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Quel conditionnement choisir ? Comment le stocker ?

Dans nos secteurs, le gaz est régulièrement utilisé pour le chauffage des installations, le séchage des récoltes ou encore comme carburant pour les méthodes de désherbage alternatives. Le stockage de gaz LPG nécessite d’être attentif à de nombreux points tels que la quantité de gaz stockée, le conditionnement, l’agencement et le voisinage du dépôt de stockage, les matériaux utilisés pour la construction du dépôt, le maintien de bonnes conditions de stockage des conditionnements… C’est pourquoi, PreventAgri rappelle les précautions à prendre et règles à suivre en la matière.

Temps de lecture : 11 min

Généralement, c’est le propane qui sera plébiscité. Celui-ci peut être directement extrait des puits de gaz et de pétrole, mais est également libéré lors du raffinage du pétrole, ce qui en fait un sous-produit.

La grosse différence entre le butane et le propane réside dans la température d’ébullition. Celle-ci est de 0ºC pour le butane et de -42ºC pour le propane. Ce dernier est adapté à des applications extérieures car il est utilisable même lorsqu’il gèle (jusqu’à -42ºC). Le butane est quant à lui plutôt réservé à des usages intérieurs, puisqu’il devient liquide et inutilisable à des températures en dessous de zéro.

Dans les zones rurales, le raccordement au réseau de distribution de gaz n’est pas toujours possible. Il faut alors se tourner vers un autre mode de stockage ou de conditionnement pour bénéficier de son utilisation.

Le choix du conditionnement est déterminé par les besoins et la destination finale du gaz. Deux grandes catégories de stockage sont possibles : en citernes ou en bouteilles.

La citerne, souterraine ou aérienne ?

La citerne souterraine :

C’est la plus populaire auprès des particuliers. Elle est compacte et respecte l’esthétisme des abords paysagers (seul le couvercle, avec les instruments de mesure et de lecture, reste visible). Le gros inconvénient est que la citerne, même recouverte de plus de 50 cm de terre, doit être placée en dehors des zones de passage de véhicule.

La citerne aérienne :

Il existe différents formats et les volumes de stockage proposés sont plus importants que les citernes souterraines. Autre avantage : son installation est simple et rapide (pas de travaux de terrassement).

En fonction de la quantité stockée

Ce sont tout d’abord les directives légales en matière de distances de sécurité qui vont vous permettre de savoir si vous avez le choix entre les deux options.

Si vous disposez de l’espace suffisant pour une citerne enterrée ou aérienne, vous ferez votre choix en fonction de vos besoins de stockage et sans doute aussi en fonction de votre budget et de l’esthétisme désiré.

En Région Wallonne, les conditions de référence (conditions intégrales et conditions sectorielles) pour le stockage en vrac de LPG sont différentes en fonction de la quantité.

Pour un réservoir enterré d’une capacité inférieure à 5.000 litres, on est dans une déclaration de classe 3 avec des distances de sécurité minimales à respecter en fonction de la situation :

– Espace libre autour de la chambre de visite de la citerne (ex : haie) : 1 mètre ;

– Espace du bord de la citerne à la limite de propriété : 2,5 mètres ;

– Espace libre de la soupape de sécurité ou bouche de remplissage de la citerne par rapport à la limite de propriété, de la voie publique ou de matériaux inflammables (ex : stock de bois) : 3 mètres ;

– Espace libre de la soupape de sécurité ou bouche de remplissage de la citerne par rapport à l’ouverture d’un local d’habitation (mesuré en ligne droite), à l’ouverture d’un local non soumis à l’interdiction de feu nu (mesuré en ligne droite), à l’entrée d’une cave ou d’un sous-sol ou à une ouverture dans le sol (ex : bouches d’aération) : 5 mètres

– Espace libre entre un mur écran et la citerne. Un mur écran peut être installé dans le but de respecter les distances de sécurité entre la citerne et toute autre installation (stockage, habitation…), les distances sont alors mesurées en contournant horizontalement l’écran. L’écran doit être étanche et inflammable, résister 60 minutes au feu et d’une hauteur minimale de 1,5 mètre : 1 mètre

– Espace entre une installation électrique et la citerne (sauf si équipement Ex) : Ne peuvent pas être dans la même zone.

Pour un réservoir enterré d’une capacité supérieure à 5.000 litres, on est dans une déclaration de classe 2 pour laquelle il faut se renseigner auprès d’un organisme professionnel de fourniture et de pose.

Par ailleurs, Une couche de terre de 50 cm doit recouvrir la citerne (sauf les équipements). On peut déroger à cette règle si une protection métallique est mise en place entre la citerne et le sol, mais la couche de terre ne pourra être inférieure à 30 centimètres.

