoi tirer un attelage de 2.500 kg.
Le moteur électrique est alimenté par des batteries de 13,6 kWh, qui autorisent une autonomie théorique 40 km. L’Explorer dispose évidemment de 4 roues motrices et d’une foule de modes de conduite, dont certains permettent par exemple de s’aventurer sur les parties les plus difficiles d’une exploitation agricole.
Voyage
Au volant de cet engin vraiment assez spacieux pour sept grands adultes, et dont le coffre propose 635 l en configuration 5 places, c’est encore le sentiment d’exotisme qui prime. D’abord en raison de la présentation très massive de la planche de bord (à la qualité identique à celle de n’importe quelle Ford européenne), et du confort très agréable des sièges « Captain Chairs ».
L’amortissement est lui aussi très prévenant, le maintien de caisse est excellent et la tenue de route, même quand on monte le rythme, est à la hauteur des attentes du conducteur européen. Très exotique aussi, l’onctueux V6, à la voix puissante mais présente juste ce qu’il faut. Y a pas à dire, il répond aux mouvements du pied droit ! Mais pas systématiquement, puisque tant qu’il y a du jus dans les batteries, le véhicule privilégie le fonctionnement électrique, lui aussi assez réactif. Durant notre essai, les batteries naturellement handicapées par le froid étaient vides après une trentaine de kilomètres.
Le froid est aussi un des paramètres (avec les fortes accélérations et les vitesses autoroutières élevées) qui font sortir le V6 de son sommeil même quand on a encore de la réserve électrique, puisqu’il faut bien chauffer l’habitacle. Raison pour laquelle nous avons relevé une moyenne de quelque 2 l/100 km. Ensuite, nous n’avons pas rechargé. Nous avons continué pour en arriver à un trajet typique du quotidien des Belges, à savoir quelque 50 km faits de ville et d’autoroute. Entre les kilomètres électriques et les kilomètres hybrides (car même batteries vides, l’Explorer continue à utiliser régulièrement l’électricité), la moyenne a été de 7,1 l/100 km, très honnête pour un engin de cette taille, non diesel.
Sur long trajet autoroutier, il faut en revanche se préparer à une moyenne de quelque 10 l, mais pour la vie de tous les jours, moyennant des recharges fréquentes, cet agréable véhicule familial typiquement américain sera bluffant ! Et dans le cadre d’une utilisation professionnelle, son seul défaut est de ne pas profiter d’un régime fiscal très favorable, en raison de son hybridation trop faible. On ne peut pas tout avoir…
