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Ce lait qu’on assassine !

Temps de lecture : 7 min

Quand j’entends les pédiatres et autres scientifiques critiquer le lait de vaches cela m’agace énormément car ils se trompent de lait. Je commencerai donc par leur poser une question : Quand vous dénigrez le lait, est-ce le lait originel vendu à la sauvette, chaque matin, par des millions de petits marchands ambulants, qui le transportent dans des cruches accrochées à leurs vélos ou mobylettes, jusqu’au cœur des villes d’Amérique du sud et d’Afrique ou alors, parlez-vous de ce liquide, parfois ultra-transformé et rendu de ce fait problématique pour la santé, que vous pouvez vous procurer dans les grandes surfaces des pays dits civilisés ? Les problèmes dénoncés ne sont pas dus au lait mais bien à son industrialisation et à des normes dites de sécurité. Ce sont elles, qui sont en réalité très problématiques pour la santé du consommateur.

Quand on dit que le lait de vache doit être réservé aux veaux, je réponds : faux ! L’industrie laitière nous met en garde, hormis le colostrum, elle nous déconseille de donner le lait de la mère à son veau car il n’est plus adapté à sa croissance. Que s’est-il passé ? Dans les années 1930-1940, le lait dosait 2,5 à 2,6 % de matière grasse, actuellement il dose 4,4 à 4,5 %. Le payement au producteur sur base exclusive de la matière grasse a poussé à la sélection de vaches à hauts rendements butyriques, malheureusement, l’excès de graisse a un effet laxatif indésirable pour la survie des veaux.

Deuxième problème, depuis une vingtaine d’années, changement de cap, le lait est payé principalement sur base de sa teneur en protéines, là aussi la sélection des productrices a dénaturé le lait et fait bondir les teneurs.

Troisième problème, quand les nutritionnistes nous révèlent que le lait de femme contient trois fois plus de globules blancs que le lait de vache, je réponds que c’est la législation qui l’exige. En effet, une directive CEE de 1984 impose la limitation de ces globules blancs, appelés aussi cellules somatiques dans le lait de vache. Ceci est très dommageable pour le consommateur qui ne bénéficie plus de l’effet thérapeutique et immunitaire de ces globules blancs du lait frais, sachons également que ces cellules sont détruites par la pasteurisation. Mais qui a encore l’intelligence de boire du lait frais ? Ajoutons qu’un lait riche en globules blancs caille facilement, c’est un souci pour l’industrie alimentaire qui fabrique des aliments à longue durée, mais la carence en globules blancs pose problème pour le veau qui dispose d’une caillette pour le cailler, d’où décès de nombreux veaux, décès multipliés par l’effondrement de la fonction immunitaire et thérapeutique du lait des vaches, due à la raréfaction des globules blancs imposée par la directive de 1984. Sommes-nous intelligents ? Via le critère cellules, on a éliminé la majorité des vaches qui avaient la capacité de s’auto-guérir…

Quatrième problème, l’alimentation des productrices à base de soja et maïs qui engendre une teneur malsaine dans leur lait, de vingt-cinq à trente oméga-6 pour seulement un oméga-3, alors que les mêmes vaches nourries exclusivement à l’herbe, ont un rapport idéal, de quatre oméga-6 pour un oméga-3.

Cinquième problème, le lait, aliment complet par excellence, est constitué de plus de 3.000 molécules différentes qui interagissent entre elles comme des cadenas à chiffres, enlevez en une et vous bloquez certaines réactions. Exemple : enlevez la crème du lait, la vitamine D étant liposoluble, vous avez un lait écrémé sans son fixateur de calcium qu’est cette vitamine et si en plus le lait vieillit, il développe des molécules acidifiantes qui elles, vont décalcifier vos os, paradoxe d’autant plus troublant que le lait est censé nous fournir le calcium dont nous avons besoin.

Sixième problème, les seules teneurs exigées sur le conditionnement sont la matière grasse et la protéine. L’industrie peut donc, sans sanctions, extraire des isolats du lait. Ces molécules à haute valeur ajoutée, sont commercialisées vers l’industrie chimique, pharmaceutique et alimentaire, je n’entrerai pas dans le détail de ces extractions souvent classées secret industriel, mais en attendant, estimez-vous que le lait que vous buvez est encore du lait ?

