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Sa consommation boostée

dans un marché malgré tout chahuté

Évoluant sur un périmètre essentiellement national et reposant pour une part très importante sur les achats des ménages, la filière laitière biologique a vu sa consommation boostée avec le confinement lié à la crise sanitaire. Celle-ci coïncide cependant avec une période printanière où la filière se trouve souvent à gérer des excédents, ce qui la perturbe quelque peu. Moins soumise aux aléas de l’export et à la fermeture de la restauration commerciale que la filière conventionnelle ou les filières laitières AOP, la filière bio apparaît cependant relativement épargnée.

Temps de lecture : 4 min

La collecte de lait de vache biologique reste très dynamique en France depuis le début d’année. Elle a ainsi entamé la période printanière sur des bases élevées. Sur le 1er trimestre, elle a ainsi atteint 265 Ml, en progression de près de 35 Ml par rapport à l’an passé (+15 % par rapport à 2019), dépassant ainsi le milliard de litres sur 12 mois glissants.

Cette croissance provient de l’arrivée d’élevages bio supplémentaires, mais aussi d’une dynamique forte chez les exploitations qui livraient déjà l’an passé.

Dans ce contexte d’afflux massif de lait, Biolait, le premier collecteur de lait biologique a activé un dispositif de régulation des volumes auprès de ses fermes adhérentes pour la 2e année consécutive. D’autres laiteries ont également relayé des messages visant à modérer au mieux ce pic printanier.

Une consommation boostée par la crise sanitaire

Reposant essentiellement sur les achats des ménages, les produits laitiers biologiques ont bénéficié de la période de confinement et de fermeture de la restauration commerciale.

Alors que sur les derniers mois, le lait biologique connaissait une croissance de ses ventes qui contrastait avec un segment globalement en recul, la croissance de +22 % connue sur mars 2020 en comparaison de mars 2019 apparaît somme toute assez modérée. Sur la période avril 2019 à mars 2020, avec une croissance des tonnages vendus de plus de 10 % contre +1,3 % pour les laits conventionnels, le lait biologique poursuit sa dynamique et reste le moteur de ce segment.

Ailleurs en Europe : le Covid-19, entre booster et trouble-fête

Même si les comportements des consommateurs sont relativement proches d’un pays à l’autre avec des achats des ménages massifs en lien avec des mesures de confinement plus ou moins strictes, les opérateurs des filières laitières biologiques des principaux pays européens connaissent des fortunes diverses. Pour certains d’entre eux, qui reposent de façon importante sur les débouchés exports ou la RHD, la situation se tend et occasionne parfois des baisses des prix aux producteurs conséquentes.

En Allemagne, la collecte est demeurée modérément dynamique au 1er trimestre (+5 % par rapport à 2019). Le confinement a boosté les ventes de laits liquides conditionnés, dont celles de lait biologique. Ses ventes se sont en effet accrues de +25 % sur le mois de mars par rapport à l’an passé, le plus haut niveau de croissance connu ces 3 dernières années. En Bavière, Land qui pèse à lui seul pour près d’un litre de lait bio sur deux outre-Rhin, certains opérateurs annoncent d’ores et déjà des besoins supérieurs dans les années à venir, et donc des besoins de conversions. Les situations d’un opérateur à l’autre restent cependant disparates selon la dépendance aux débouchés exports et à la restauration hors domicile.

La situation est plus ou moins la même en Autriche et au Danemark, les deux autres grands pays producteurs. Le lait biologique y est relativement bien développé et pèse respectivement pour 18 % et 12 % de leur collecte laitière. Ces pays se trouvent de fait avec une offre bio relativement abondante et une partie trouve des débouchés à l’export (notamment vers l’Allemagne) et vers la RHD.

Ayant déjà connu des baisses de prix en 2018 puis 2019 alors que la collecte allemande se développait, se substituant au fur à mesure aux imports, la situation se serait légèrement tendue avec la crise sanitaire. La coopérative Arla, 1er opérateur mondial en lait biologique, aurait ainsi annoncé un léger recul du prix payé aux producteurs, et d’autres petites laiteries seraient également concernées.

Aux Pays-Bas, où la collecte biologique est peu développée (2 % de la collecte totale), le marché des produits bio bénéficie d’une forte croissante des achats des ménages ; l’essentiel du lait bio étant destiné au marché intérieur. Pour autant, la coopérative Friesland Campina a baissé le prix directeur sur les mois d’avril et de mai, à moins de 450 €/t, soit une baisse de 35 €/t d’un printemps à l’autre (-7 %).

Le groupement de collecte Eko Holland aurait lui appelé ses adhérents à modération leurs livraisons, soit à ne pas dépasser leur production de l’année passée sur la période printanière.

D’après Tendances

Lait et Viande (Idele)

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