Pour un réservoir aérien d’une capacité inférieure à 3.000 litres, il s’agit également d’une déclaration de Classe 3 avec des distances de sécurité minimales à respecter en fonction de la situation du réservoir :

– Espace libre autour de la citerne (ex : haie) : 1 mètre ;

– Espace libre entre la citerne et la limite de propriété et/ou la voie publique : 3 mètres ;

– Espace libre entre la citerne et l’ouverture d’un local d’habitation (mesuré en ligne directe), l’ouverture d’un local non soumis à l’interdiction de feu nu (mesuré en ligne directe), l’entrée d’une cave ou d’un sous-sol, l’ouverture dans le sol (ex : bouches d’aération) ou des matériaux inflammables pouvant générer un incendie qui n’est pas important (<8 kW/m2) : 5 mètres ;

– Espace libre de la citerne à un stock de matériaux inflammables pouvant générer un incendie important (>8kW/m2) : 10 mètres ;

– Espace libre entre un mur écran et la citerne. Un mur écran peut être installé dans le but de respecter les distances de sécurité entre la citerne et toute autre installation (stockage, habitation…), les distances sont alors mesurées en contournant horizontalement l’écran. L’écran doit être étanche et ininflammable, résister 60 minutes au feu, dépasser de minimum 50 centimètres la partie supérieure de la citerne et d’une hauteur minimale de 1,5 mètre : 1 mètre ;

– Espace entre une installation électrique et la citerne (sauf si équipement Ex) : ne peuvent pas être dans la même zone.

Pour un réservoir aérien d’une capacité supérieure à 3.000 litres, on est dans une déclaration de Classe 2 pour laquelle il faut se renseigner auprès d’un organisme professionnel de fourniture et de pose.

La bouteille, identifiée par l’étiquette et l’ogive

Un large choix existe sur le marché. Elle peut être en plastique ou en métal, suivant le gaz qu’elle contient et l’affectation qu’on lui attribuera. L’avantage principal de ce conditionnement est la facilité de maniabilité et de remplacement lorsque la bouteille est vide. Son principal inconvénient sera son stockage en toute sécurité.

Pour savoir comment stocker les bouteilles, il faut d’abord identifier le contenu de celles-ci. Afin de faciliter l’identification du gaz contenu dans la bouteille, deux sources d’information sont disponibles : l’étiquette et l’ogive.

L’étiquette comporte les indications obligatoires relatives au contenu de la bouteille :

– le nom, l’adresse et le numéro de téléphone du fabricant ;

– le logo du fabricant ;

– les losanges de danger ;

– la dénomination officielle du produit.

– les phrases R & S ;

– le nº UN ;

– la classification ADR (optionnel) ;

– les instructions du fabricant pour l’utilisation du produit ;

– le nº référence de l’étiquette ;

– Éventuellement, la composition du produit.

Les fournisseurs de gaz peuvent concevoir des étiquettes différentes néanmoins le texte et les symboles doivent toujours correspondre aux prescriptions légales.

L’ogive est la partie supérieure de la bouteille de gaz. Un code couleur existe et doit être respecté pour faciliter l’identification visuelle.

Chaque fournisseur et marque de gaz utilisent un code couleur distinct entre bouteilles de Propane et de Butane. Certaines de ces bouteilles sont étiquetées clairement, ce qui les rend encore plus aisément identifiables pour les consommateurs.

Des conditions de stockage également liées à la quantité pour les bouteilles

Il existe en Région Wallonne trois cas possibles en fonction du volume de gaz stocké (les bouteilles vides et pleines sont prises en considération) :

Pour une quantité inférieure ou égale à 300 litres (=12 bouteilles de 10,5kg) : Aucune autorisation n’est nécessaire. Le stockage peut se faire sans démarche particulière.

Pour une quantité allant de 300 litres à 700 litres (= entre 12 et 27 bouteilles de 10,5kg) : Une déclaration de Classe 3 doit être faite à la commune. Celle-ci doit être informée du stockage.

Pour une quantité strictement supérieure à 700 litres : une autorisation de Classe 2 équivalent à un permis d’environnement est nécessaire.

Moins de 300 litres en récipients mobiles

Le stock ne doit pas dépasser un volume total de 300 litres (quantité totale des bouteilles vides et pleines). Voici quelques points de vigilance à suivre afin de stocker les bouteilles dans les meilleures conditions possibles :

– En un seul endroit, spécialement prévu à cet effet et non accessible aux personnes non autorisées ;

– De préférence à l’extérieur (rez-de-chaussée), sur une surface plane, sèche et protégée du soleil. Dans le cas où le stockage est couvert, la ventilation est suffisante pour éviter la stagnation de gaz en cas de fuite ;

– Verticalement et de manière sécurisée pour leur éviter de tomber ou de subir des chocs ;

– Vides et pleines sont stockées séparément, de manière à pouvoir alterner le stock et utiliser les bouteilles les plus anciennes en premier ;

– Avec les robinets fermés (même pour les bouteilles vides).