Septième problème, nous avons plus interpellant encore, le procédé UHT (ultra-haute température), crée par la liaison d’un acide aminé, la lysine, avec le lactose, une nouvelle molécule, la lactulosilysine, un véritable bétonnage du lait qui peut se conserver trois mois à température ambiante dans une bouteille scellée. Mais ce n’est pas tout, l’échauffement à 140°C pendant les 2 à 5 secondes du procédé UHT engendre une réaction dite de Maillard qui crée jusqu’à 400 nouvelles molécules dans ce lait, dont une cinquantaine est potentiellement cancérigène. Alors, nouvelle question, indépendamment du risque cancérigène, votre estomac est-il capable de digérer un aliment stabilisé, pour ne pas dire bétonné ?

Huitième problème, la micronisation du lait, qui le rend si agréable à boire. Malheureusement nos intestins ont une certaine porosité et quand les molécules de lait sont micronisées, ce ne sont plus seulement des nutriments mais également de microscopiques particules de lait qui circulent en tant que corps étranger, dans notre sang. Ces corps étrangers se fixent parfois dans nos yeux ou dans nos articulations où ils provoquent des inflammations qui disparaissent spontanément après deux mois d’abstinence de ces laits.

Neuvième problème, soutenue par l’industrie de distribution, la législation sur la sécurité de la chaîne alimentaire, engendre l’inertie de la nourriture, la digestion étant une dégradation dirigée, l’aliment ne se déstructure plus de la même façon, vous pouvez le constater vous-même, laissez traîner un fond de lait UHT dans son Tétra pack, il ne caille pas contrairement au lait frais, mais il pourrit, devient glaireux.

Dixième problème, en Amérique du nord, Monsanto commercialise une hormone de croissance, la somatropine, cette hormone augmente la production des vaches de 20 à 40 %. Cette hormone n’a jamais été autorisée en Europe et, actuellement, elle est interdite au Canada et dans certains états des USA car les chercheurs ont constaté qu’outre le fait d’augmenter la production, elle augmentait la taille des vaches. En médecine humaine on l’a utilisée avec succès pour faire grandir les nains, mais on a vite découvert que cette hormone boostait les cancers, d’où son interdiction dans certains états. Chez nous des pédiatres ont constaté que la sélection de laitières de grande taille engendrait la multiplication d’hormones de croissance naturelles, appelées EGF1, dans le sang et le lait de ces vaches hautes productrices, ils ont relié cette évolution au fait que les fillettes sont pubères de plus en plus jeunes, que les générations humaines deviennent de plus en plus grande et que la fréquence des cancers s’amplifie dangereusement.

Onzième problème, l’industrie commercialise un lait sans lactose pour les gens qui y sont allergiques. Problème, on n’a pas retiré, comme certains le croient, le lactose de ce lait à haute valeur ajoutée, mais par hydrolyse, on l’a cassé en deux sucres simples et rapides, le galactose et le glucose. Le lactose est un sucre lent, comme l’amidon des pâtes et du pain, il vous tient au corps pour de longues heures et ménage votre pancréas, tandis que « cassé » en glucose et galactose, il provoque des chocs hyper, puis hypo glycémiques qui engendrent des compensations d’insuline par le pancréas et peuvent vous conduire au diabète.

Cette liste de problèmes dus à la modification du lait originel est loin d’être exhaustive. Sachons aussi que trois types de mammifère cohabitent sur notre planète : les herbivores, les carnivores et les omnivores. Nous faisons partie de cette dernière catégorie et sommes conçus pour manger de tout. Le lait est un aliment complet facile à digérer, alors cessez de croire que seul l’homme boit du lait à l’âge adulte. De tout temps, les agriculteurs ont posé des plaquettes à pointe dans les narines de certaines vaches pour les empêcher de téter les autres. C’est pareil dans les bois, il n’est pas rare de voir une biche adulte en téter une autre. Ne croyons pas non plus qu’aucun animal ne boit le lait d’une autre espèce, c’est archi faux, en tant qu’agriculteur, j’ai vu plus d’une fois, des renards et blaireaux qui venaient près des troupeaux lécher le lait qui s’écoulait des mamelles. Pareils pour les hérissons, les chiens et les chats qui raffolent du lait de ferme.

Dernier argument, les mouches, qui ne sont pas des mammifères adorent également le lait. Alors pourquoi nous qui sommes omnivores aurions-nous des problèmes à nous en délecter du moins s’il vient de vaches locales et rustiques, s’il est frais, bio, riche en globules blancs et non traité. Par une législation adaptée, le lait de vache, remède d’hier et problème d’aujourd’hui, peu retrouver très vite sa fonction d’élixir sanitaire. Mais encore faut-il le vouloir !

Vous voulez en savoir plus ? : « Le lait, cet élixir assassiné », un livre de 252 pages comportant 119 références vient de sortir. Vous pouvez vous le procurer via wuidartgustave@gmail.com

Gustave

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