Les bouteilles ne sont jamais stockées :

– Avec d’autres produits, en particulier avec des matériaux inflammables tels que du carburant, de la peinture, des liquides corrosifs… ;

– À moins de 5 mètres d’autres bouteilles de gaz. Cette distance peut être réduite si les bouteilles sont séparées par un mur écran (voir conditions dans la suite de l’article).

De 300 à 700 litres en récipients mobiles

Pour connaître les conditions de stockage du gaz en récipient mobile, il faut se référer à l’arrêté du gouvernement wallon du 19 mai 2005.

Il est préférable que les bouteilles soient stockées à l’extérieur ou dans un local bien ventilé. Dans le cas où elles sont stockées dans un local fermé, des conditions strictes sont à respecter et cela doit être vérifié par les pompiers.

Un dépôt ouvert est un dépôt en plein air :

– Le périmètre du dépôt est totalement fermé à l’aide de parois (résistance au feu d’au moins 30 minutes), d’une barrière de sécurité ou tout autre dispositif limitant l’accès aux personnes non autorisées ;

– Le dépôt est éventuellement pourvu d’un toit (en matériaux incombustibles), maximum 20 % de cette surface peut être réalisé en matériaux translucides.

Pour un dépôt fermé :

– Locaux dont les matériaux de construction présentent une résistance au feu d’au moins 30 minutes ;

– Le toit ou plafond sont construits en matériaux non combustibles, maximum 20 % de cette surface peut être réalisé en matériaux translucides ;

– Les portes d’accès s’ouvrent vers l’extérieur ;

– Des orifices (recouverts de treillis ou grillages) donnant à l’air libre sont présents au ras du sol et en partie supérieure pour favoriser une ventilation efficace. L’emplacement et les dimensions des orifices sont déterminés en fonction de la capacité de stockage afin de limiter l’accumulation de gaz dans le dépôt ;

– Le dépôt se situe au niveau du sol et les éventuels locaux situés au-dessus ne sont fréquentés que ponctuellement par le personnel de l’établissement.

Les dépôts ouverts et fermés de classe 3 doivent respecter les conditions supplémentaires suivantes :

– Le dépôt est réservé exclusivement au stockage de bouteilles de gaz ;

– Les bouteilles sont stockées à la verticale sur un sol plane ;

– Les installations électriques (comme source d’éclairage ou de chauffage du dépôt) respectent les articles 105 et suivants du RGIE (Règlement Général sur les Installations Électriques) ;

– L’accès au dépôt est réservé aux personnes autorisées. Les dangers, liés aux gaz et les précautions d’usage sont clairement indiqués au moyen de pictogrammes appropriés, apposés de manière visible en tout temps aux entrées du dépôt, ainsi qu’à l’intérieur de celui-ci.

L’implantation du dépôt

Les distances de sécurité entre le dépôt et d’autres lieux ou situations sont les suivantes. Les distances minimales sont mesurées en projection horizontale :

– Espace libre entre le dépôt et la limite de la propriété, la voie publique : 2 mètres ;

– Espace libre entre le dépôt et l’ouverture d’un local sans interdiction de feu nu (mesuré en ligne directe) : 3 mètres ;

– Espace libre entre le dépôt et un stock de matériaux inflammables pouvant générer un incendie. Notez bien que s’il y a moins de 5 mètres entre le stock combustible et le dépôt, un mur écran de sécurité doit être présent. Dans ce cas, il est conçu de manière à protéger le dépôt d’un rayonnement direct de l’incendie des matériaux combustibles : 5 mètres.

Le mur écran

Le mur écran peut être installé dans le but de respecter les distances de sécurité entre le lieu de stockage et toute autre installation (limite de propriété, voie publique, stockage, habitation…), les distances sont alors mesurées en contournant horizontalement l’écran.

L’écran doit être :

– réalisé en maçonnerie (épaisseur de 18 cm) ou en béton (épaisseur de 10 cm) ou en autres matériaux résistant au minimum 30 minutes au feu suivant la norme NBN.713.020 ;

– dépasser de minimum 50 centimètres la partie supérieure des bouteilles.

Prévention des accidents et incendies

Toutes les informations utiles peuvent être signalées à l’aide de pictogrammes afin qu’elles soient clairement identifiables :

– Seules les personnes autorisées ont accès au dépôt ;

– Il n’est pas autorisé de fumer, de faire du feu, d’utiliser des appareils à flammes ou à feu nu ou d’entreposer d’autres produits inflammables ou combustibles dans le dépôt ;

– Des moyens d’extinctions doivent être disponibles et clairement signalés à l’aide de pictogrammes. Ils sont vérifiés annuellement.

Le stockage de gaz LPG nécessite d’être attentif à de nombreux points, en cas de doute ou de questionnement, Preventagri vous conseille de prendre contact avec des organismes compétents comme Antargaz, Primagaz, Benegaz ou d’autres afin de recevoir des conseils avisés et cohérents avec les spécificités de vos besoins en stockage.

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